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L'Observatoire de la réussite éducative se dote d'un site internet

Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 25 février 2014.

George Pau-Langevin a inauguré lundi à Lyon le site internet de l’Observatoire de la réussite éducative. Sa naissance avait été annoncée le 15 mai 1013 lors d’une journée à la Sorbonne consacrée à la réussite éducative. Neuf mois plus tard, l’Observatoire de la réussite éducative prend forme avec un site internet. La ministre George Paul Langevin l’a inauguré lundi matin, à l’Institut français de l’éducation (ENS de Lyon).

Défini comme une plateforme collaborative par Michel Lussault, le directeur de l’IFE, ce site doit recenser, valoriser et mutualiser les actions qui contribuent à réduire les inégalités scolaires. Disposant de l’équivalent de deux temps pleins, il est soutenu par le ministère de la ville et par le laboratoire Triangle (ENS, Lyon-II, CNRS, Université de Saint-Etienne) lequel étudie l’action politique et économique au sens large. L’ouverture est sa première particularité. Rappelant que la France est le pays "où les résultats des élèves sont le plus fortement liés au niveau socio-économique et culturel des familles", la ministre a insisté sur la nécessité de rompre avec "la conception idéale d’une école sanctuaire, imperméable à son environnement". "Il faut prendre en considération l’environnement de l’élève, ce qui nécessite l’implication de tous les acteurs de terrain : professionnels de l’Education nationale et de la Ville, acteurs associatifs, parents d’élèves, élus", a-t-elle ajouté. Seront donc présentes sur le site, non seulement les actions effectuées dans le cadre scolaire, mais aussi celles liées aux programmes de la politique de la ville ou aux projets éducatifs de territoire, menés par les communes.

La caution de l'IFE

Ce recensement tout azimut n’est pour autant pas exhaustif. L’IFE devrait permettre de mesurer la pertinence des actions et là aussi de les comparer, y compris à l’international. Ce n’est pas non plus un simple verbatim. Selon Daniel Frandji, maître de conférences en sociologie qui pilote le projet, les promoteurs des actions devront rendre transparentes certaines données, en particulier leur financement. La caution de l’IFE et la grille distinguent l’observatoire de la réussite éducative de "l’expérithèque", base de données en ligne du ministère de l’Education nationale recensant les projets innovants repérés par les équipes académiques

La deuxième mission, au-delà du recueil et de la valorisation d’actions, consiste à faire travailler ensemble tous les partenaires de l’école et à stimuler de nouvelles pratiques pédagogiques. George Pau-Langevin tient un discours optimiste. "Faire place à l’innovation, c’est s’en remettre avec confiance et sérénité à l’esprit d’initiative des acteurs de terrain. Les approches nouvelles qui émaneront de ce travail collectif participeront de la refondation de notre école." Sont donc réaffirmées l’ouverture aux partenaires et l’importance de la dimension pédagogique. Comment se traduira cet espoir de la ministre ? "A l’échelle locale, le partenariat réel entre les enseignants, les associations, les animateurs des projets éducatifs locaux dépendent largement de la volonté de chacun et surtout de la volonté de l’inspecteur de circonscription", relève Stéphane Kus. Professeur des écoles détaché au Centre Alain Savary, celui-ci a justement mis en place, à Saint-Priest (Est lyonnais) une coordination de tous les acteurs qui interviennent pour la réussite des élèves. La motivation des cadres de l’Education nationale, mais aussi le temps et la formation des différents intervenants, sont donc déterminants.

L'information sur Internet ne suffit pas

Ce sont aussi des conditions pour soutenir la troisième ambition de l’observatoire : "Faire le pont entre le monde de la recherche et celui de la pratique." Officiellement, on réaffirme la nécessité de maintenir le champ scientifique en éducation. La mise en œuvre des résultats de la recherche est plus compliquée. Il s’agissait déjà de l’une des missions de l’INRP (Institut national de recherche pédagogique) qui a été remplacé par l’IFE.

On sait par exemple depuis longtemps que le système contribue à renforcer les inégalités combattues par la ministre de la réussite éducative. Le poids des attitudes discriminantes des enseignants vis-à-vis des filles et des garçons, du morcellement des tâches cognitives, des devoirs à la maison sont par exemple bien connus et vérifiés par des travaux de recherche. Jamais, l’information, sur Internet ou ailleurs, n’a suffi à conjurer ces tendances. De l’avis des spécialistes et des enseignants, seule la formation, sur le terrain, favorise cette difficile articulation entre ce qu’il faudrait mieux faire, ce qu’on sait faire, et ce qu’on parvient à faire réellement.

 Le site de l'observatoire ici

 

 

 

 

 

Muriel Florin

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