Archives

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

La lettre n°9

Paru dans La lettre le mercredi 13 mai 2009.

Les relations entre les associations éducatives et le ministère de la Justice sont tendues. JO: la PJJ et le milieu ouvert, qui annonçait la création d'unités éducatives en milieu ouvert en Midi-Pyrénées. Pour comprendre ce que cette mesure signifiait, ce qu'elle changeait, nous nous sommes tournés vers le CNAEMO (qui représente les acteurs associatifs de l'action éducative en milieu ouvert), et vers la Direction de la PJJ au ministère de la Justice. Nos deux sources sont tombées d'accord pour dire qu'il s'agissait d'un non événement (simple « habillage » pour l'un, « changement d'appellation » pour l'autre). Le désaccord porte sur l'interprétation: pour le CNAEMO, cet habillage cache une politique de restriction budgétaire et un recentrement regrettable sur le pénal. Pour le ministère, la restriction budgétaire reste à prouver, et le recentrement du pénal est à la fois assumé et programmé (par la loi de 2007).

Reste à savoir les raisons qui motivent un tel choix. Sont-elles idéologiques, ou seulement pragmatiques? Notre gouvernement a-t-il décidé de ne pas croire en l'efficacité des mesures éducatives? Les associations sont-elles en mesure de proposer des alternatives viables à la répression? Quelques pistes ont déjà été ouvertes sur notre forum consacré à l'emprisonnement des mineurs. Elles demandent à être complétées, notamment sur la question des crimes les plus graves, où la réponse répressive peut paraître incontournable. Chacun sait que le tout répressif est absurde, mais que l'absence de sanction l'est tout autant. Rachida Dati s'est enfermée dans l'image du "tout répressif". Et tout ce qui la touche se trouve affublé des mêmes oripeaux. Est-ce seulement un problème de communication? Comment son successeur va-t-il résoudre cette équation.

Participez au forum: Quelles alternatives à l'emprisonnement des mineurs?


 
Il semblerait que Xavier Darcos soit candidat. Mais depuis quelques temps, il ne se passe plus rien rue de Grenelle, où il siège. Au moment même où partait la lettre n°8, le CLEMI recevait l'assurance que ses moyens seraient préservés. Rappelons que le "Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information" est cette structure qui aide les professeurs à comprendre comment fonctionnent les journaux, et donc à apprendre à leurs élèves à les lire. Nous faisions l'hypothèse que Xavier Darcos avait laissé carte blanche aux recteurs pour récupérer tous les postes possibles. Chacun sait qu'il est possible de réduire le nombre des enseignants du second degré en rationalisant la carte des options. Mais cela signifie affronter le puissant lobby des profs de latin-grec, Jacqueline de Romilly et Alain Finkielkraut en tête. Tous ceux qui ont essayé ont vivement reculé. Bref, Darcos avait espéré que le sale boulot serait fait discrètement au niveau local. Raté, les recteurs ont préféré la facilité. Il a fallu d'urgence réaffirmer l'importance de la formation aux médias. A charge pour les recteurs de trouver d'autres victimes.

Pendant ce temps-là, la Gauche espère censurer la politique éducative du gouvernement La Gauche propose de censurer la politique éducative du gouvernement. La thèse est simple: la droite a fait une loi pour obliger les communes à organiser l'accueil des enfants en cas de grève, mais elle est incapable d'organiser les remplacements en cas de maladie des enseignants. Le texte est parfait pour lancer une polémique politicienne, il est un peu court sur le fond. L'Education a besoin de moyens, mais pas que de moyens.

A ce sujet, deux informations à méditer. En Grande-Bretagne, les Parlementaires ont découvert que si on voulait élever le niveau en maths, Grande-Bretagne: pour faire des progrès en maths, il faut de bons profs. En France, les IUFM et la formation des enseignants sont mis en cause. La Finlande et la Corée sont les pays dont les élèves réussissent le mieux les tests de niveau scolaire. Niveau scolaire: les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ont le moins d'heures de cours (6 000 environ, contre près de 8 000 pour les petits Français). Il est vrai que moins d'heures ne veut pas forcément dire moins de profs!

La réussite n'est pas directement proportionnelle aux moyens. Une école sans redoublants?. Des élèves faibles qui passent dans la classe supérieure réussissent parfois contre toute attente. Cela met à mal le fantasme de toute puissance qui fait consensus dans l'Education nationale: ce qui se passe dans les têtes ne correspond pas toujours aux attentes explicites des adultes qui leur transmettent des connaissances, ou qui organisent cette transmission.  Ajoutons que ceux qui forcent le passage échouent souvent, et qu'il faut aménager pour eux des dispositifs qui permettent d'ailleurs d'économiser des postes. Si Darcos voulait vraiment... En plus, il pourrait favoriser le départ de ceux qui rêvent d'autres horizons. Il semble que le dispositif "seconde carrières" soit en totale deshérence...

Ajoutons avant de quitter le domaine de l'Education nationale quelques informations brèves. JO: mouvement à l'Elysée. De nouveaux diplômes. C'est peut-être le signe précurseur de grandes manoeuvres dans le secteur. Il est peu vraisemblable que dure longtemps l'attelage Darcos-Descoings. Le premier a pour seule initiative récente de demander à 7 villes supplémentaires d'expérimenter le "busing" (Darcos demande l'extension du "busing"). Le second semble découvrir que la réforme du lycée est plus compliquée que l'implantation de quelques classes expérimentales dans des établissements de banlieue bien choisis. On verra bientôt si ses propositions vont au-delà de la mobilisation des bonnes volontés.

Deux publications confirment qu'on ne peut pas penser l'Ecole, et la fameuse transmission des connaissances sans passer par une réflexion sur la citoyenneté. Le sentiment d'injustice à l'Ecole, et un rapport du Conseil économique et social, qui a fait l'unanimité, L'Education civique au centre de la réflexion du CES sur l'Ecole.

Tout cela est important, mais semble bien dérisoire quand on songe à la réflexion d'un chercheur travaillant sur l'enseignement professionnel, en Europe essentiellement. Enseignement professionnel Notre société n'a pas besoin d'eux. Le malaise est grandissant.

D'autres mouvements importants touchent les personnels qui s'occupent d'éducation en dehors de l'Education nationale, puisque JO: du nouveau pour l'animation. Par ailleurs, et ceci n'a rien à voir avec cela, le MEDEF envoie l'un de ses meilleurs représentants au Conseil d'administration de l'EPIDe, JO: le MEDEF à l'EPIDE, la carambole, le billard et le cricket, l'avancement des personnels de Martin Hirsch (Jeunesse). Nous attendons vos commentaires.

 

Vous pouvez faire suivre cette lettre d'information à tous ceux de vos amis qu'elle peut intéresser!

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →