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La Lettre de ToutEduc n°212

Paru dans La lettre le mercredi 14 mai 2014.

Transférer et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°212, du 14 mai 2014

A LA UNE. Encore une fois, c'est le domaine scolaire qui marque l'actualité de la semaine, avec les rythmes et le socle commun. A noter pourtant une saisine du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel) pour dénoncer une émission de téléréalité fimiliale, qui met en scène la souffrance et de désarroi des enfants... et de leurs parents.

L'analyse porte sur le combat pour la civilisation que porte l'école, et que met tragiquement en évidence l'enlèvement des lycéennes nigériannes par Boko Haram, mais que mettent également en évidence, sur de tout autres registres, certaines critiques formulées à l'égard de PISA ou la journée du retrait de l'école.

RYTHMES SCOLAIRES

Lyon choisit le vendredi après-midi pour les acivités périscolaires (lire l'article).

La CNAF et l'AMF veulent évaluer les projets des communes et leur coût (lire l'article).

Le décret et la circulaire sont publiés (lire l'article).

77 sections départementales du SNUIPP se sont prononcées contre le décret (lire l'article).

SOCLE COMMUN

Socle commun : les éléments révélés par Le Monde et une première réaction de Claire Krepper (SE-UNSA) (lire l'article).

La contre proposition du SE-UNSA (lire l'article).

PEDAGOGIE - ELEVES - ENSEIGNANTS

PISA : une centaine de chercheurs et acteurs anglo-saxons demandent un moratoire (lire l'article).

Homophobie : le milieu scolaire n'est pas épargné (lire l'article).

Un "MOOC" par des lycéens pour les collégiens (lire l'article).

Le métier de médiateur doit être mieux défini (revue Diversité, réseau CANOPÉ) (lire l'article).

Accompagnement des élèves handicapés : un décret et deux arrêtés pour mettre en oeuvre le "rapport Komitès" (lire l'article).

Réussite éducative des enfants des familles migrantes : synthèse des rencontres du Val-de-Marne (lire l'article).

ETABLISSEMENTS SCOLAIRES

Quatre décrets sur le rôle des collectivités territoriales pour les collèges et lycées (mixité sociale, conseil d'administration, GRETA) (lire l'article).

Le rectorat refuse le contrat d'association à un collège musulman des Yvelines (lire l'article).

Ouverture d'une école privée hors contrat : les moyens de s'y opposer sont limités (Conseil d'Etat) (lire l'article).

Personnels de direction : trop de tâches chronophages qui ne relèvent pas de leur mission (lire l'article).

ENFANCE

Tahiti Quest : quand la téléréalité s'attaque aux enfants (lire l'article).

ORIENTATION

Forum de l'alternance : garder les niveaux CAP, ne pas développer seulement les niveaux bac+ (lire l'article).

POLITIQUE

Journée du retrait de l'école : un mouvement de fond ? (Luc Cédelle) (lire l'article).

AU JO

Au JO du 8 et du 10 mai : le sport scolaire, les rythmes, la DGESCO, Créteil, la PJJ... (lire l'article).

Au JO du 11 au 14 mai : l'inspection, la justice des mineurs, un CAP, l'enseignement privé... (lire l'article).

A L'AGENDA (à consulter ici)

Le 15 mai - Rencontre des donateurs et des porteurs de projets, Fondation Egalité des chances

Du 16 au 18 mai - Etape lyonnaise du Tour de France de l'éducation

Le 16 mai - Colloque sur l’éducation sexuelle en Europe

Le 17 mai - Quelle conception du mémoire de master pour former à l’enseignement de la géographie et de l'histoire 

Rappel :

Les 14 et 15 mai, colloque sur l'enseignement scientifique au collège

Les 15 et 16 mai : Ecole, enfance et religion

Les 16 et 17 mai : forum des enseignants innovants

Du 16 au 18 mai : congrès de l'APEL

Du 19 au 27 mai : colloque de l'association pour la recherche en neuro éducation

Les 19 et 20 mai : "Quand les élèves racontent l'histoire nationale"

Le 21 mai : colloque du SE-UNSA

Le 21 mai : présentation de l'histoire des réformes de l'Education

ANALYSE. "L’Education, c’est l’affaire de tous !" C'est le slogan d'une manifestation prévue cette fin de semaine près de Lyon et plusieurs évènements nous rappellent le bien fondé de cette formule. Le premier est tragique. Au Nigéria, quelque 200 lycéennes ont été enlevées par un groupe sectaire qui a fait de la haine de l'école sa raison d'être. Cette violence, et la force des réactions dans la plupart des pays du monde disent assez quel enjeu de civilisation représente la scolarisation des jeunes, et notamment des jeunes-filles.

La violence des militants "anti-genre" est d'un autre ordre. Le 12 mai était jour du retrait de l'Ecole et Luc Cédelle, sur son blog, a bien montré que se joue là un tout autre combat, non pas contre "la théorie du genre", mais contre les valeurs de tolérance, de respect de l'autre, qui constituent le fondement de la République, et, au-delà, de toutes les démocraties. Contrairement à Boko Haram, les militants des JRE ne militent pas contre l'instruction en elle-même ; il faut se méfier de tout amalgame, simplement relever que cette journée intervient alors que les opinions publiques sont bouleversées par la tragédie nigérianne et peu après que les mouvements de jeunesse et d'éducation populaire ont lancé un collectif "Pour un avenir solidaire, Liberté, Egalité, Fraternité".

Le troisième a pour seul point commun avec le second d'avoir été remarqué par ce même Luc Cédelle, il s'agit de la pétition anti-PISA lancée par une petite centaine d'universitaires anglo-saxons. Ils font à l'OCDE qui organise ce test international et standardisé un certain nombre de reproches méthodologiques, auxquels d'autres statisticiens trouveront certainement des arguments en retour, et ils instruisent le procès en légimité d'une organisation vouée à l'économie, donc sans mandat pour se soucier d'éducation. C'est peut-être aller un peu vite en besogne. L'éducation a un coût, et elle produit des compétences reconnues, employables par les entreprises. Les économistes ont donc deux bonnes raisons de se pencher sur l'Ecole. Mais les signataires de cet appel à un moratoire disent encore tout autre chose. PISA est un instrument de mesure, et donc se désintéresse de ce qui n'est pas mesurable. Dès lors, disent-ils, l'opinion publique est poussée à ne voir dans l'éducation que ce que voient les tests. Pour que les élèves réussissent les épreuves, les enseignants sont eux-mêmes poussés à limiter leurs ambitions à ce qui est mesurable. Devraient d'ailleurs participer à l'élaboration des épreuves des acteurs de terrain, des anthropologues, des sociologues, des historiens, des philosophes, des linguistes, des littéraires, des spécialistes des beaux-arts...

Implicitement, cette pétition nous dit que l'éducation n'est pas réductible à la transmission de connaissances, ni même à la construction de compétences, dont l'acquisition pourrait être évaluée, plus ou moins bien. Les connaissances et les compétences ont certes une valeur par elles-mêmes, et elles génèrent de plus employabilité et bénéfices économiques, mais elles sont aussi le vecteur d'une civilisation, une dimension que PISA ne prend pas en compte et pire, que ce test remettrait en cause par effet induit.

Il ne faudrait pas, pour reprendre l'expression consacrée, jeter le bébé avec l'eau du bain. Même si toutes les données de PISA ne doivent pas être prises pour argent comptant, même si les biais sont nombreux, s'il faut souvent transformer les affirmations en questions, il est sain d'interroger notre système éducatif à la lumière des comparaisons internationales. De plus, les signataires se gardent bien de lister ces éléments "non mesurables" qui échappent à PISA, et qui forment une sorte de halo civilisationnel. Mais les activistes "anti-théorie du genre" et, à une échelle autrement dramatique, Boko Haram, nous rappellent qu'ils sont bien réels, et que les valeurs de l'école sont tout à fait essentielles, même si leur définition est problématique.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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