Stages et alternance : les maisons familiales rurales s'alarment
Paru dans Scolaire, Orientation le vendredi 11 avril 2014.
Les 1 200 représentants des MFR (maisons familiales rurales) réunis en assemblée générale hier 10 avril dénoncent "la situation difficile que traversent aujourd’hui les formations alternées" et demandent "une mise à plat interministérielle de toutes les questions liées à l’alternance". Ils s'inquiètent : "pourra-t-on encore trouver des stages demain ?" Car si la loi en cours de navette parlementaire qui limite "le recours abusif aux stages" dans l’enseignement supérieur est légitime, elle est perçue comme stigmatisante par "les artisans, les agriculteurs, les commerçants" qui sont prêts participer activement à la formation des stagiaires. "Et que dire des collectivités territoriales, des associations ou des services publics qui jouent un rôle déterminant dans certaines filières ?"
Se répand parmi les employeurs "l’idée qu’il n’est plus possible d’accueillir de stagiaire" tandis qu' "à l’inverse, chez les jeunes et les familles, le sentiment que l’entreprise est un lieu d’exploitation se diffuse". Dès lors se pose la question de "l’extension des règles de protection mises en place pour les salariés à des élèves de CAP ou de Bac pro qui sont en situation de formation" d'autant que "le texte de loi complexifie les démarches et porte en lui des risques de contentieux qui inquiètent les maîtres de stage des petites entreprises".
Les MFR dénoncent de plus la "suppression des différentes formes de préapprentissage", les "difficultés des procédures de dérogation pour l’utilisation des machines dangereuses", la réduction du crédit d’impôt apprentissage... et elles "souhaitent attirer l’attention des élus et des pouvoirs publics sur la situation difficile que traversent les formations alternées en France". Elles rappellent qu'elles "accompagnent chaque année 52 000 élèves de l’enseignement professionnel en alternance scolaire et 12 000 apprentis" et elles "constatent dès à présent que les élèves, les familles et les établissements peinent à trouver des stages et que les entreprises renoncent trop souvent à recevoir des jeunes".