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Congrès de la PEEP : N. Vallaud-Belkacem veut "répondre aux doutes", "apaiser les peurs"

Paru dans Scolaire le jeudi 14 mai 2015.

"J'entends votre demande (de création d'un statut des parents d'élèves) et j'y suis favorable." Les inspections générales des affaires sociales et de l'administration de l'Education nationale sont saisies de façon qu'elle ait "toutes les données". Najat Vallaud-Belkacem a répondu ce 14 mai à l'une des demandes de Valérie Marty qui venait d'ouvrir le 93ème congrès de la PEEP. La présidente de la fédération de parents d'élèves avait en effet évoqué cette question, et souligné "les réticences" et "le manque d'intérêt" du MEDEF. Ce statut permettrait pourtant aux salariés de s'investir dans leurs fonctions de parent délégué, de développer des compétences, et, dans les établissements scolaires, d'intervenir "dans des domaines partagés" comme l'élaboration des "règles du vivre ensemble".

Mais la ministre de l'Education nationale s'est surtout attachée à "répondre aux doutes", à "apaiser les peurs" suscitées par la réforme du collège, objet "d'attaques d'une violence incroyable", bien qu'elle soit "nécessaire, juste, indispensable", et qu'elle était "attendue de tous", 40 ans après la réforme Haby. Pour elle, le collège n'est "ni un petit lycée, ni un primaire supérieur", même s'il convient d' "organiser la complémentarité" avec l'école élémentaire, et d'éviter que les écarts en fin de primaire ne s'accroissent ensuite.

Un collège qui n'est pas uniforme

Najat Vallaud-Belkacem souligne l'importance de l'accompagnement personnalisé, "une grande nouveauté" qui permettra de répondre aux craintes des familles qui redoutent que leur enfant ne soit "noyé au sein d'une masse informe", mais qui permettra aussi aux enseignants de lui expliquer ce qu'on attend de lui, ou comment on apprend une leçon. C'est quelque chose que "l'Ecole ne fait pas suffisamment". La ministre s'est d'ailleurs attachée à répondre également aux objections des enseignants, à quelques jours de la grève du 19 mai, et en présence de plusieurs responsables syndicaux, notamment Frédérique Rolet (SNES) et François Portzer (SNALC).

La réforme propose "un renouveau de l'approche disciplinaire" qui ne remet pas en cause les disciplines ni le "cadre national" puisque les programmes et le DNB (le brevet) restent nationaux, mais qui doit favoriser le développement de la créativité, l'aptitude à collaborer, la maîtrise de l'oral, la confiance en soi, toutes compétences qui seront utiles aux élèves lorsqu'ils arriveront sur le marché du travail. En ce qui concerne les langues vivantes, la ministre "entend les interrogations", les classes bi-langues ont répondu à un besoin à un moment donné, mais elles ne s'adressent qu'à 15 % des élèves. Pour l'allemand, des objectifs chiffrés sont donnés à chaque académie (pour les objectifs nationaux, voir ToutEduc ici), et des cartes linguistiques dressées pour veiller à la diversité de l'offre de LV1 au CP. Les intervenants extérieurs, les "locuteurs natifs", seront "remis en selle". Quant aux langues anciennes, entre EPI et enseignements de complément, elles bénéficieront "exactement" du même nombre d'heures qu'aujourd'hui. Et la ministre veut que tous aient accès aux "discours de Cicéron" ou au récit de l'éruption du Vésuve. Elle rappelle que la consultation sur les projets de programmes est lancée depuis deux jours, et fait état de premières "critiques éclairées". "Consultation, transparence, dialogue" sont ses mots d'ordre.

"J'ai besoin de vous"

Et elle lance aux parents un appel, "j'ai besoin de vous" pour toucher toutes les familles, y compris celles qui sont les plus éloignées de l'école, et pour "construire une alliance éducative". D'ailleurs, des CESC (comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté) constitueront dans chaque département une instance de dialogue, notamment pour la "mutualisation des bonnes pratiques", et pour dynamiser les CESC dans établissements, auxquels les parents doivent participer. Elle évoque aussi la généralisation de "la mallette des parents", et ajoute qu'elle "peut être améliorée", tout comme peuvent être simplifiées les démarches pour l'obtention des bourses, dont la sous-consommation est "insupportable". Elle travaille d'ailleurs sur ce sujet et d'autres avec Thierry Mandon (secrétaire d'État à la Réforme de l'État et à la Simplification, ndlr).

Reconnaissant qu'elle et la PEEP ne sont pas "d'accord sur tout", elle n'en estime pas moins que le dialogue est serein, et elle en appelle à l'exemplarité des adultes dans le débat. Elle est assez chaleureusement applaudie, tout comme l'avait été Valérie Marty. Celle-ci n'avait pas caché que les rythmes scolaires "demeurent un sujet de controverse", et elle avait demandé à la ministre "un réaménagement" pour les élèves de maternelle, qui sont "fatigués et désorientés".

P. Bouchard

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