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La Lettre de ToutEduc n°187

Paru dans La lettre le mardi 05 novembre 2013.
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La Lettre de ToutEduc n°187, du 6 novembre 2013

A LA UNE. Ce mercredi s'ouvre le processus de consultation pour un décret sur "le dernier mot" donné aux familles en matière d'orientation. Une telle réforme supprime la procédure d'appel, et les conseils de classe de 3ème pourront se tenir au moins une semaine plus tard. Le projet de calendrier scolaire des trois années à venir sera également soumis à l'appréciation des syndicats. Il prévoit que les enseignants feront leur pré-rentrée un vendredi 31 août 2014, pour ne pas empiéter sur le mois de septembre. La mesure va faire grincer des dents, mais son sens est clair : V. Peillon semble bien avoir renoncé à amputer les vacances d'été, mais il demande que les mois de juin et de septembre soient entièrement dédiés aux apprentissages.

A NOS LECTEURS. La rubrique "agenda" est en accès libre. Tous les articles datés de plus d'un an sont également accessibles hors abonnement (onglet "archives"). Vous pouvez recevoir les dépêches au fur et à mesure de leur publication en cliquant ici. Vous pouvez nourrir notre livre d'or ici.

RYTHMES SCOLAIRES

L'UMP dépose une proposition de loi qui donne le pouvoir aux maires ... et aux enseignants (lire l'article)

Les personnels de la Ville se mobilisent (Lire l'article)

la Ligue de l'enseignement dénonce le jeu des médias, parmi lesquels France-Inter (lire l'article)

PEDT : un premier bilan et un mode d'emploi (PEP) (lire l'article)

Une enquête de la fédération des villes moyennes estime le coût de la mise en place des rythmes scolaires par élève et par an à 192 euros, "avec des extrêmes très marqués : 25,52 à 475 euros" (lire l'article)

Pas de remise en cause de l'année scolaire avant 2017 ? (lire l'article)

SCOLAIRE - PEDAGOGIE - ENSEIGNANTS

Le 3ème "WISE Prize" va cette année à Vicky Colbert, fondatrice du mouvement Escuela nueva, dont les principes sont "inspirés de l'éducation nouvelle" (lire l'article)

Une méthode simple pour prévenir le harcèlement à l'école (lire l'article)

Les établissements et les enseignants doivent accepter l'imaginaire des jeunes garçons, selon une recherche américaine (lire l'article)

Baccalauréat : une intersyndicale revendique un cadre national pour les épreuves de langues vivantes (lire l'article)

Bac professionnel : vers la possibilité de prendre en compte la mobilité européenne (lire l'article)

Qui veut encore être enseignant ? (Inspections générales et DEPP) (lire l'article)

Le nouvel ouvrage de Jacques Billard plaide pour "une école hors du temps" (lire l'article)

Une première rentrée difficile dans les ESPE de Bordeaux et Paris (lire l'article)

PERISCOLAIRE - TERRITOIRES

ATD Quart monde et le CRDP de Rennes veulent favoriser la relation parents-enseignants (lire l'article)

Collectivités - associations : le Conseil d'Etat précise les conditions de suspension d'un contrat (lire l'article)

"Lire et faire lire" voit augmenter le nombre de ses bénévoles (lire l'article)

INSERTION - ORIENTATION

La Région Franche-Comté promeut sur grand écran les métiers de l'industrie (lire l'article)

Apprentissage, missions locales, écoles de la 2ème chance, EPIDE : quelques chiffres tirés du "jaune budgétaire" (llre l'article)

Dernier mot aux familles pour l'orientation : le projet de décret en discussion (lire l'article)

Les élèves des quartiers difficiles réussissent mieux dans un établissement agréable à vivre (étude canadienne) (lire l'article)

 AU JO

Au JO du 31 oct au 3 nov. : le bac L, deux DASEN, la PJJ, l'enseignement agricole, les assistants maternels (lire l'article)

A L'AGENDA

Le 19 novembre, Journée d'étude "L'enfant et sa famille d'accueil" (à retrouver ici)

Du 3 au 7 décembre, Festival du film d'éducation (à retrouver ici)

ANALYSE. Les rythmes scolaires rendent-ils fous ? La question "étouffe"-t-elle toutes les autres, comme le note le SNUIPP ? Essayons de ne pas nous laisser entraîner ni étouffer à notre tour, de rester dans notre rôle d'observateur neutre quand l'actualité nous oblige à la réflexion, à une semaine d'une grève nationale, après le dépôt d'une proposition de loi de l'UMP, et alors que Vincent Peillon semble avoir renoncé à la réforme de l'année scolaire.

Il faut peut-être d'abord rappeler que toutes les tentatives précédentes sur les rythmes scolaires, depuis la fin de l'école le samedi après-midi et le remplacement du jeudi par le mercredi ont échoué, notamment à Paris en 2002 quand la mairie avait tenté de remplacer le samedi par le mercredi. Toutefois, une certaine liberté avait été laissée aux communes et dans un quart des écoles, avait été organisée une semaine de 4 jours, mais en prenant sur les vacances d'été.

Un beau jour de 2007, X. Darcos est en voyage de presse. Au moment du déjeuner, il annonce aux journalistes qui l'accompagnent qu'il rentre précipitamment à Paris. Il est vraisemblable qu'il vient de recevoir un coup de fil de N. Sarkozy qui lui demande d'annoncer le soir même à la télévision la suppression du samedi matin. Il est avéré qu'il vient lui-même de l'annoncer aux cadres alsaciens de l'UMP. Il est vraisemblable que le ministre a tenté de faire valoir que la réforme n'était pas techniquement prête. Il est encore vraisemblable que le président lui a répondu que les questions techniques étaient secondaires. Il s'agissait de la différence entre l'horaire élève, réduit à 24 h, et l'horaire enseignant, maintenu à 26 h. Quant aux communes qui étaient déjà à 4 jours, elles resteront à 4 jours, mais elles reviendront aux 9 semaines estivales. Et depuis, ces deux heures ou ces deux semaines sont comme le sparadrap du Capitaine Haddock qui saute de passager en passager pour déstabiliser finalement l'avion tout entier.

Le samedi matin est donc abandonné presque partout en 2008, les heures dues par les enseignants deviennent "aide personnalisée", elles sont casées sur la pause méridienne ou en fin d'après-midi, et font aux élèves en difficulté des journées de 7h. Les avis négatifs se multiplient, jusqu'à l'académie de médecine qui enjoint pratiquement à Luc Chatel de se débarrasser de la réforme de son prédécesseur. Il lance une concertation qui confirme : il faut s'en débarrasser ! Et, juste avant la présidentielle, il annonce ... une nouvelle concertation, sur le comment s'en débarrasser.

De leur côté, les signataires de "l'appel de Bobigny", qui réunit des collectivités, les parents de la FCPE, trois grandes fédérations syndicales (FSU, SGEN, UNSA), et les mouvements d'éducation populaire démontrent que le temps des oppositions entre acteurs est fini, qu'ils peuvent discuter et se mettre d'accord. Le dialogue entre l'Ecole et le reste de la société semble enfin apaisé. Vincent Peillon arrive dans ce contexte de quasi unanimité. FO et SUD font entendre leur différence, mais elle est récurrente, et ToutEduc est le seul média à signaler l'existence d'un surcoût pour les collectivité (lire ici). Personne n'y prend garde. On connaît la suite.

Derniers épisodes en date : un front syndical lance un appel à une grève nationale contre une réforme qui ne concerne que 20 % du territoire, le ministère enterre par avance toute réforme de l'année scolaire, et les députés et sénateurs UMP défendront, sans doute début décembre à l'Assemblée, une proposition de loi dont ils savent qu'elle est anticonstitutionnelle. Elle donnerait aux maires le pouvoir d'imposer à l'Etat des charges nouvelles, puisqu'ils décideraient librement de l'organisation scolaire, et que toute modification donnerait lieu "à compensation par l’État des charges supportées à ce titre par les communes". Ces parlementaires donneraient aussi aux enseignants, dont ils dénoncent par ailleurs volontiers le "corporatisme" un droit de veto de fait, puisque les édiles seraient tenues de consulter les conseils d'école. Ils ne seraient pas obligés de tenir compte de leur avis, mais ils auraient bien du mal à aller contre...

Au-delà de ces péripéties, il faut se demander pourquoi il est si difficile de faire dialoguer l'Ecole et la société qui l'environne, de faire émerger des solutions raisonnables pour les enseignants, pour les parents, pour les collectivités... et pour les enfants. Le nombre des PEDT, qui formalisent ces accords, dépasse à peine les 1 000, un chiffre à comparer au nombre des communes françaises.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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