La Lettre de ToutEduc n°269
Paru dans La lettre le mercredi 24 juin 2015.
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La Lettre de ToutEduc n°269, du 24 juin 2015
A LA UNE. La semaine est marquée par le baccalauréat, nous lui consacrons notre analyse et vous proposons un regard sur plusieurs des sujets.
Elle est aussi marquée par les propositions de France Stratégie pour "reconnaître l'engagement des jeunes". Pour Patrick Kanner, elles "méritent d'être instruites", soit, traduit en bon français, "il est urgent d'attendre".
La France et la Commission européenne créent un consortium pour promouvoir l'enseignement des langues, mais l'Education nationale hésite à communiquer sur le sujet.
Des informations à retrouver ci-dessous si vous ne les avez pas reçues "en temps réel". A noter encore que Diane Galbaud rejoint ToutEduc qui développe son secteur "recherche en éducation" (lire l'article)
LE SYSTEME SCOLAIRE
Remplacements : "le potentiel a été mis à mal, nous le reconstruisons, mais ce n'est pas encore suffisant" (F. Robine aux sénateurs) (lire l'article)
Réforme du collège : la circulaire d'application évolue (SE-UNSA) (lire l'article); l'Académie française fonde sa condamnation sur l'analyse de "principes implicites" (lire l'article)
Rythmes scolaires : plusieurs programmes d'évaluation sont lancés (lire l'article)
Les indicateurs de réussite que se fixe l'Education nationale pour 2015 (lire l'article)
Refondation : la loi est mise en oeuvre à 88 % (Sénat) (lire l'article)
Base élève : seul le ministre en est responsable (CAA de Paris) (lire l'article)
ENSEIGNEMENT
Mathématiques : le CNESCO et l'IFE organisent une conférence de consensus (lire l'article)
Langues vivantes : un consortium pour une campagne de communication à destination des élèves et des parents (lire l'article); Sandrine Kott est nommée déléguée ministérielle à la promotion de l'allemand (lire l'article)
Education aux médias et à l'information : les chercheurs et les acteurs se retrouveront à Philadelphie les 26 et 27 juin (lire l'article)
L'enseignement moral et civique au JO (lire l'article)
ENSEIGNANTS
Concours 2014 (premier degré public) : deux fois plus de recrutements, mais deux générations d'étudiants (lire l'article)
Enseignement agricole privé : l'intersyndicale confirme son appel à la grève des corrections (lire l'article)
ENFANCE
La "Feuille de route pour la protection de l’enfance 2015-2017" pour une "vision commune" (y compris avec l'Education nationale) (lire l'article)
JEUNESSE
"Reconnaître l'engagement des jeunes" : P. Kanner prend ses distances avec le rapport de France stratégie (lire l'article)
Garantie jeunes : les premiers constats (lire l'article)
ASSOCIATIONS
La France s'engage : les 15 lauréats, une prime pour "Agir pour l'école" (lire l'article)
ETABLISSEMENTS
Midi-Pyrénées: l'Agenda d'accessibilité programmé des lycées (Ad'AP) sera réexaminé (lire l'article)
Le "bio" à la cantine : 87% des Français le demandent (lire l'article)
PISA à la loupe : les évolutions des établissements d'enseignement ces dix dernières années (lire l'article)
Nouvelle-Calédonie : le transfert des collèges de la province sud annulé (Conseil d'Etat) (lire l'article)
TERRITOIRES
Musique, Danse, Arts plastiques, Art dramatique : l'avis du Conseil d'Etat pour les candidats par la voie de la sélection professionnelle (lire l'article)
BACCALAUREAT 2015
Les sujets de SVT (série S) (lire l'article)
Les sujets de sciences (L et ES) et de physique-chimie (S) (lire l'article)
Les sujets de sciences (L et ES) et de physique-chimie (S) (lire l'article)
Madame Bovary en littérature (lire l'article)
Les sujets de sciences économiques et sociales (lire l'article)
Les sujets de l'épreuve anticipée de français (lire l'article)
Les sujets d'histoire-géographie au baccalauréat général, technologique (ST2S et STMG) et professionnel (lire l'article)
TEXTES OFFICIELS
Au JO du 18 au 23 juin : le rectificatif des horaires de lycée, des diplômes agricoles, un DASEN ... (lire l'article)
A L'AGENDA
Le 27 juin - Paris - Enfants Roms : le procès de l'Etat
Du 29 juin au 2 juillet - Paris - Sociologie de l’éducation et de la formation
Du 30 juin au 2 juillet - Paris - Biennale internationale de l'Éducation
Les 6 et 7 juillet - Paris - La ligue de l'enseignement et la pluralité des cultures (du folklore à la diversité)
Du 6 au 10 juillet - Paris - Comment enseigner l’histoire de la Shoah au cycle 3 ?
Du 7 au 9 juillet - Chaumont - Coopérer 2.0 : (R)évolution numérique et pédagogie
Le 8 juillet- Créteil - Journée d'études PRISME - Fédération des PEP
Du 8 au 13 juillet - Chaingny (Loiret) - Pédagogie institutionnelle : stage d'été
Du 18 au 24 août - Saint-Barthélémy-d'Anjou - "Travailler ensemble à une école plus juste" (CRAP - Cahiers pédagogiques)
Du 19 au 23 août - Grenoble - 11ème Congrès national des CEMÉA
Du 24 au 26 août - Vénissieux (Rhône) - 7ème université d'été du secteur "Langues" du GFEN
ANALYSE. La France vit, c'est bien connu, au rythme des vacances scolaires. Elle vit aussi au rytme du bac, toute l'actualité "éducation" ralentit, et les journaux débordent de tribunes sur ce diplôme qui est "bradé". ToutEduc a eu l'occasion d'en débattre avec Florence Robine dans le cadre d'une émission de RFI, "le Débat du jour" (ici). La directrice générale de l'enseignement scolaire fait remarquer que de tels propos sont insultants pour les élèves qui le réussissent comme pour ceux qui ne l'ont pas, qu'ils aient choisi un autre itinéraire, qui les conduit au CAP, ou qu'ils aient "craqué" avant, et "décroché". Pour sa part, Pascal Bouchard invite tous ceux qui croient à une baisse du niveau des exigences à le passer : ils risquent d'être surpris.
Le directeur de ToutEduc se demande toutefois si le niveau du baccalauréat professionnel n'a pas baissé depuis que le cursus a été ramené de 4 à 3 ans. Les branches se plaignent parfois de ce qu'il ne se démarque plus suffisamment du CAP. Florence Robine le conteste sans le nier totalement. Mais en ce qui concerne le baccalauréat général, tous deux soulignent l'étendue du domaine de connaissances et de compétences dans lequel doit naviguer le candidat. Il est très difficile à un journaliste de donner au lecteur une idée de la difficulté des problèmes posés en mathématiques, ou du niveau exigé par l'épreuve de langue vivante. Mais une rapide analyse, comme dans les dépêches publiées cette semaine, des sujets de philosophie, de français, d'histoire-géographie, de sciences, d'économie, de physique-chimie... suffit à donner le tournis.
En revanche, il est clair, et la DGESCO le confirme, que le bac général a partiellement changé de nature. Même si, l'année dernière, l'exercice de géométrie a donné lieu à discussion, ce n'était qu'un exercice parmi d'autres, et les candidats pouvaient compenser. Depuis une douzaine d'années, les mathématiciens puisent dans une banque relativement limitée d'exercices, et un élève même moyen qui a "honnêtement" travaillé, sans excès, doit décrocher la moyenne, du moins dans un certain nombre de disciplines. Les très bons élèves obtiennent de très bonnes mentions, mais l'examen n'est plus un piège dont il faut compenser les excès au moment des corrections. Même en philosophie, les sujets avaient, sans le dire, un petit côté "question de cours". Certes, les candidats de la série S pouvaient être déroutés par la longue démonstration que fait Cicéron de la prédictibilité des éclipses, et par le fait que tout l'intérêt du texte tenait en deux lignes; mais les sujets de dissertation permettaient de restituer un savoir assez commun dans toutes les classes de terminale même sans avoir envisagé toutes les subtilités des problématiques contenues dans les énoncés. Et en français, la confusion entre le Tigre, le fleuve et le tigre, l'animal, n'était pas due à une volonté mauvaise de l'auteur du sujet.
Ne disposant d'aucune échelle de Richter pour étalonner la difficulté des sujets, ni pour évaluer avec précision le niveau des élèves ou la sévérité des correcteurs, il est impossible de dire s'ils ont baissé ... ou monté. Mais deux évidences s'imposent :
- Le nombre des lauréats susceptibles de poursuivre des études avec succès ne permettra d'atteindre l'objectif que la France s'est donné : que 50 % des jeunes sortent du système scolaire avec au moins un bac +2.
- Le baccalauréat n'est pas un examen facile mais il a parfois changé de nature sans qu'il y ait eu débat sur cette évolution, et les polémiques aujourd'hui sont sans doute le produit de ce manque.
Reste une question de fond, dont la réponse dépend davantage de choix idéologiques que de la science : tous les enfants, sauf handicap, ne sont-ils pas potentiellement capables d'atteindre l'excellence ? Ou celle-ci est-elle, par définition, réservée à quelques uns ?