Archives

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

La Lettre de ToutEduc n°201

Paru dans La lettre le mercredi 26 février 2014.

Forwarder et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°201, du 26 février 2014

A LA UNE. Et si la mise en oeuvre de la réforme des rythmes scolaires était d'autant plus complexe que les acteurs se créent des difficultés ? Sans employer des termes aussi crus, c'est ce que laissait entendre Mikaël Garnier-Lavalley lors de son audition au Sénat. Le délégué interministériel à la Jeunesse a notamment souligné qu'il n'y avait aucune raison réglementaire de distinguer "les heures Peillon" des autres heures périscolaires.

Vincent Peillon a donné son calendrier pour la révision des programmes. Les médias ont semblé surpris; il était pourtant, pour l'essentiel, connu depuis le 14 janvier (voir ToutEduc ici et ici).

Des informations à retrouver ci-dessous si vous ne les avez pas reçues dès leur publication (ici). L'analyse de la semaine porte sur les ESPE, mais aussi sur les langues maternelles et les premiers apprentissages.

RYTHMES SCOLAIRES

La liste des diplômes permettant l'encadrement des activités périscolaires pourrait être allongée à la demande des sénateurs, indique le délégué interministériel à la Jeunesse (lire l'article).

LES LANGUES

L'anglais et l'allemand s'inscrivent dans le paysage de l'école primaire (DEPP) (lire l'article).

Le 21 février était la journée internationale de la langue maternelle. Le Sénégal promeut à cette occasion l'enseignement en Wolof, Pulaar, Sérère...(lire l'article).

Les langues de Mayotte auraient-elles été "oubliées" parmi les langues ultramarines pour l'enseignement ? (lire l'article).

LE SYSTEME SCOLAIRE

Vincent Peillon rend public le calendrier qu'il demande au conseil supérieur des programmes de respecter (lire l'article).

Le ministre de l'Education nationale estime que l’enseignement agricole possède "les ingrédients dont nous avons besoin pour réussir la refondation de l’école" (lire l'article).

Conseil des ministres : deux nouveaux recteurs et une école européenne à Strasbourg (lire l'article).

La responsabilité éducative des enseignants "suppose une culture de la relation avec les parents", estime P. Balmand (SGEC) (lire l'article).

Etre pleinement partie prenante des territoires : l’Ecole ne peut plus faire autrement, estime Education & Devenir (lire l'article).

PEDAGOGIE - ELEVES

L'Observatoire de la réussite éducative se dote d'un site internet (lire l'article).

Comment penser les discriminations à l'Ecole ? demande un dossier de l'IFE (lire l'article).

L'assiduité est corrélée au climat de l’établissement (lire l'article).

Observer une classe confronte à la complexité du métier (un dossier des Cahiers pédagogiques) (lire l'article).

LES ESPE LES PERSONNELS

La nomination des directrices des ESPE de Reims et Versailles. Manquent encore les directeurs de Rouen, Nancy, Nice, Montpellier et Guyane (lire l'article).

L'ancien président de la conférence des directeurs d'IUFM souligne les faiblesses de la réforme  (exclusif) (lire l'article).

LES PERSONNELS

Retraite des enseignants du privé : le Conseil d'Etat rejette la requête des syndicats (lire l'article).

Le SNALC suspend le président académique de Champagne-Ardenne. SupAutonome quitte la CSEN (lire l'article).

Le SNALC demande un recentrage sur le domaine pédagogique des missions des inspecteurs (lire l'article).

SUD Education passe à l'offensive sur la souffrance des enseignants au travail et la presse régionale se fait l'écho des stages organisés par le syndicat (lire l'article).

La Société des Agrégés constate "quelques dégradations" lors du mouvement des agrégés 2013 (lire l'article).

LES PARTENAIRES

Les CAPE (collectifs des mouvements pédagogiques et d'éducation populaire) académiques se développent (lire l'article).

JEUNESSE

Il faut développer la formation professionnelle des jeunes détenus, estime l'IGAS (lire l'article).

AU JO

Au JO du 19 au 26 février: une DASEN, l'enseignement privé, les lycées de la Défense... (lire l'article).

A L'AGENDA (ici

Le 27 février, un séminaire à Paris-Dauphine sur "l’apprentissage précoce", dès la maternelle, "de la domination culturelle"

Le 6 mars, le SGEC organise un petit-déjeuner débat sur les nouveaux enjeux du collège

Le 13 mars, Filles et Garçons dans les "cités" : des parcours de vie multiples

Les 5 et 6 avril, Réussir, du collège au lycée

Le 23 mai, Peut-on encore parler d'Education prioritaire ? 

Du 20 au 22 octobre, Premières rencontres du réseau international "Education et diversité"

ANALYSE. Que penser de la mise en place des ESPE, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation ? Toute politique suscite des contestations et des interrogations qui obligent l'observateur à s'interroger. Sont-elles l'expression de points de vue personnels, des tentatives pour faire passer d'autres messages, la défense corporatiste d'intérêts qui ne sont en réalité pas menacés ? Ou révèlent-elles des "péchés originels", des défauts de conception qui vont progressivement ruiner l'édifice? Luc Cédelle avait, sur son blog, donné longuement la parole, peu de temps avant son décès, à André Ouzoulias qui critiquait notamment la place du concours au niveau bac+4 plutôt que bac+3. ToutEduc publie des éléments d'une autre analyse critique, celle de l'ancien président de la conférence des directeurs d'IUFM. Celui-ci (qui ne souhaitait d'ailleurs pas qu'elle soit publiée) met en avant deux autres risques. Nous assisterions à une sorte de Yalta, la formation "académique" revenant aux universitaires tandis que la formation "professionnelle" serait confiée aux personnels d'inspection de l'Education nationale, et finalement réduite à des stages sans réel retour réflexif, comme on le voyait du temps des anciens CPR, les ancêtres des IUFM. Les structures sont universitaires, mais la formation serait "désuniversitarisée", explique-t-il. Le fait que plusieurs des directeurs des ESPE nouvellement nommés viennent des sciences de l'éducation ou des STAPS (activités physiques et sportives), certainement les deux disciplines les plus intéressées par la pédagogie, est-il de nature à contredire cette prédiction ? Il est évidemment trop tôt pour le savoir, d'autant que les configurations varient considérablement d'une académie à une autre. Mais si ce n'est pas le cas, l'année de M2, qui verra les futurs enseignants exercer à mi-temps dans les classes en même temps qu'ils devront répondre à de fortes exigences universitaires, serait finalement aussi invivable qu'elle l'était avec la réforme Darcos, dite "de la masterisation". A moins, mais c'est une hypothèse que n'envisage pas Patrick Demougin, que la réforme Peillon-Fioraso ne soit que l'habillage d'un retour du recrutement des enseignants à bac+4, suivi d'un stage et d'un petit mémoire avant titularisation. Ce ne sont, à ce niveau, que conjectures.

ToutEduc vous invite à une autre réflexion. Au Sénégal, 15 langues locales vont rejoindre le Wolof, le Pulaar, le Sérère, le Mandinké, le Soninké et le Diola, comme langues d'enseignement. On l'a appris cette semaine, à l'occasion du 21 février, journée internationale de la langue maternelle, dont nos médias ne se sont pas souvent fait l'écho. Un mouvement semblable se dessine au Mali.

Au Canada, un accord est sur le point d'être trouvé pour que les "premières nations" prennent en main l'éducation des jeunes indiens (voir ToutEduc ici), évidemment dans le respect de leur culture, de leurs coutumes et de leur langue. Ce sont trois échos d'un mouvement qui semble être d'importance, partout dans le monde. Pendant longtemps, les systèmes scolaires ont considéré que seule la langue dominante (celle de l'ancienne puissance coloniale le plus souvent) permettait la constitution d'élites. On sait aujourd'hui que les enfants peuvent difficilement apprendre à lire et à écrire dans une langue qu'ils ne connaissent pas. En France, la loi de refondation précise d'ailleurs que "les enseignants des premier et second degrés sont autorisés à recourir aux langues régionales, dès lors qu'ils en tirent profit pour leur enseignement". George Pau-Langevin a rappelé récemment que lors du débat parlementaire, "les députés de la Réunion expliquaient comment le fait ne pas prendre en considération la langue maternelle des enfants pouvait être une manière de rendre pour eux plus difficile l’apprentissage du français". Mais Mayotte se plaint de voir ses langues oubliées par l'Education nationale...

La loi Toubon et l'article 2 de la constitution empêchent l'adoption de la charte des langues régionales, mais de fait, la France n'est pas à l'écart d'un mouvement mondial de reconnaissance d'un primat de la pédagogie et des considérations pratiques sur l'affirmation de principes qui s'opposent aux langues minoritaires. Mais les considérations pratiques ne sont-elles pas elles-mêmes empreintes de considérations idéologiques ? Et, comme l'a montré Marie Salaün (dans Décoloniser l'école ?, publié l'année dernière par les Presses universitaires de Rennes) à propos de l'expérience néo-calédonienne, des savoirs oraux et évolutifs peuvent difficilement devenir des savoirs écrits et stables. Là encore, des questions essentielles sont posées, et elles n'ont pas de réponses simples.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →