La Lettre de ToutEduc n°205
Paru dans La lettre le mercredi 26 mars 2014.
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La Lettre de ToutEduc n°205, du 26 mars 2014
A LA UNE. La semaine prochaine sera marquée par le congrès du SNES. Laurent Frajerman en décrypte les enjeux pour ToutEduc. La semaine passée a été marquée par un "papier" de B. Suchaut dans "le Café pédagogique" sur le temps d'apprentissage de la lecture, mais plus encore sur les méthodes explicites d'acquisition des pré-requis, une idéologie qui gagne du terrain en France. Jacques Fijalkow lui répond.
Dans la partie "analyse" de cette lettre, ToutEduc dit pourquoi nous ne nous faisons pas l'écho des rumeurs de remaniement ministériel.
Malgré un ralentissement de l'activité gouvernementale (même si le ministère de l'Education nationale publie au JO des recrutements important), vous trouverez ci-dessous une trentaine d'informations, exclusives pour certaines, à moins que vous ne les ayez reçues "en temps réel" (ici). Vous trouverez également une dizaine d'évènements à inscrire à votre agenda.
LE SYSTEME SCOLAIRE
SNES : Laurent Frajerman décrypte les enjeux d'un congrès quand le syndicat n'est plus dans l'opposition (lire l'article).
Un rapport de l'IGAENR propose de redéfinir les finalités de la voie professionnelle (lire l'article).
La PEEP et la FCPE font communiqué commun contre la médiatrice de l'Education nationale (lire l'article).
MLDS : vers un référentiel pour les missions d'ingénierie de formation et de prise en charge des décrocheurs (lire l'article).
ELEVES, ENSEIGNANTS
Les projets de décrets modifiant le statut des enseignants (lire l'article). La FNEC explique son opposition, le SNALC soutient, le SNES sera "vigilant" (lire l'article). FO demande la réouverture des discussions (lire l'article).
La Ligue de l'enseignement dément appeler à l'abrogation de la loi de 2004 sur les signes ostensibles (lire l'article).
Le collectif contre les LGBTphobies s'inquiète de l'avenir de la ligne Azur (lire l'article).
La revue Diversité se penche sur la médiation, ses effets et ses enjeux en milieu scolaire (lire l'article).
PEDAGOGIE
Apprendre à lire : le code suffit-il ? Jacques Fijalkow répond à Bruno Suchaut (lire l'article).
Selon Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, Jules Ferry militait déjà pour les pédagogies actives. (lire l'article).
L'utilisation pédagogique du cinéma suppose de former les enseignants (Les Cahiers Pédagogiques) (lire l'article).
Rythmes : et si on raccourcissait les heures au collège ? une expérience en Guadeloupe (lire l'article).
Twitter peut-il constituer un outil de transformation dans le champ éducatif ? (étude de l’INJEP) (lire l'article).
Électronique et numérique: les syndicats de la branche réclament la création d'une "réelle" filière pédagogique à partir de la seconde (lire l'article).
Comment les élèves voient les villes et les villages, un projet pédagogique soutenu par VEI et CANOPE (lire l'article).
TERRITOIRES, JEUNESSE ET PETITE ENFANCE
Dans les grandes villes, il faut jouer la proximité en déclinant le PEL par quartier (actes des Rencontres nationales des projets éducatifs locaux de Brest) (lire l'article).
Comment mettre fin au détachement d'un personnel TOS à une Région ? La CAA de Lyon donne le mode d'emploi (lire l'article).
Développement des capacités de la petite enfance : il faut des terrains de jeux "paysagers", et l'université de Cincinnati explique comment les bâtir (lire l'article).
Rythmes scolaires : les communes peuvent mutualiser avec les associations les emplois d'animateurs, explique Mairie Conseils (lire l'article).
Le même site explique pourquoi l'accueil de la petite enfance peut constituer un atout pour les territoires ruraux (lire l'article).
L'UGAP propose un ENT (environnement numérique de travail) conçu pour les écoles rurales (lire l'article).
Le ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative lance un appel à projets pour la formation des jeunes par les jeunes (lire l'article).
FAMILLLES
Parents et jeunes adultes, relations de générations, divorces : la CNAF défend la médiation familiale (lire l'article).
Un rapport sénatorial insiste sur la nécessité de lutter contre la pauvreté des enfants (lire l'article).
INTERNATIONAL
Le Sénégal lance sa Refondation de l'école (lire l'article).
AU JO
Au JO du 15 au 21 mars : Un DASEN, des recrutements, le livret scolaire, la puériculture, la notation... (lire l'article).
Au JO du 22 au 26 mars : l'orientation en fin de 3ème, le ministère de l'Education nationale, J & S... (lire l'article)
A l'Agenda cette semaine (ici)
Du 24 au 29 mars, La "Semaine de la presse et des médias dans l’école".
Le 26 mars. Le climat scolaire en éducation prioritaire . Paris
Le 27 mars, la Journée nationale de l'innovation. Paris
Le 31 mars, Réussite éducative, santé et bien-être . Paris
Inscrits cette semaine à l'agenda de ToutEduc
Le 9 avril, le prix "Jeunesse pour l’égalité 2014". Paris
Le 14 mai, Evaluation des élèves et démocratie. Besançon
Les 23 et 24 mai, Fête de l'ADEP . La Roche sur Foron
Les 27 et 28 mai, Rencontres de l'ORME et Salon des éditeurs . Marseille
Du 4 au 6 décembre, "Les innovations des technologies de l’information et de la communication et leur intégration dans les pédagogies actives du système éducatif". Ouarzazate (Maroc)
ANALYSE. La France reste un pays fortement centralisé, où, dans chaque département ministériel, l'activité et la personnalité du ministre sont déterminantes. Quand il réduit son activité, tout le pays semble paralysé. L'entourage de Vincent Peillon invoque l'obligation de réserve en période électorale et nous garantit que l'Education nationale retrouvera son rythme habituel dès la semaine prochaine. Certains attribuent pourtant cette atonie à la perspective d'un remaniement. La presse se livre à ses habituels pronostics sur la composition d'un prochain gouvernement, et donne souvent Vincent Peillon partant.
Faut-il rappeler ici que ces exercices, fondés sur les confidences de ceux qui y ont intérêt, sont particulièrment vains, et plus encore s'agissant de l'Education nationale ? Le titulaire du poste est rarement celui qu'on attend. René Haby a été stupéfait d'apprendre que V. Giscard-d'Estaing pensait à lui pour le ministère**. Personne n'attendait après lui Christian Beullac, ancien ministre du travail et ancien directeur général de Renault, sans aucune expérience dans le domaine. Personne non plus n'aurait parié sur Alain Savary lorsque François Mitterrand est élu en 81, et encore moins sur Jean-Pierre Chevènement en 84, après les manifestations du "peuple de Droite" qui défendait "l'école libre". Comme souvent, il est choisi par défaut, les autres personnalités pressenties, dont Michel Rocard, ayant décliné l'offre, vue comme un piège. La nomination de René Monory surprend tout le monde. Il n'a pas le profil, il est "garagiste" et "il n'a pas son bac", ce dont les manifestants se souviendront, sans pourtant obtenir sa tête. Il n'ont que celle de son ministre délégué, Alain Devaquet, en décembre 86. La gauche se prépare pour une nouvelle alternance, et Laurent Fabius négocie avec la FEN. Son grand projet de réforme est prêt. On l'attend... c'est Lionel Jospin qui est nommé. C'est ensuite Jack Lang, qui semblait pourtant voué à ne s'occuper que de Culture. La Droite prépare à son tour l'alternance, et chacun sait que François Bayrou a déjà composé son cabinet. Il est effectivement nommé. La surprise, en ce qui le concerne, vient plus tard, quand il reste ministre alors que tout le monde le donnait partant après qu'il a échoué à réformer la "loi Falloux". Il résiste même à l'élection de Jacques Chirac et se maintient deux ans de plus. Mais après "la dissolution ratée" de 97, Lionel Jospin appelle Claude Allègre, son ancien conseiller spécial quand il était lui-même rue de Grenelle, et cette nomination est ressentie comme une pure provocation par plusieurs syndicats, dont le SNES. Personne n'imaginait non plus que Jack Lang serait appelé pour tenter de "recoller les morceaux" avec les enseignants avant la présidentielle de 2002, d'autant qu'il est exceptionnel qu'un ministre revienne dans un poste qu'il a déjà occupé.
Xavier Darcos se prépare. Il doit se contenter d'un second rôle. Jacques Chirac choisit Luc Ferry, là encore à la surprise générale. Ce n'est un secret pour personne que ni François Fillon, ni après lui Gilles de Robien n'avaient rêvé de ce poste. Xavier Darcos en revanche se rapproche de Nicolas Sarkozy qui lui donne enfin ce qu'il estimait être son dû. Quand il doit partir, aucun journaliste n'a idée que Luc Chatel pourrait prendre sa place, tandis que Vincent Peillon mise sur François Hollande pour réaliser son grand oeuvre, refonder la République en refondant l'Ecole.
Nous ne citons ici que les ministres de plein exercice, et sur 40 ans seulement. Sur 15, seuls trois, F. Bayrou, X. Darcos, V. Peillon étaient attendus, et deux que l'on donnait partants, R. Monory et F. Bayrou, se sont maintenus. ToutEduc ne se livrera donc à aucun pronostic, ni ne se fera l'écho des rumeurs médiatiques. Seuls importent les faits, et nous n'en avons qu'un à vous révéler. L'activité ministérielle est actuellement réduite, à l'Education nationale comme à "Jeunesse et Sports" et dans la plupart des départements ministériels.
** information communiquée à ToutEduc par Claude Lelièvre.
A noter aussi que l'analyse de la lettre 202, sur les évolutions du statut des recteurs était nourrie d'une discussion avec André Legrand, juriste et ancien recteur lui-même.
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