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La Lettre de ToutEduc n° 138, du 31 octobre 2012

Paru dans La lettre le mercredi 31 octobre 2012.

A LA UNE. La clause de compétence générale, que la "réforme Sarkozy" des collectivités territoriales devrait supprimer, sera rétablie, annonce Valérie Fourneyron. Les politiques jeunesse devraient en être confortées. 

Un décret modifie les règles de fonctionnement des conseils d'administration des collèges et lycées, et renforce leur autonomie. 

LA REFONDATION - LE SYSTEME SCOLAIRE 

Vincent Peillon annonce que le projet de loi est écrit et ajoute "Nous allons changer l'école... et la société" ( Refondation de l'Ecole : "Nous allons changer l'école... et la société" (V. Peillon)).

Les Régions souhaitent que ça se passe le mieux possible avec les syndicats enseignants (Refondation de l'école : les Régions souhaitent que ça se passe le mieux possible avec les syndicats enseignants). Pour sa part, le SNETAA (syndicat FO de l'enseignement professionnel) envisage la grève (Refondation de l'Ecole : le SNETAA-FO envisage la grève).

La publication de "L'état de l'école" donne une image assez précise de notre système scolaire (Publication de "L'état de l'école").

La mission de réflexion sur la morale laïque ne prend pas la bonne direction, selon la chercheuse Françoise Lorcerie (La mission de réfléxion sur la morale laïque ne prend pas la bonne direction, estime F. Lorcerie).

La Documentation française a organisé un débat sur la crise de l'Ecole (L'école est en crise (Débat organisé à la Documentation française)).

LES PERSONNELS - LES SYNDICATS

La situation du régime additionnel de retraite des enseignants du privé, créé en 2005, est "préoccupante" et sera réformée (La situation du régime additionnel de retraite des enseignants du privé est "préoccupante").

Le Conseil constitutionnel valide les emplois d'avenir professeur (Le juge constitutionnel valide les emplois d'avenir professeur).

Ouest-France nous propose le portrait d'un assistant de prévention et de sécurité (Le portrait d'un assistant de prévention et de sécurité (Ouest-France)).

Les propositions du SNES pour pourvoir les nouveaux postes d'enseignants (Comment pourvoir les nouveaux postes d'enseignants? Les propositions du SNES).

 Thierry Cadart, secrétaire général du SGEN, rejoint le bureau national de la CFDT. Il sera remplacé par Frédéric Sève (SGEN-CFDT : Thierry Cadart quitte ses fonctions).

La souffrance des professionnels de la protection de l'enfance est trop souvent tue, selon un livre à paraître (La souffrance des professionnels de la protection de l'enfance trop souvent tue (Un livre à paraître)).

TERRITOIRES - ASSOCIATIONS

La clause de compétence générale sera rétablie, annonce Valérie Fourneyron au congrès de l'ANACEJ (La clause de compétence générale sera rétablie, annonce V. Fourneyron au congrès de l'ANACEJ).

Pour le recrutement des emplois d'avenir, les Départements et les Régions accompagneront les associations (Emplois d'avenir : les Départements et les Régions accompagneront les associations).

Valérie fourneyron veut revoir le mode de financement des associations (Exclusif : V. Fourneyron annonce une nouvelle charte pour les associations).

PEDAGOGIE

Même si la recherche sur les "enfants à haut-potentiel" et la précocité intellectuelle est encore assez limitée, des perspectives existent, selon le dossier de la revue de l'ANAE (Enfants à haut-potentiel :).

Viviane Bouysse, IGEN, plaide en faveur de la spécificité de l'école maternelle ("L'école maternelle est devenue un peu plus grise" (V. Bouysse, IGEN)).

La bande dessinée en option dans un collège de Charente (La bande dessinée au programme d'un collège de Charente).

Le collectif LGBTphobies attend beaucoup de la mission confiée à Michel Teychenné pour leur prévention en milieu scolaire. Il était chargé de ces questions dans l'équipe de campagne de F. Hollande (LGBT).

DECROCHAGE - ECHEC SCOLAIRE

La Ligue de l'enseignement publie un dossier sur le décrochage et sa prévention (La Ligue de l'enseignement s'attaque au décrochage).

Le Sénat abroge la loi Ciotti sur la suspension des allocations familiales pour cause d'absentéisme scolaire (Absentéisme : le Sénat abroge la loi Ciotti).

Le Québec lance une politique de réduction des effectifs par classe pour lutter contre le décrochage (Réduire le nombre d'élèves par classe pour prévenir le décrochage... au Québec).

AGENDA

Les 16 et 17 novembre 2012, le salon de la pédagogie Freinet, à Nantes (lire l'article ici).

Le 1er décembre, séminaire OZP sur les préfets des études (lire l'article, ici).

Les 11 et 12 février 2013, 6e assises de la protection de l'enfance au Mans (lire l'article ici).

AU JO

 Au JO des 28 et 30 oct : les collèges et lycées, l'enseignement agricole, les APS... (Au JO des 28 et 30 oct : les collèges et lycées, l'enseignement agricole, les APS...)

Au JO du 25 au 27 oct : les emplois d'avenir, l'agrégation, la PJJ, les sports, la musique (Au JO du 25 au 27 oct : les emplois d'avenir, l'agrégation, la PJJ, les sports, la musique)

ANALYSE . "Vous allez voir, ça va secouer quand même." Vincent Peillon avait, la semaine dernière sur Médiapart, dit qu'il avait bien conscience que le climat relativement apaisé qui avait suivi la concertation ne durerait pas longtemps. Savait-il que ce serait si rapide ? Nous ne disposons d'aucune échelle de Beaufort ou de Richter pour mesurer la violence de la fronde syndicale qui se dessine. Mais il est incontestable que le SNES évoquant la possibilité d'un "conflit majeur" et le SNETAA s'estimant bientôt "contraint à la grève" sont sortis du jeu classique d'organisations qui montrent leurs muscles avant une négociation. Le syndicat FSU ne veut pas d'un rapprochement des collèges avec les écoles primaires, il craint que les enseignants du second degré n'y perdent leur identité, fondée sur l'enseignement d'une discipline. Il n'est pas seul sur cette ligne, et le SNCL-FAEN dénonce par avance des expérimentations qui contraindraient de fait les professeurs de collèges à se primariser.

Mais le casus belli le plus grave porte sur le transfert aux Régions de certaines des missions des conseillers d'orientation psychologues et surtout de la carte des formations professionnelles. Le syndicat FO de l'enseignement professionnel est celui dont l'expression va le plus loin, mais il n'est pas le seul à s'y opposer : SUD, le SNES, et la CGT sont sur la même ligne. Les professeurs de LP savent bien que les collectivités aimeraient développer l'apprentissage qui les concurrence, malgré des résultats moins brillants qu'on ne le dit, et surtout, ils craignent que des pouvoirs locaux décident la fermeture de sections, donc des suppressions de postes, alors qu'ils ne sont pas leurs employeurs. 

Or cette question excède de beaucoup le périmètre du ministre de l'Education nationale. L'acte III de la décentralisation est inscrit dans le programme du président de la République. Les Régions, selon les informations recueillies par ToutEduc, sont soucieuses de conserver de bonnes relations avec les organisations syndicales, et de ne pas renouveler les erreurs commises lorsque Jean-Pierre Raffarin leur a transféré les personnels TOS, et aurait voulu leur confier les centres d'information et d'orientation, ce qui avait provoqué un tel mécontentement que le Gouvernement avait dû reculer. Elles veulent piloter le développement économique local, donc avoir leur mot à dire sur les formations initiales et continues, comme sur l'orientation, mais elles savent qu'elles devront, de toute façon, composer avec l'Etat qui gère, et rémunère, les enseignants et les "CO-psy", et elles cherchent des solutions acceptables par tous ... ou presque.

Si le ministre peut espérer une éclaircie de ce côté, il risque de l'autre de perdre des alliés. Le SGEN-CFDT, qui est favorable à la décentralisation, va être affaibli par une passation de pouvoir au sommet. Les syndicats du 1er degré, qui devraient appuyer une politique qui leur est plutôt favorable, sont déçus et inquiets. Alors que leurs obligations de service devant élève vont être réduites d'une heure (25 au lieu de 26), ils estiment faire plus, puisqu'ils iront à l'école le mercredi matin, et que les deux heures d'aide personnalisée, donc devant quelques élèves en difficulté, deviennent deux heureus devant toute la classe pour l'aide aux devoirs. Mais au lieu de faire faire, de façon qu'ils n'en rapportent plus à la maison, ils seront soumis à la tentation de continuer la leçon, d'autant que les parents, du moins ceux qui prennent la parole, sont demandeurs de devoirs à la maison. Ces deux heures étaient la condition sine qua non, pour que les communes acceptent une réorganisation de la journée et de la semaine qui allait, sinon, leur revenir très cher. Mais, du point de vue des enseignants, elles apparaissent comme un bricolage qui réduit la portée d'une réforme attendue.

Vincent Peillon s'est réjoui que les syndicats du second degré, et il pense évidemment au SNES en disant cela, aient accepté "la priorité au primaire", donc que les moyens aillent plutôt aux écoles maternelles et élémentaires qu'aux collèges et surtout aux lycées. Mais ce que les états majors ont pu consentir du bout des lèvres ne se retrouvera pas forcément dans les "salles des profs", qui, si elles estiment que la "refondation" ne leur apporte pas les bénéfices qu'elles en attendent, auront toujours d'autres revendications à faire valoir. Or les premiers des "60 000 postes" vont d'abord servir à remettre en route la formation, et on n'en verra les premiers effets qu'en septembre  2014, même si les stagiaires assurent l'an prochain quelques heures. L'impatience est déjà manifeste. Le ministre sait que le vent va forcir, qu'un avis de tempête a été émis... Comment va-t-il manoeuvrer par gros temps ? Des marges d'imagination existent, pour que l'Etat, donc les rectorats, interlocuteurs naturels des syndicats, gardent une partie de la main sur la carte des formations. Les Régions cherchent des solutions qui "satisfassent le plus grand nombre". Même si elles y parviennent, les organisations syndicales se feront l'écho de leur base, dont l'état d'esprit dépendra pour beaucoup, dans chaque école et dans chaque établissement, de la qualité de la gestion assurée par les personnels de direction et les inspecteurs de circonscription. Seront-ils capables de les faire patienter, d'éviter les petits sujets d'agacement qui peuvent devenir exaspération ? L'avenir est dans les mains de la hiérarchie intermédiaire.

Cette analyse est fondée sur des informations publiées cette semaine, à retrouver ci-dessus, et la semaine dernière, à retrouver ici.

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