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La Lettre de ToutEduc n°264

Paru dans La lettre le mercredi 20 mai 2015.

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La Lettre de ToutEduc n°264, du 20 mai 2015

A LA UNE. Les deux textes réformant le collège sont publiés au Journal officiel de ce mercredi 20 mai au matin, au lendemain de la grève. Il faut souligner l'élégance du ministère de l'Education nationale qui a distingué le taux des grévistes du 19 mai dans les collèges publics et privés, et donc aux syndicats d'afficher une participation plus importante. Les biais des modes de calcul sont toujours aussi nombreux, il faut majorer les chiffres officiels de 50 à 60 % et minorer ceux des syndicats de 20 % au moins. Le taux réel est donc entre 35 et 40 % (public + privé). Toujours est-il que ce taux ne permet pas de dire si les enseignants sont plus souvent furieux et hostiles, ou inquiets et demandeurs de discussions sur la mise en application.

ToutEduc a choisi, pour l'analyse, une autre actualité que la réforme du collège : la justice des mineurs était à l'honneur au festival de Cannes. Mais l'exclusion, ce n'est pas du cinéma pour les "enfants du 115".

A noter une décision du Conseil d'Etat sur la scolarisation des enfants autistes, la relance du combat de "Pas de bébés à la consigne", et une procédure d'alerte au ministère de la Jeunesse et des Sports.

Des informations à retrouver ci-dessous si vous ne les avez pas reçues en temps réel (ici).

LA REFORME DU COLLEGE

Réforme du collège : le décret et l'arrêté sont publiés (Lire l'article).

Grève contre la réforme du collège : moins de 40 % (estimation ToutEduc) (Lire l'article). Le SNES demande à "reprendre le fil des discussions" (Lire l'article)

Une double page, pour et contre, dans "Le Monde", une lettre (contre) d'A. Morvan, un témoignage (pour) de C. Baudoin (Lire l'article).

Réforme du collège et des programmes : les positions de l'enseignement catholique, du SGEN-CFDT, de la FSU (Lire l'article).

Réforme du collège : Le CNIRE apporte son soutien (Lire l'article).

LE SYSTEME SCOLAIRE

Congrès de la PEEP : N. Vallaud-Belkacem veut "répondre aux doutes", "apaiser les peurs" (Lire l'article).

ESPE de Versailles et de Dijon : deux nouvelles directrices. Un nouvel organigramme du ministère (Lire l'article).

Alsace-Moselle : l'Observatoire de la laïcité propose d'aligner les pratiques sur le droit (Lire l'article).

La médiatrice de l'Education nationale aimerait plus de souplesse dans l'application des normes (Lire l'article).

LES ELEVES - L'EXCLUSION

N. Vallaud-Belkacem lance la campagne sur le droit au retour en formation... et défend la réforme du collège (lire l'article).

Autisme : le Conseil d'Etat refuse qu'une forme de scolarisation s'impose (Lire l'article).

Discriminations : le comité de l'ONU prend note des progrès de la France, mais demande un effort, notamment en termes de scolarisation (Lire l'article).

Une société non inclusive, une école qui voudrait l'être, et des enfants "115"... (témoignage de V. Decker) ( Lire l'article).

LA PEDAGOGIE

Mathématiques : un accroissement des écarts, une baisse du niveau au collège, un argument pour la réforme (Lire l'article).

Les nouveaux programmes soumis à consultation. Le SNALC et les syndicats FO confirment leur hostilité à la réforme (Lire l'article).

Orientations vers l'enseignement supérieur : manque d'accompagnement, mais des études satisfaisantes (Lire l'article).

Formation des enseignants : les propositions du GRFDE et son réquisitoire contre les ESPE (Lire l'article).

ENFANCE - JEUNESSE

Pas de bébés à la consigne : le combat contre le décret Morano continue (Lire l'article).

Neutralité religieuse dans les crèches : la proposition de loi votée par l'Assemblée nationale consacre la jurisprudence selon l'Observatoire de la laïcité (Lire l'article).

Jeunesse et Sports : plusieurs syndicalistes lancent une procédure d'alerte (Lire l'article).

Les ministres européens de l'éducation veulent des suites concrètes à la déclaration de Paris après les attentats (lire l'article).

AU JO

Au JO, du 14 au 20 mai : des nominations dans l'ordre du Mérite (Lire l'article).

A L'AGENDA

Dans les jours qui viennent

Du 19 au 22 mai - Corée - Forum mondial sur l’éducation 2015

Le 20 mai - Paris - Abus sexuel des enfants : mécanismes de protection et résilience (colloque du BICE)

Le 20 mai - Paris - La Communication non violente (5 à 7 de l'IREA)

Les 20 et 21 mai 2015 - Marseille - Rencontres de l'Orme 2015

Du 20 au 22 mai - Lima (Pérou) - 6ème congrès international sur la violence scolaire et les politiques publiques

Le 21 mai - Bienne (canton de Berne, Suisse) - Relations famille-école : perspectives de la recherche en éducation

Le 21 mai - Paris - "Les émeutes de 2005, dix ans après. Rétrospective et perspectives" 

Le 27 mai -  Orléans - Numérique : "Imaginer l’enseignement de demain"

Le 27 mai - Lille - Le Nord-Pas de Calais célèbre l’esprit d’entreprendre à l’école

Le 30 mai - Paris - "Réussir la mise en œuvre de la refondation de l’éducation" (journée nationale OZP)

Le 30 mai - Bron - "Neurosciences & Haut Potentiel Intellectuel, où en sommes-nous ?" (colloque)

le 30 mai - Paris - L’école, entre laïcité et discriminations

Les 2 et 3 juin - Paris - L'expression du religieux dans la sphère publique (colloque)

Les 4 et 5 juin - Amiens - "Adolescence contemporaine et environnement incertain" (colloque)

ANALYSE. Le festival de Cannes a choisi pour son ouverture "La Tête haute", un hommage à la justice des mineurs et au travail de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). Catherine Deneuve, la magistrate, et Benoît Magimel, l'éducateur, sont sur le tapis rouge; n'ont pas été invités à monter les marches tous ceux qu'on entrevoit dans un CER (centre éducatif renforcé) et dans un CEF (centre éducatif fermé), et qui contiennent avec une parfaite équanimité en même temps qu'une immense humanité, les violences de ces adolescents imprévisibles. Ce sont eux, ces anonymes, qui sont les véritables héros du film, tout comme cette enseignante qui, inlassablement, sans prêter attention aux insultes et aux cris, ramène le personnage principal à sa tâche, écrire une lettre de motivation, alors qu'il sait à peine tenir un stylo.

Emmanuelle Bercot plaide pour une justice des mineurs qui s'inscrit dans le prolongement de l'ordonnance de 1945. Ces jeunes sont des délinquants par moments terrifiants, mais ce sont aussi des enfants fragiles, qui pleurent parce qu'ils veulent leur maman. Seul un subtil dosage de fermeté et de bienveillance, avec la volonté de sanctionner, mais de toujours laisser une porte ouverte, peut les sauver, leur redonner un peu de maîtrise sur leur destin. La réalisatrice nous met en garde contre les fantasmes sécuritaires, mais sans angélisme aucun. La prison fait partie, en ultime recours, de la palette des solutions, à la condition que la sanction s'inscrive dans une perspective qui fait sens, et qu'elle vienne d'adultes fiables, respectables et respectueux.

La réalisatrice dresse aussi le portrait d'un gamin comme tous les enseignants en ont rencontrés, tellement à vif qu'il ne peut aimer personne, ni s'aimer. Il va, très lentement, difficilement, au risque d'entraîner dans ses rechutes tous ceux qui s'occupent de lui, apprendre à supporter ses émotions, à dire ses sentiments, à accepter d'être touché, au propre comme au figuré.

En revanche, l'image qu'elle donne de l'Education nationale n'est pas très flatteuse. La principale du collège apparaît indifférente au destin du personnage, obnubilée qu'elle est par la question du niveau. Mais peut-il en être autrement ? N'a-t-elle pas raison de souligner qu'avec de telles lacunes, même s'il est motivé, il aura beaucoup de difficultés à s'inscrire dans un contexte scolaire ? Le film ne le dit pas, mais elle sait d'expérience qu'un tel "enfant bolide" pour reprendre un concept cher à Francis Imbert, peut déstabiliser tout un établissement, et que les enseignants ne sont ni formés, ni équipés pour l'accueillir. La loi de 2013 prévoit (article 2) que l'Ecole "veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants". Il faudra plus d'une réforme pour y parvenir... d'autant que c'est toute la société qui est en cause. Véronique Decker, cette directrice d'une école de Bobigny, en témoigne : certains enfants ne sont plus ni français, ni d'une autre nationalité, ils sont "115", baladés d'hôtel en hôtel, sans pouvoir suivre une scolarité. Et ce n'est pas du cinéma (le témoignage ici).

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