La Lettre de ToutEduc n°181
Paru dans La lettre le mercredi 25 septembre 2013.
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La Lettre de ToutEduc n°181, du 25 septembre 2013
A LA UNE. Si vous n'avez pas reçu au fur et à mesure de leur publication les dépêches de la semaine qui correspondent à vos besoins (cliquez ici pour les recevoir), vous trouverez notamment ci-dessous deux nouveaux éléments du dossier sur l'enseignement français à l'étranger. Par ailleurs, Valérie Fourneyron annonce qu'elle souhaite que tout projet de loi soit accompagné d'une étude d'impact sur les jeunes, ce qui constituerait une petite révolution parlementaire. Parmi les autres sujets de la semaine figurent l'éducation à l'environnement et l'EAC (l'éducation artistique et culturelle), l'éducation prioritaire et deux rapports peu médiatisés sur l'enseignement de la philosophie et sur le bilan de la "réforme Chatel" du fonctionnement des rectorats.
LE SYSTEME SCOLAIRE, EN FRANCE ET A L'ETRANGER
La mission laïque plaide la cause de l'enseignement français à l'étranger (Lire l'article). La FAEN dénonce "un désengagement de l'Etat" (Lire l'article)
V. Peillon à propos des élèves handicapés : "Ce que nous avons fait n'est presque rien encore" (Lire l'article)
A l'occasion de la 4e Journée du sport scolaire, les ministres annoncent un travail interministériel pour un "savoir nager pour tous" (Lire l'article)
Les enjeux de l'éducation à l'environnement et au développement durable (Lire l'article)
Ce que le "décret Chatel" de 2012 a changé dans les rectorats (Lire l'article)
Quelle refondation pour l'éducation prioritaire ? L'OZP trace des pistes, le Gouvernement réforme les instances pour la Ville (Lire l'article), la FSU lance une enquête avant la concertation du ministère (Lire l'article)
Le CESE a approuvé l'avis sur l'éducation artistique et culturelle tout au long de la vie (Lire l'article) dont A. Filippetti avait défini le cadre (Lire l'article)
ENSEIGNEMENT - PEDAGOGIE
L'ESPE Midi-Pyrénées veut exploiter "toutes les ressources possibles du territoire" (exclusif) (Lire l'article)
Apprendre à apprendre aide à apprendre, estime l'OCDE (Lire l'article)
Numérique : un rapport pour rattraper le retard français (Lire l'article) et, à Belfort, une expérimentation en vue de généraliser les usages des tablettes (Lire l'article)
"Eclairages philosophiques" : l'inspection générale prudente sur les leçons à tirer de leur introduction en seconde et en première (Lire l'article)
Le "Camion des mots" change de formule (Lire l'article)
PERSONNELS - PARENTS
"Les parents ont beaucoup d'idées très intéressantes, l'Education nationale ne les écoute pas assez", estime V. Marty, présidente de la PEEP (Lire l'article)
Le ministère consulte les enseignants sur les programmes de l'école primaire (Lire l'article)
Malaise des personnels d'inspection : le SNPI-FSU alerte le ministre (Lire l'article)
Y a-t-il une nouvelle professionnalité enseignante ? La FESPI et le CNDP organisent une journée de réflexion (Lire l'article)
Rythmes scolaires, laïcité, UNSS : les positions du SNUIPP Paris, de la FCPE, de la FNEC, de la FSU (Lire l'article)
ORIENTATION - INSERTION
Apprentissage : Michel Sapin veut lever les obstacles. Le CEREQ s'inquiète des inégalités (Lire l'article)
JEUNESSE
V. Fourneyron veut une étude d'impact sur les jeunes de tous les projets de loi (Lire l'article)
TERRITOIRES
Toutes les cantines serviront-elles des produits locaux le 26 septembre ? (Lire l'article)
AU JO
Au JO du 19 au 25 septembre : 3 IGEN, les DASEN, l'ANRU, la PJJ, la laïcité (Lire l'article)
A L'AGENDA
Du 15 au 17 octobre, le SNALC organise un congrès national de réflexion - V. Peillon pourrait y intervenir (Lire l'article)
Les 5 et 6 décembre, "Le bébé et sa famille dans la ville" thème des 5èmes Journées Spirale (Lire l'article)
Du 29 au 31 janvier : De l'école au musée, quelles conceptions des savoirs, quels modes de transmission ? (Lire l'article)
ANALYSE. Comme il aime à le faire, Vincent Peillon a lié des considérations philosophiques sur la pédagogie et des questions de mise en oeuvre pratique lorsqu'il est intervenu, jeudi 19 septembre, devant les parents d'enfants handicapés de l'UNAPEI. Ravis de voir pour la première fois depuis la création de leur association en 1960 un ministre de l'Education nationale participer à une de leurs journée, ils ont sans doute été sensibles au message qui leur était adressé : un enseignant ne se contente pas de délivrer un savoir, il reçoit aussi un savoir de ses élèves, de tous ses élèves, y compris donc de ceux qui sont le plus en difficulté.
La référence à Bachelard, pour qui un cours réussi est un cours où le professeur a appris quelque chose, allait bien au-delà. Le ministre faisait part d'une expérience commune à tous les pédagogues : rien n'est pire qu'une séance où tout est planifié, organisé, où l'enseignant a tout prévu de ce qu'il voulait transmettre et des moyens nécessaires à cette transmission. Il lui faut au contraire laisser un espace pour l'imprévu, pour ce moment où c'est l'élève, par une question inattendue, par une lueur qui brille dans son oeil, qui l'oblige à changer, ne serait-ce que d'un degré, sa perspective. C'est d'ailleurs sans-doute pour préserver ces moments magiques que les tenants de la "transmission des connaissances" se méfient à ce point des "sciences de l'éducation", dont l'appellation donne à penser qu'elles veulent rationaliser ce qui ne peut pas, et de doit pas l'être entièrement.
Mais les institutions sont, par nature, prudentes, et elles avancent à pas comptés lorsqu'on leur parle de magie. La réforme Chatel du lycée a prévu "des éclairages philosophiques" en seconde et en première. L'inspection générale tire un premier bilan de cette expérimentation qu'elle a d'abord voulu remettre "dans les clous". Pas question de laisser se développer des initiatives "sauvages" dans le prolongement de ce qu'avaient initié Jacques Derrida et le GREPH. A l'inverse, elle constate l'échec des professeurs de philosophie qui se sont contentés de faire cours comme ils le font en terminale. Elle attendait que, de la rencontre avec une autre discipline, par exemple les sciences de l'ingénieur, jaillisse une lumière nouvelle et que la vieille logique d'Aristote prenne un coup de jeune à l'heure des "intelligences artificielles" et informatisées... Que tout ait été programmé par les deux enseignants, le professeur de philosophie et le professeur des sciences de l'ingénieur, pour que les élèves comprennent soudain que les Grecs d'avant-hier ont quelque chose à apporter aux développeurs de demain, n'empêche pas que ces professeurs ont vraisemblablement appris quelque chose ce jour-là. Il faut du moins le souhaiter, car l'inspection ne nous en dit rien. On peut en revanche estimer que, même si elle navigue entre des écueils, même si elle sait bien que certains professeurs de philosophie sont très jaloux de la pureté de leur discipline, et si elle a voulu éviter de les heurter, l'inspection générale risque fort, avec toutes les précautions qu'elle prend, d'empêcher que des enseignants qui sont confinés dans leurs classes de terminale, n'apprennent d'élèves plus jeunes à ouvrir de nouveaux champs à leur réflexion.
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