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La Lettre de ToutEduc n°151

Paru dans La lettre le mercredi 06 février 2013.

La Lettre de ToutEduc n°151, du 6 février 2013

A LA UNE. Les systèmes scolaires les plus performants, Corée et Finlande, sont aussi ceux où les élèves ont le plus le sentiment de perdre leur temps. Nous avions déjà vu que les meilleurs élèves en maths disaient ne pas les aimer, alors que les jeunes Marocains, dont les résultats sont très faibles, les apprécient (lire ToutEduc du 18/12 ici). Qu'en conclure ?

ToutEduc a publié des données confidentielles sur les enseignants du premier et du second degré.

Des informations à retrouver ci-dessous, mais que vous avez pu recevoir "en temps réel" chaque jour depuis mercredi dernier (en cliquant ici). La Lettre du 30 janvier ici.

REFORME DES RYTHMES - REFONDATION

L'enseignement agricole lance à son tour une concertation pour trouver "un nouveau souffle", sur un mode qui rappelle celui la refondation (Lire l'article).

Vincent Peillon est favorable à la ratification de la charte des langues régionales (Lire l'article). Il a déclaré aux lycéens qu'il voudrait modifier les rythmes scolaires au collège et au lycée, poser les bases du "bac-3 - bac +3" et rapprocher les filières d'enseignement général, technique et professionnel (Lire l'article). Selon Les Echos puis Le Monde, V. Peillon accorderait une prime de 400€ aux professeurs des écoles...à budget constant (Lire l'article). Mais il n'en a pas parlé quand il a donné aux organisations syndicales l'agenda de la réforme (Lire l'article).

Les enseignants devraient être associés à l'élaboration des nouveaux programmes pour l'école primaire, prévus pour 2015 (Lire l'article).

L'Education nationale a publié un guide pratique pour aider les collectivités à mettre en place la réforme des rythmes (Lire l'article).

Plusieurs syndicats du premier et du second degré ont pris position sur la réforme des rythmes scolaires (Lire l'article). Certains appellent à une grève générale le 12 février (Lire l'article). Ils ont été rejoints par la direction nationale du SNUIPP (Lire l'article).

Les CEMEA appellent à "la mise en synergie de tous les acteurs" concernés par la réforme de l'Ecole (Lire l'article).

Pour l'IFE, la réforme des rythmes scolaires implique "une véritable éducation plurielle" (Lire l'article).

LES ENSEIGNANTS

Des documents internes du ministère de l'Education nationale mettent en cause les données officielles sur les enseignants du premier degré (Lire l'article) ; dans le second degré, il y a à peine plus d'heures de décharge consacrées à l'éducation prioritaire qu'aux cours de chorale (Lire l'article).

Une thèse explique enfin pourquoi le fait d’avoir au moins un parent enseignant est "l’effet parental le plus favorable de tous sur la réussite scolaire" (Lire l'article).

11 % des enseignants étaient en grève le 31 janvier, selon le ministère de l'Education nationale (Lire l'article).

Les personnels de l'Education nationale demandent que la pénibilité de leurs métiers soit reconnue (Lire l'article).

Dans le second degré, 8% des enseignants titulaires consacrent la totalité de leur service au remplacement (Lire l'article).

PEDAGOGIE

La dernière note PISA montre que les classements des systèmes scolaires en termes de "performance" et en fonction des vécus des élèves ne coïncident pas toujours - ils auraient même tendance à s'inverser (Lire l'article).

Selon des chercheurs Américains, les filles obtiendraient de meilleurs résultats scolaires que les garçons grâce à leur attitude, et non parce qu'elles maîtrisent mieux leurs acquis (Lire l'article).

Les difficultés de certains élèves en mathématiques ont des causes multiples, selon un article du dernier numéro de l'ANAE (Lire l'article).

Un contributeur des Cahiers Pédagogiques propose d'intégrer un module "sorties" dans la formation des enseignants (Lire l'article).

Lyon invite des artistes dans ses écoles maternelles en ZEP (Lire l'article).

Les cours de philo des Francas apprennent aux enfants à penser par eux-mêmes dès le primaire (Lire l'article).

Pour "Education et Devenir", l'éducation artistique et culturelle change la vie des élèves (Lire l'article)

CULTURE - PERISCOLAIRE

Le dispositif "culture-lycée" était une idée séduisante, mais elle n'a pas bien été mise en pratique, selon les inspections générales (Lire l'article).

Le dernier numéro de la revue Ville école intégration met en valeur la fonction éducative du sport (Lire l'article)

ELEVES

A la rentrée 2012, plus de 6,7 millions d'élèves ont été accueillis dans les écoles primaires (Lire l'article) et près de 5 millions et demi d'élèves dans le secondaire (Lire l'article).

La Commission Européenne veut évaluer l'impact des programmes "Lait aux écoliers" et "Fruits à l'école" (Lire l'article).

JEUNESSE

L'académie de Paris a signé une convention avec "Energie jeunes" pour lutter contre le décrochage scolaire (Lire l'article).

Le Journal du droit des jeunes se demande comment juger des relations sexuelles entre un moniteur de colonie de vacances et un(e) presque majeur(e) (Lire l'article).

JO

Au JO du 29/01 au 1er février : la loi Ciotti, le traitement automatisé des élèves du 1er degré, Gulli, J & S, l'enseignement agricole...(Lire l'article).

Au JO du 2 au 6 février : La famille, l'enseignement agricole, J&S, les sports...(Lire l'article)

A L'AGENDA

Le salon Expolangues, à partir du 6 février (Lire l'article)

Mercredis de Créteil: Eduquer aux médias numériques à partir du 6 février (Lire l'article)

Le colloque national de l'ANCPE (conseillers principaux d'éducation) à partru du 22 mars (Lire l'article)

Le colloque de l'AFAE : Vers quelles organisations scolaires à l'ère du numérique? à partir du 22 mars (Lire l'article)

Le congrès de la FNAREN, à partir du 5 juin (Lire l'article)

La journée nationale (exceptionnelle) de l'OZP le 1er juin (Lire l'article)

Un colloque sur les TICE à l’école primaire, à parir du 3 octobre (Lire l'article)  

Comment faire dialoguer et coopérer les disciplines? une journée des CRAP-Cahiers pédagogiques le 30 mars (Lire l'aricle)

ANALYSE. Et si nos stratèges avaient oublié le poids de la "culture enseignante" ? La réforme des rythmes scolaires suscite de l'hostilité pour diverses raisons, bonnes ou mauvaises, il ne nous appartient pas d'en juger, mais aussi de l'inquiétude parce qu'elle va, sur un point au moins, à rebours de la culture enseignante. Lors de la pause méridienne, faute de place, n'est-ce pas dans la salle de classe qu'un animateur va prendre en charge les élèves ? Or le droit coutumier, non écrit, non officiel, dont on ne parle jamais, mais qui régit les rapports au sein de la plupart des écoles, veut que chaque enseignant ait sa classe, où nul (hors l'inspecteur) n'a le droit d'entrer sans son accord. ll y a conflit de territoire, mais aussi soupçon que l'espace réservé au travail sérieux, scolaire, soit assimilé à un espace ludique. Christian Chevalier, le secrétaire général du SE (le syndicat UNSA des enseignants) nous dit avoir constaté, sur de nombreux réseaux sociaux, ce motif d'inquiétude. Il n'a en revanche pas le sentiment que le rôle du directeur d'école fasse problème. Posons-le malgré tout comme une hypothèse. Dans le cadre d'un "projet éducatif territorial", "l'équipe pédagogique" va devoir négocier avec la mairie et avec l'équipe du "périscolaire" la cohérence des activités pédagogiques et éducatives. Le directeur sera, vraisemblablement, le porte-parole du collectif. Se pourrait-il qu'il acquière alors un peu pouvoir ? L'article second de cette loi tacite dispose pourtant que le directeur est un collègue comme les autres, qu'il assume des tâches administratives ennuyeuses, mais qu'il n'a aucun pouvoir. C'est ce qui explique l'article 3, qui n'est pas mis en cause par la réforme prévue, et qui ne s'applique pas dans toutes les écoles : c'est le plus ancien qui choisit le premier sa classe; le dernier arrivé, quelle que soit son expérience professionnelle, prend ce qui reste, souvent le CP... Dans ces écoles, c'est le prix à payer pour la cohésion du groupe et pour qu'il puisse ensuite agir dans l'intérêt des élèves.

Cette réforme donne l'occasion de plonger dans l'intimité des enseignants, puisque se multiplient les blogs et les espaces de débat. Le "Charivari" donne est un bon reflet de la vie quotidienne dans les écoles. C'est la création d'une "enseignante ordinaire" qui ne la trouve "pas si mal, cette réforme", même si elle s'inquiète de la longueur de la pause méridienne. Ce point de vue a suscité quelque 350 réactions pour ou contre, à l'image des tensions qui règnent dans les salles des maîtres.

Mais peut-on dire qu'il existe vraiment une "culture enseignante", une "spécificité", une "manière d'être" propre aux enseignants ? C'est ce que donne à penser une thèse très récemment soutenue sur les relations que les enseignants ont avec leurs enfants. On sait, toutes les études le prouvent, que ceux-ci ont un taux de réussite scolaire supérieur à celui des enfants des autres catégories socio-professionelles, y compris des enfants de cadres supérieurs, qui ont des diplômes équivalents à ceux des enseignants, des bibliothèques également fournies, des moyens de ruser avec le système scolaire et ses jeux d'options à peu près identiques. Mais les enfants d'enseignants bénéficient d'un style éducatif particulier. Sur le plan culturel, les références les plus diverses sont mêlées et l'éclectisme est de mise. Ces parents savent de plus conjuguer harmonieusement les contraires, autorité et respect de l'autonomie. Ils ont bien une relation au monde qui n'est pas exactement celle des autres catégories professionnelles.

Dans le second degré, les syndicats qui appellent à la grève le 12 février ne sont majoritaires que dans l'enseignement professionnel, qui verra les Régions prendre un poids qu'elles n'ont pas jusque-là. Plus que la loi d'orientation, c'est la future loi de décentralisation qui est visée. Pour le reste, le texte qui va entrer en discussion au Parlement la semaine prochaine, est encore d'une portée trop générale pour mobiliser les salles des professeurs. Les mobilisations viendront au moment où se mettront en place les instances de coordination CM2-6ème, que certains amendements parlementaires proposeront d'étendre au CM1 et à la 5ème, et quand le contenu du socle commun sera redéfini, avec, ce sera le plus épineux, ses modalités d'évaluation. Le SNES a prévenu, le projet de loi représente un fragile équilibre, d'aucuns diraient un compromis acceptable par toutes les parties, et il évite les casus belli. Chacun a, évidemment, d'excellentes idées pour "améliorer" ce texte, ou de non moins excellentes raisons, parfaitement rationnelles, pour le rejeter a priori. Mais il ne faut pas oublier qu'une culture professionnelle n'est pas une somme d'arguments rationnels, même lorsqu'elle rassemble des individus qui ont dû faire preuve de leur parfaite rationalité lors des épreuves de recrutement. La "culture enseignante" est finalement assez mal connue, mais c'est un paramètre dont les politiques ne peuvent s'affranchir.

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