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Une école sans redoublants?

Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 07 mai 2009.

La soirée de réflexion organisée par le CRAP-Cahiers pédagogiques et la FCPE sur le redoublement, hier mercredi 6 mai, aura au moins permis de montrer une chose: des alternatives au redoublement existent depuis longtemps et ont déjà fait leurs preuves. Mais elles restent des initiatives isolées, et peu connues.

Dans le Val-d'Oise, plusieurs écoles longtemps considérées comme les lanternes rouges de leur circonscription ont choisi de rassembler dans une même classe des élèves de CE2, CM1 et CM2 et de substituer la temporalité du cycle (3 ans) à celle de l'année scolaire. Résultat: la question du redoublement ne se pose pas avant la fin de la troisième année et chaque enfant peut progresser à son rythme, dans un climat apaisé où la comparaison entre les élèves n'a pas lieu d'être, étant donné les différences d'âge. Certes, il arrive que certains, insuffisamment préparés à l'entrée en sixième, soient « maintenus » une année de plus. Mais ils n'ont pas le sentiment d'échouer, ni même seulement d'être en retard sur les autres: car ceux qui restent d'une année sur l'autre sont toujours largement majoritaires, et l'idée de « faire son cycle » en quatre ans est bien moins négative que l'idée de recommencer l'année.

Stéphane Ducrest, proviseur du lycée Corot de Savigny-sur-Orge (91), applique la politique du redoublement zéro depuis qu'il a compris qu'une telle mesure ne pouvait avoir d'effet bénéfique que sur un nombre très réduit d'élèves (moins de 3%), et qu'il était quasiment impossible de savoir lesquels. Pour lui, le redoublement se maintient à la faveur d'une croyance aussi profondément ancrée que peu fondée et de la peur qu'ont certains adultes de ne plus disposer du formidable outil contraignant qu'il représente. « C'est tellement facile de recourir à la menace du redoublement, et tellement facile de l'appliquer. Sans elle, de nombreux enseignants se sentiraient perdus. Par quoi la remplacer? La responsabilité? Le plaisir d'apprendre? Vous n'y pensez pas... »

En faisant passer tous les élèves, même les plus faibles, en Première, on supprime toutes les tensions liées à la présence d'un groupe de redoublants dans la classe de Seconde, et on témoigne à tous les jeunes une égale confiance. Mais pour croire que cette confiance puisse produire une amélioration, il faut renoncer à l'idée, bien ancrée elle aussi, que les retards s'accumulent de manière irréversible. « Quand on voit à quelle vitesse un adolescent peut saisir le fonctionnement d'un ordinateur ou d'un jeu de stratégie, on comprend que le plaisir d'apprendre suffit à rattraper n'importe quel retard », constate Stéphane Ducrest.

Mais comment se fait-il que ces expériences, souvent conduites depuis plusieurs années (le Val-d'Oise expérimente le fonctionnement par cycle depuis les années 80) et qui obtiennent des résultats probants, ne sont pas généralisées, et si peu mutualisées? La question, hier, était sur toutes les lèvres.

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