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L'Education civique au centre de la réflexion du CES sur l'Ecole

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le dimanche 03 mai 2009.

Le Conseil économique, social et environnemental vient d'adopter à l'unanimité (184 voix pour, 4 abstentions) un rapport sur l'Education civique qui est en fait un rapport sur les finalités de notre système scolaire. Présenté par Alain-Gérard Slama, il dénonce "un contexte de dégradation des comportements scolaires", et pour promouvoir l’enseignement de l’éducation civique à l’école, propose d' "asseoir les bases de cette éducation dès l’école maternelle", de "consolider le modèle républicain en corrigeant ses faiblesses", et de "développer une pédagogie transversale de l’enseignement des valeurs communes". On le voit, hors l'accent mis sur l'école maternelle, rien qui porte à conséquence. D'autant que les derniers mots du rapport sont pour le recteur Blanquer : "le modèle magique n’existe pas. Nous n’allons pas appliquer le modèle finlandais ou américain en France. Quand bien même nous le voudrions, cela ne fonctionnerait pas. Nous devons être sûrs des vertus de notre modèle, conscient de ses défauts parce qu’il en a beaucoup, donc les corriger, grâce au comparatisme, un comparatisme ouvert sur le monde, permettant certaines convergences européennes pour préparer les enfants au futur." Là encore, de bons sentiments qui permettent à peu près toutes les politiques.

L'intérêt de ce rapport est peut-être là justement: l'unanimité se fait dès lors que les ambitions ne sont pas trop marquées, sauf sur un point, qui apparaît en creux: l'éducation civique n'est pas un enseignement en plus, une discipline à part, elle est au coeur de l'Ecole, et les savoirs ne peuvent pas être considérés indépendamment des comportements.

Au fil des quelque 150 pages de ce rapport, quelques éléments nous ont paru intéressants.

L'Ecole n'est pas isolée du reste de la société, elle subit "le choc de la mondialisation" qui se traduit par quatre crises, la crise de la Souveraineté, "qui a considérablement affaibli la légitimité de l’État", la crise de la démocratie représentative, la crise de l’État providence, la crise de la cohésion sociale.

"Pour remonter la pente, la pédagogie de l’éducation civique doit veiller à favoriser la communication des élèves avec l’enseignant, mais aussi la communication des élèves entre eux (...). L’ouverture de l’école aux familles s’impose pour la même raison : le concours des parents est nécessaire pour faire participer la société civile aux valeurs d’égalité, d’autorité et de progrès que l’État suffisait, naguère, à incarner."

"On ne saurait assez insister sur la nécessité, au niveau de la maternelle, d’amener les enfants à se respecter les uns les autres en ayant le plus grand nombre possible d’échanges constructifs les uns avec les autres."

"[Il faut] donner aux maîtres les formations de base juridique et philosophique pour mieux dispenser l’enseignement de l’éducation civique. Le droit c’est-à-dire l’ensemble des règles juridiques constitue le fondement du 'vivre ensemble' dans une société laïque."

"Le principe de tous les principes, sans lequel il n’est pas d’éducation civique possible, est le respect scrupuleux de la justice. Les enfants doivent apprendre à être le plus possible, et sans complaisance, autonomes dans l’accomplissement des tâches qui leur sont demandées (...) Le maître ne doit intervenir que pour rétablir l’égalité."

"La notion de fraternité ne saurait voir son sens détourné comme une injonction d’aimer; la notion à inculquer, à travers les travaux et exercices proposés, est plutôt la solidarité: il faut que les enfants acceptent de vivre dans une société dont la composition est aléatoire."

 "[Il faut] réaffirmer les fondements exposés par le plan Langevin-Wallon: "La culture générale représente ce qui rapproche et unit les hommes tandis que la profession représente trop souvent ce qui les sépare. Une culture générale solide devra donc servir de base à la spécialisation professionnelle et se poursuivre pendant l’apprentissage (...) L’organisation actuelle de notre enseignement entretient dans notre société le préjugé antique d’une hiérarchie entre les tâches et les travailleurs (...) L’éducation morale et civique n’aura sa pleine efficacité que si l’influence de l’enseignement proprement dit se complète par l’entraînement à l’action. Le respect de la personne et des droits d’autrui, le sens de l’intérêt général, le consentement à la règle, l’esprit d’initiative, le goût des responsabilités ne se peuvent acquérir que par la pratique de la vie sociale."

Ajoutons que voir le libéral Alain-Gérard Slama revendiquer l'héritage de Langevin et de Wallon ne manque pas de sel...

Pour accéder au rapport, cliquez ici.

 

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