Métier enseignant : bien, sans plus (sondage OpinionWay pour l'APEL et l'enseignement catholique)
Paru dans Scolaire le dimanche 13 avril 2014.
"70% des parents ont une image positive du métier d’enseignant", soit un sentiment positif, mais sans "intensité". Il en va à peu près de même pour l'image qu'ont d'eux-mêmes les enseignants, dont près d'un sur trois exprime son insatisfaction : six sur dix déconseilleraient ce métier à leur enfant, huit sur dix estiment que leur "travail invisible" (préparation des cours, correction de copies, conseils de classe) n'est pas suffisamment pris en compte et que la reconnaissance sociale et financière dont ils bénéficient est trop faible. C'est ce qui ressort d'un sondage OpinionWay réalisé pour l'enseignement catholique et pour l'APEL (parents d'élèves).
Les enseignants voudraient d'abord transmettre davantage le goût de l'effort à leurs élèves, développer leurs compétences personnelles, "participer à la promotion sociale par l'éducation". Or c'est la transmission des connaissances et des méthodes de travail qui, pour près de la moitié d'entre eux, caractérise d'abord leur profession, tandis qu'ils ne sont que 14 % à penser qu'ils transmettent le goût de l'effort et 11 % qu'ils leur transmettent des valeurs citoyennes.
Les parents attendent "un équilibrage entre savoirs (trop présents) et savoir-faire" et ils estiment que "le développement des compétences personnelles et l’aide à l’acquisition de la confiance en soi sont les dimensions les plus déficitaires". Enseignants et parents sont à peu près d'accord sur ce qu'il faudrait faire. Plus de 9 sur 10 pensent qu'il faudrait "alterner davantage travail en classe entière et travail en petits groupe", ils sont à peine moins nombreux à penser qu'il faudrait "renforcer l'attention portée aux enfants en situation de handicap (...)" ou qu'il faudrait "accorder moins d'importance aux programmes et plus à la maîtrise des compétences". Ils sont encore plus de 7 sur 10 à penser qu'il faudrait "renforcer une pédagogie utilisant les nouvelles technologies et le numérique" ou qu'on pourrait individualiser les parcours, un élève pouvant être à un niveau différent en maths et en français. Ils sont plus de 5 sur 10 à estimer qu'on pourrait diminuer l'importance accordée aux notes. Les enseignants sont moins nombreux que les parents à penser qu'on pourrait centrer la pédagogie davantage sur les méthodes que sur l'acquisition des savoirs, et surtout à penser qu'ils pourraient enseigner dans deux matières (22 % des enseignants de collège contre 50 % des parents au même niveau).
Le sondage ici