Mathématiques : un accroissement des écarts, une baisse du niveau au collège, un argument pour la réforme
Paru dans Scolaire le dimanche 17 mai 2015.
"En six ans (2008-2014), le score moyen en mathématiques des élèves de fin de CM2 reste stable, passant de 250 à 249 points" tandis qu'il est en baisse en fin de collège, calcule la DEPP (le service statistique de l'Education nationale). En ce qui concerne l'école élémentaire, le niveau moyen masque une évolution de la répartition des élèves entre les différents groupes : "Les groupes les plus faibles ainsi que les groupes les plus performants voient leurs effectifs augmenter tandis que celui du groupe intermédiaire diminue." Et cet accroissement des écarts traduit un accroissement du poids des inégalités sociales.
Pour les auteurs de la note d'information, non publiée à cette heure sur le site du ministère, les près de 30 % des élèves des groupes 4 et 5 "détiennent de façon optimale les acquis attendus en fin d’école primaire". Viennent ensuite à nouveau près de 30 % d'élèves qui "ont acquis les bases nécessaires pour suivre avec profit leur cursus au collège". Un quart des élèves "ont des connaissances et des compétences (...) qui leur permettent de réussir des items essentiellement posés sous forme de QCM, mais ils échouent lorsqu’il s’agit de produire une réponse en autonomie". 13 % des élèves "montrent des réussites essentiellement fondées sur des situations usuelles ou correspondant à des pratiques scolaires ancrées" et près de 4 % sont tout juste capables de faire une addition sans retenues.
Au collège, "le pourcentage d’élèves de faible niveau passe de 15 % à 19,5 %, soit une augmentation de près d’un tiers", tandis que "le pourcentage d’élèves appartenant aux groupes 4 et 5 a diminué, passant de 28,6 % à 24,4 %"; "la maîtrise technique (développer ou factoriser une expression, résoudre une équation, effectuer des opérations sur les radicaux…) recule pour l’ensemble des élèves, sauf pour ceux du groupe 5" (moins de 10 % des élèves). Autre constat, les scores les plus élevés sont observés dans les établissements "dont l’indice social est le plus haut" tandis que le score moyen des élèves baisse dans trois quart des établissements. Autre enseignement de cette note d'information, la performance des filles reste inférieure à celle des garçons, "mais l’écart de scores se réduit".
"Les résultats confirment l’urgence de réformer le collège afin d'y améliorer l'acquisition des fondamentaux, réduire le déterminisme social et faire réussir tous les élèves", estime la ministre de l'Éducation nationale qui rappelle aussi qu'elle avait dévoilé en décembre dernier une "Stratégie Mathématiques" (ici).