Apprentissage : Michel Sapin veut lever les obstacles. Le CEREQ s'inquiète des inégalités
Paru dans Scolaire, Orientation le lundi 23 septembre 2013.
Mots clés : Sapin, CEREQ, apprentissage
Michel Sapin a saisi l'occasion de la 3e Biennale du CEREQ (Centre de recherches et d’études des qualifications), le jeudi 19 septembre pour dire "un certain nombre de choses et de sens à donner aux réformes" aux chercheurs de l'institution venus nombreux. Le ministre du Travail, de la Formation professionnelle et du Dialogue social a fait part de sa volonté de faciliter la conclusion de contrats d'apprentissage en CDI et, d'autre part, de voir validées pour la retraite des périodes de stage des apprentis. Il entend "rompre avec une approche statique" et permettre une "sécurisation" permettant des facilitations de parcours.
S'agissant des jeunes décrocheurs, le ministre rappelle que les changements sont souvent subis: "c'est là qu'il faut faire attention : définir les maillons juridiques à tous les moments qui sécuriseront" leurs parcours, a-t-il demandé aux chercheurs et aux partenaires sociaux engagés à faire leurs propositions lors de la prochaine loi consacrée à la formation professionnelle.
Inégalités régionales et sociales
Ce colloque a d'ailleurs été l'occasion de préciser certaines évolutions de l’apprentissage. De 1997 à 2008, l'apprentissage a crû de + 1% à + 46% selon les régions; mais mieux vaut habiter hors d'une ZUS, avoir des parents d'origine française ou encore être dans des territoires où existent déjà des structures d'apprentissage. De plus, 40% des PME estiment que les compétences ne correspondent pas à leurs besoins.
L'enquête "génération 2004" menée auprès des jeunes sortis du système scolaire cette année-là, montre que 22% d'entre eux obtiennent un nouveau diplôme dans les années qui suivent; cela concerne plus souvent les bacheliers ayant entamé des études supérieures (35%) que les sortants sans qualification (30%). Les nouveaux diplômes sont des CAP (15%) des BTS (13%), des masters (7%), des licences (7%). 35 % de ces diplômes sont acquis dans les trois ans suivant la sortie. Une autre enquête sur les avantages comparés du passage par l’apprentissage montre que le niveau de salaire perçu par ceux qui ont obtenu un diplôme du supérieur est de 15 % supérieur à celui des autres diplômés du supérieur, mais que ce n'est pas le cas des titulaires d'un CAP ou d'un bac.
Les enquêtes du Cereq sont à consulter sur son site (ici).