La Lettre de ToutEduc n°215
Paru dans La lettre le mercredi 04 juin 2014.
Transférer et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *
La Lettre de ToutEduc n°215, du 4 juin 2014
A LA UNE. Najat Vallaud-Belkacem a annoncé, à l'occasion du lancement de "l'engagement associatif, grande cause nationale", de nouvelles relations entre les administrations et les associations.
Une circulaire rappelle aux établissements scolaires qu'ils sont soumis "au principes généraux du droit" lorsqu'ils sanctionnent un élève. Certains l'ignoraient-ils ? Un projet de décret vient combler le vide créé par l'abolition de la loi Ciotti sur l'absentéisme. C'est après l'échec de deux mesures d'accompagnement des familles que le procureur sera saisi.
L'analyse porte sur la volonté réaffirmée de Benoît Hamon d'instaurer "un climat de confiance" alors que des décisions sont attendues à l'automne.
Des informations à retrouver ci-dessous, si vous ne les avez pas reçues "en temps réel".
LE SYSTEME SCOLAIRE
Benoît Hamon veut instaurer un climat de confiance (lire l'article).
Ecole - collège : un projet de décret pour réorganiser les instances pédagogiques et les liens entre les enseignants des deux niveaux (lire l'article).
Gilles Pécout nommé recteur de Nancy-Metz et Gilles Braun inspecteur général au Conseil des ministres (lire l'article).
Alain Boissinot affirme l'indépendance du Conseil supérieur des programmes devant les députés (lire l'article).
Le réseau de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger "se porte très bien" (H. Farnaud-Defromont) (lire l'article).
Rythmes scolaires : Pour une majorité de Français, "la concentration des enseignements le matin est bénéfique pour l’apprentissage des élèves" (lire l'article).
Accès des écoles au très haut débit : une co-construction Education nationale - collectivités (lire l'article).
PEDAGOGIE
Un appel à la reconnaissance des pédagogies différentes dans l'Education nationale (lire l'article)
Les "Réseaux d'échanges réciproques de savoirs" explicitent leur démarche dans un ouvrage (lire l'article).
Climat scolaire: un guide pour une école "bientraitante" (lire l'article).
Décrochage: la Fondation de France prépare un colloque professionnel sur sa prévention (lire l'article).
Algérie : l’enseignement du tamazight, langue berbère, devrait être rendu obligatoire (lire l'article).
ENSEIGNANTS
Report de la prérentrée et assouplissement des rythmes scolaires : les réactions de l'ANDEV, du SNPDEN et du SIEN (lire l'article).
Sport scolaire : une note de service détaille l'organisation du service des enseignants du second degré (lire l'article).
Concours rénovés 2014 : ouverture de listes complémentaires (lire l'article).
Le nombre des départs à la retraite des enseignants est très irrégulier selon les années (lire l'article).
Le SE-UNSA demande que les PE puissent prendre leur retraite au cours d'année (lire l'article).
Il ne faut pas fermer le métier enseignant au dialogue avec le secteur privé, mais en voir les limites (Cahiers Pédagogiques) (lire l'article).
JEUNESSE - ANIMATION
N. Vallaud-Belkacem annonce un "choc de simplification" pour les associations (lire l'article).
Métiers du sport et de l’animation: 15 800 emplois d'avenir signés (lire l'article).
Périscolaire : pour faire face à la pénurie des animateurs, il faut engager un diagnostic du territoire ("Acteurs de la Vie Scolaire") (lire l'article).
A paraître : annales corrigées pour les concours Educateur et conseiller (activités physiques et sportives) (lire l'article)
ELEVES - PARENTS - ENFANTS
Absentéisme: après l'abolition de la loi Ciotti, un projet de décret en Conseil d’Etat sera présenté au CSE du 12 juin (lire l'article).
Sanctions: une circulaire rappelle aux établissements scolaires "les principes généraux du droit" (lire l'article).
La musique pour lutter contre la dyslexie (revue de l'ANAE) (lire l'article).
Les "Cahiers des PEP" consacrent leur numéro 0 à l'école inclusive (lire l'article).
Congrès de la FCPE: Un tiers du CA doit être renouvelé (lire l'article).
Accueil médico-judiciaire des enfants victimes : il faut un meilleur pilotage national, selon un rapport de l'ONED (lire l'article).
ORIENTATION - INSERTION
Renforcer les liens entre la formation et l'emploi passe par un travail sur l'estime de soi, selon une étude du CEREQ (lire l'article).
AU JO
Au JO du 29 mai au 4 juin : l'agence du service civique, le ministère de l'Education nationale, l'ACSE, un CAP ... (lire l'article)
A l'agenda cette semaine
"Oser l’autre. Climats, violences et vulnérabilités scolaires en questions" (colloque ESPE d'Aquitaine, du 4 au 6 juin - Bordeaux.
L'université de printemps du SNUIPP-Paris, les 5 et 6 juin
Inscrit à l'agenda de ToutEduc cette semaine:
"Où vont les pédagogues ?" Regards et perspectives à partir des travaux de Ph. Meirieu, le 10 janvier - Lyon
ANALYSE. Benoît Hamon croit davantage au "ruissellement" qu'aux grands principes. Alors que son prédécesseur voulait "refonder la République" en refondant l'Ecole, le ministre de l'Education nationale semble se défier des annonces et des réformes. Les enseignants sont d'ailleurs "saturés de changements". Quant à la société, dont l'élection européenne a montré l'état d'anxiété, il estime qu'il faut la rassurer, et que cela peut partir de l'Ecole. L'apaiser, la rendre moins anxiogène, contribuerait aussi à rassurer son environnement, "par ruissellement".
Il ne faut sans doute pas filer trop loin la métaphore, voir l'école perchée sur un sommet dont les eaux chargées de valeurs positives se répandraient en aval, mais retenir, à l'inverse, un souci de modestie. Benoît Hamon n'a-t-il pas choisi le plus petit des "REP+" pour y évoquer l'importance qu'il accorde à l'éducation prioritaire, sans faire aucune annonce et manifestement sans faire de grands efforts pour mobiliser la presse ? Et pourtant, ToutEduc l'a déjà souligné, il devra faire des réformes. Il devra prendre, il le dit lui-même, une très importante décision sur le socle commun, et le faire pencher du côté de la continuité école-collège ou du côté de la "charnière". Un projet de décret, que ToutEduc s'est procuré, va plutôt dans le sens d'un allègement des structures qui assureront le lien école-collège. Simple souci d'éviter "la réunionnite" ou inflexion politique ? Il est bien difficile de préjuger de ce qu'en feront les acteurs de terrain. Devrait suivre la réforme du collège lui-même, conditionnée par la nouvelle définition du socle et des modalités d'évaluation de son acquisition, et pour laquelle le SNALC et la FCPE ont, chacun de leur côté, déjà dit ce qu'ils souhaitaient. Il n'est pour l'instant pas question du lycée, mais il serait surprenant que la remise à plat de la "réforme Chatel" attende 2017...
Et surtout, la réforme territoriale va profondément bouleverser l'organisation de l'Education nationale. La réduction du nombre des régions n'aura pas nécessairement un impact immédiat sur le nombre des académies, dont la géographie ne se confond déjà pas avec celle des collectivités. Mais c'est surtout la disparition des conseils généraux qui obligera le Gouvernement à faire un choix porteur de plus de conséquences encore que l'orientation du socle : la compétence "collèges" ira-t-elle aux communes (et intercommunalités) qui gèrent depuis leur origine les écoles primaires ? N'ira-t-elle pas plutôt aux Régions, qui gèrent déjà les lycées, comme André Vallini, secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, l'a indiqué hier 3 juin sur France-Inter ? Mais peut-on renforcer le lien pédagogique entre premier et second degré et distendre le lien administratif ? Celui-ci ne se limite en effet pas à des problèmes d'intendance ; avec "la numérisation" des établissements, la maintenance informatique, l'achat de matériels et de logiciels, la mise en oeuvre des ENT, la relation établissements-collectivités excède de beaucoup la gestion des bâtiments et du personnel de service. A l'inverse, la dévolution aux communes ne serait-elle pas perçue comme un casus belli par des enseignants du second degré attachés à l'unicité de leur corps ?
Le ministre se veut pragmatique, loin des conflits que certains qualifient de "théologiques", et qui ont structuré pendant des années le débat éducatif. Sont-ils derrière nous ? Ou vont-ils au contraire se réveiller ? Benoît Hamon pourra-t-il éviter que l'eau qui ruisselle ne charrie les maux et les inquiétudes des enseignants, voire qu'elle se change en lave ? Benoît Hamon n'a annoncé aucune mesure nouvelle lors de son déplacement à Douai, mais les "REP+", la définition du socle commun, la liaison école-collège sont autant de noeuds gordiens qu'il devra trancher avant l'hiver et donc avant les élections professionnelles, une période assez peu propice aux apaisements.
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