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La Lettre de ToutEduc n°208

Paru dans La lettre le mercredi 16 avril 2014.

Transférer et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°208, du 16 avril 2014

A LA UNE. Congés de printemps et installation du gouvernement expliquent le ralentissement de l'actualité, marquée cette semaine par les projets de François Fillon pour l'Ecole (voir l'analyse ci-dessous), et par les inquiétudes liées à la prochaine rentrée et à la hausse des effectifs sur fond de débat sur l'opportunité de créer des postes supplémentaires.

ToutEduc en profite pour vous proposer un grand reportage (texte et photos) sur un visage de l'éducation artistique et culturelle en milieu rural. Pour la semaine à venir, ToutEduc limite son activité à une veille sur l'information et les textes officiels.

JEUNESSE

L’Observatoire des inégalités lance une campagne de sensibilisation sur les préjugés (lire l'article).

Génération 2010 : élévation du niveau et effets de la crise (CEREQ) (lire l'article).

INTERNATIONAL

Absentéisme : un programme de recherche européen (lire l'article).

AU JO

Au JO du 10 au 15 avril : les cabinets de B. Hamon, N. Vallaud-Belkacem, M. Valls, S. Le Foll (lire l'article).

ENSEIGNEMENT PRIVE

Un établissement privé parisien bafouerait la liberté de conscience des élèves, et serait sous influence de l'Opus Dei (lire l'article).

POLITIQUE 

Un collectif lance un ouvrage pour combattre les "idées" du Front national, notamment à l'école (lire l'article).

Premier degré : des moyens supplémentaires insuffisants (SNUIPP) (lire l'article).

Rythmes scolaires : l'UMP relance sa campagne pour le "libre choix" des communes (lire l'article).

Le PRE "a permis de mettre en place un système institutionnel plus solide" (l’ACSé) (lire l'article).

La FCPE "inquiète" après le discours de politique générale du Premier ministre (lire l'article).

F. Fillon met l'éducation en tête du débat pour la présidentielle et les législatives de 2017 (lire l'article).

Trois secrétaires d'Etat dans les domaines qui intéressent les lecteurs de ToutEduc (lire l'article).

ENSEIGNANTS 

Métier enseignant : bien, sans plus (sondage OpinionWay pour l'APEL et l'enseignement catholique) (lire l'article).

ENS Lyon : de futurs enseignants apprennent les règles d'utilisation des ressources numériques en jouant comme au Tamagotchi (lire l'article).

RYTHMES SCOLAIRES

Rythmes scolaires : 94 % des communes auraient arrêté leur projet (lire l'article).

SYSTEME SCOLAIRE

Lycées professionnels et apprentissage ne sont pas en concurrence (Aziz Jellab) (lire l'article).

Stages et alternance : les maisons familiales rurales s'alarment (lire l'article).

Éducation artistique et culturelle : le chant en campagne(s) en Haute-Saône (lire l'article).

Les effectifs prévus dans les petites classes de l'élémentaire vont augmenter (DEPP) (lire l'article).

Les effectifs d’élèves du second degré devraient augmenter de 57 000 élèves d'ici 2015 (DEPP) (lire l'article).

PEDAGOGIE

Charte des programmes : les réactions du SNES et de l'APSES (lire l'article).

L'éducation à l'image et à l'internet évoquée dans l’avis voté par le CESE sur la politique culturelle (lire l'article).

Inscrits cette semaine à l'agenda de ToutEduc (ici)

4e rencontre nationale des LéA (lieux d'éducation associés à l'IFE), le 21 mai 2014.

Le concours "Invente-moi un jouet" (l'association des ludothèques françaises), le 31 mai 2014.

ANALYSE. François Fillon a présenté les grandes lignes de son programme pour l'éducation pour la présidentielle de 2017. Comme l'a fait remarquer la salle, c'est la première fois depuis très longtemps qu'un homme de droite formule un ensemble cohérent de propositions pour l'Ecole. Xavier Darcos, lorsqu'il était ministre délégué de Luc Ferry, n'a pas caché à ses interlocuteurs son sentiment, "la droite avait raté son coup". Mais elle n'avait pas, lors de la campagne de 2002, dit ce qu'elle ferait. Le futur académicien avait ensuite esquissé une pensée globale sur l'école dans un livre de dialogue avec Philippe Meirieu. Il avait tenté de rattraper ce qui avait été, de son point de vue, manqué, lorsqu'il est revenu "rue de Grenelle" en 2007, mais il a dû renoncer, et l'opinion a surtout retenu de la précédente mandature les suppressions de postes et celle du samedi matin, sans discerner un projet d'ensemble.

A écouter François Fillon, deux différences notables avec les propos de Vincent Peillon et de Benoît Hamon apparaissent aussitôt, donnnant une coloration autoritaire au projet. Alors qu'ils voient d'abord dans les résultats de PISA l'accroissement des inégalités scolaires liées aux origines sociales, l'ancien Premier ministre est davantage attentif à la diminution du score moyen des élèves français et à leurs difficultés d'insertion économique. Le ministre actuel comme son prédécesseur insistent sur la nécessité pour l'Ecole d'être "bienveillante". F. Fillon n'en dit un mot qu'à l'extrême fin de son intervention, et "parce que (s)on épouse le lui a demandé". Il n'a évoqué jusque là la vie quotidienne des élèves qu'en termes de sanctions et d'exclusion. Comme le dit le document annexe, il s'agit de rétablir "le respect de l'autorité" et comme le dit la salle, de "se débarrasser des emmerdeurs", lesquels iront dans des établissements "chargés de rectifier leur comportement" et de les remettre  "sur la voie des apprentissages scolaires fondamentaux".

Les "fondamentaux", le "lire-écrire-compter" auquel s'ajoutent "les grandes dates et les grands personnages de l'histoire", occupent une place prépondérante dans l'argumentaire de l'ancien ministre. Les trois quarts du temps d'enseignement dans le premier degré doivent leur être réservés, et en 6ème-5ème, les programmes doivent faire une place à l' "approfondissement des fondamentaux" supposés acquis à l'école élémentaire. Pour donner une année de plus à l'enseignement de la lecture, la scolarité obligatoire commence à 5 ans. François Fillon est d'ailleurs manifestement séduit par l'apport des "sciences cognitives" et par "les approches scientifiques du comportement". Le groupe de travail qui a listé dans le détail les mesures envisagées cite Stanislas Dehaene et ses apports en matière d'apprentissage de la lecture. La "méthode syllabique" et la "pédagogie explicite" ne sont pas mentionnées, mais elles sont bien là.

Ce serait une erreur de voir dans ce futur candidat à la présidentielle de 2017 un décentralisateur ou un ultra-libéral. Il veut certes le développement de l'apprentissage, comme beaucoup, et dès 15 ans, ce qui le distingue de la gauche. Il souhaite confier lycées professionnels et CFA aux Régions, à charge pour elles de les rapprocher, mais c'est, assure-t-il, uniquement par pragmatisme, ces collectivités étant déjà en charge du développement économique. En revanche, les écoles, les collèges et les lycées d'enseignement général et technologique resteraient dans le giron de l'Etat. Celui-ci fixe les principes, les programmes, et organise les examens nationaux, mais les collèges et les lycées disposeraient, dans les limites fixées par ce cadre, d'une grande autonomie. Toutes les heures seraient globalisées avec "possibilité d'adapter les grilles horaires". Les chefs d'établissement choisiraient "tous les personnels" qu'ils recruteraient après publication de profils de postes. F. Fillon ne dit rien du CRPE ni du CAPES (les concours de recrutement du 1er et du second degrés) dont il faut sans doute comprendre qu'ils disparaîtraient (contrairement à l'agrégation), l'Etat fixant "le niveau des professeurs" recrutés en M1 et formés "par la voie de l'apprentissage".

Pour que l'établissement soit mieux inscrit dans son contexte économique et social, la présidence du Conseil d'administration serait "confiée à une personnalité extérieure". Enfin les parents seraient étroitement associés "aux grandes décisions", éventuellement par voie de référendum, ce qui contribuerait à "fédérer la communauté scolaire". A noter que la question de la carte scolaire et du libre-choix de l'établissement n'est pas évoquée, pas plus d'ailleurs que l'enseignement privé qui n'a pas été cité une seule fois lors de la présentation de cet avant-programme. A noter aussi que rien n'est dit sur le mode de désignation des chefs d'établissement ni sur la ligne hiérarchique ministre-recteur-chef d'établissement. L'éducation prioritaire n'est pas davantage évoquée. Il n'est pas non plus question d'un examen d'entrée en 6ème et le collège reçoit tous les élèves. En revanche le passage au lycée serait réservé aux titulaires du brevet.

Accent mis très fortement sur les "fondamentaux", développement du sentiment d'appartenance, pédagogie et vie scolaire marquées par "le sens de l'effort et le respect de l'autorité", autorité de l'Etat pour les principes et autorité des chefs d'établissement sur les enseignants, ouverture "plus grande" sur l'économie, pragmatisme, semblent être les maîtres mots d'un certain colbertisme, même si François Fillon dénonce "la centralisation et la verticalité" de notre système scolaire. ToutEduc s'interdit évidemment tout jugement de valeur et laisse à ses lecteurs le soin de voir en quoi ce programme se distingue (ou non) de celui de la gauche au pouvoir.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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