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La Lettre de ToutEduc n°248

Paru dans La lettre le mercredi 21 janvier 2015.

Transférer et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°248, du 21 janvier 2015

A LA UNE. Les suites à donner aux attentats dominent évidemment l'actualité de cette semaine; nous vous proposons d'ailleurs, avec l'analyse (en fin de lettre), une mise en perspective. A noter une relative absence des mouvements en charge de l'extra-scolaire, alors que les questions de laïcité et de liberté d'expression vont se poser aussi dans les "colos".

A noter l'accent mis par l'OCDE sur le rôle des accueils petite enfance. Mais si personne n'en conteste l'intérêt, comment mesurer leur efficacité ? Faut-il imaginer un "PISA" des enfants de 5 ans ?

A noter encore que les collèges resteront aux départements.

Des informations à retrouver ci-dessous si vous ne les avez pas reçues en temps réel (ici).

LA "GRANDE MOBILISATION" DE L'EDUCATION NATIONALE

La presse est concernée par la défense des valeurs de la République, journaux lycéens compris (lire l'article).

Les associations partenaires de l'Ecole veulent prendre le temps de répondre à l'urgence (lire l'article).

Il faut associer école et acteurs locaux pour faire vivre la République (lire l'article).

Les associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme prêtes à intervenir dans les établissements (lire l'article).

LA REFLEXION CONTINUE

Pour Philippe Watrelot (CRAP-Cahiers pédagogiques), il faut  inscrire la lutte contre les inégalités dans les missions des enseignants (lire l'article).

Pour Guy Coq et Eric Favey, il faut éviter de "s'en tenir aux bons sentiments"  (lire l'article).

Déjà en 2011, J-P Delahaye estimait que "la question religieuse est le masque de la question sociale" (lire l'article).

 L'effet Charlie se fait sentir au Québec aussi (lire l'article).

QUELLE PLACE POUR LES ELEVES ? POUR LES PARENTS ?

Démocratie lycéenne : l'exaspération du syndicat général lycéen (lire l'article)

La co-éducation, une question et des réponses (IFE) (lire l'article).

LES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES - LES TERRITOIRES

La réforme du collège est lancée (lire l'article).

Les conventions établissement - collectivité - rectorat au BO (lire l'article).

Les collèges restent aux départements (Localtis) (lire l'article)

L'établissement scolaire, lieu de formation pour tous les enseignants (lire l'article).

Projet éducatif territorialisé: "l'établissement, c'est le plus territorial et c'est le plus démuni pour connaître son environnement" (lire l'article).

PETITE ENFANCE - OCDE

L'OCDE : viser l'équité, développer l'accueil de la petite enfance et l'auto-évaluation des établissements (lire l'article).

Des girafes, des radis, des mirabelles... et les données de l'OCDE (lire l'article).

INSERTION - ORIENTATION

Enseignement professionnel : le SNETAA comme le SNUEP défendent les enseignements généraux, l'ANAF une démarche proactive (lire l'article).

Admissions post-bac 2015 : les premiers résultats avant le bac et des choix mieux documentés (lire l'article).

121 millions d'enfants et d'adolescents ne sont pas scolarisés (ONU) (lire l'article).

Assistons-nous à un "retour de la nature à l'école" ? (colloque de sociologie) (lire l'article).

AU JO

Au JO du 15 au 21 : les personnels de direction et d'inspection, l'enseignement privé, J & S (lire l'article)

A L'AGENDA (ici)

Les évènements à venir

Le 23 janvier 2015 - Paris - Les allergies, l'environnement... impact sur la santé et la scolarité

Les 23 et 24 janvier - Journées "Portes ouvertes" chez les Compagnons du Devoir et du Tour de France

Le 24 janvier - Paris - Forum : "Ce qu'on fabrique avec les enfants"

Le 27 janvier - Paris - Parcours de jeunes et territoires

Les 27 et 28 janvier - Paris - Alternatives au redoublement

Le 30 janvier - Lyon - Qui (dé)fait le genre en éducation ?

Le 30 janvier - Paris - Egalité filles-garçons dans l'éducation (DEI France)

A ajouter à votre agenda

Le 23 mars - Paris - La recherche en éducation contribue-t-elle à la formation des enseignants ?

ANALYSE. Tout a été dit sur les attentats, la mobilisation nationale, les réactions des élèves. Les commentaires sont brillants... et les enseignants comme les éducateurs sont inquiets, parfois même désarmés, "cul par dessus tête", comme le dit la présidente d'Education & Devenir. Cette fraction de la Jeunesse qui "n'est pas Charlie" est difficilement quantifiable, très minoritaire au regard de l'ensemble de la population scolarisée, mais significative ici ou là. Les signaux d'alerte n'ont pas manqué. Depuis l'affaire du voile à Corbeil, chacun savait qu'une partie des élèves, ou des gamins des "colos", n'entendait pas les discours qui lui étaient adressés. Le plus souvent, les éducateurs et les enseignants ont su contenir les débordements. Ils ont tous déjà croisé de farouches partisans de la peine de mort, d'autres, ou les mêmes, qui se vantaient d'être homophobes, ou qui ornaient leurs cahiers de brouillon de croix gammées. Ils ont su réagir, entre sanctions et écoute. Avec les "journées de retrait de l'Ecole", bien que le phénomène soit, lui aussi, ultra minoritaire, les enseignants du premier degré ont senti que la difficulté changeait de nature.

Ce que révèlent les crimes commis il y a maintenant deux semaines, et les réactions qui ont suivi, c'est qu'il ne suffit pas de contenir les débordements, de gérer l'ordre scolaire ou d'instaurer les conditions minimales du vivre ensemble d'une colonie de vacances. Les "incidents" qui ont émaillé la minute de silence ou les débats qui l'ont précédée et suivie, ont été, semble-t-il, fort peu nombreux, si tant est qu'on puisse définir une limite claire entre l'expression légitime des interrogations des adolescents et le refus de la discussion. L'immense émotion qui étreint aujourd'hui les éducateurs est due à la brutale prise de conscience qu'une partie de la jeunesse ne disait peut-être mot, mais n'en pensait pas moins : "cause toujours, tu m'intéresses. La vérité est ailleurs que dans tes propos, ou dans les valeurs de la République que tu prétends incarner, et je sais où la trouver, sur Internet, en Syrie, ailleurs..."

Et il faut peut-être aller plus loin encore. Ne sommes-nous pas à un de ces moments historiques qui voient se modifier les équilibres fondateurs ? Nous vous offrons, avec l'aimable autorisation de l'auteur, un dessin de Risso et nous mettons en libre accès le texte de la conférence de Claude Lessard sur l'histoire de la condition enseignante depuis l'entre deux guerre mondiale. L'universitaire canadien distingue deux périodes. Il y eut un "âge d'or" qui s'est achevé avec les "trente glorieuses". Pour faire face à la croissance des effectifs, les Etats offraient aux enseignants des carrières dans le cadre d'un grand service public, et ils comptaient sur leur inventivité, sur l'innovation pédagogique, pour en assurer la modernisation. Ils leur font confiance. Puis vint la fin de l'optimisme, accompagnée d'une critique systématique, et bien souvent outrancière, du niveau des élèves comme de la formation des enseignants. Les Etats sont tentés d'intensifier le contrôle sur les enseignants et de leur imposer des méthodes pédagogiques scientifiquement fondées (les evidence-based policies). Mais si ces deux périodes sont profondément différentes, le basculement des années 70-80 n'a pas été l'occasion d'une remise en cause des finalités dernières : que le niveau monte et que les inégalités d'accès aux savoirs (quelles qu'en soient les formes et les définitions) se résorbent. Le débat portait sur les moyens à mettre en oeuvre, pas sur le sens même de l'Ecole. Or brutalement, depuis quelques jours, c'est une autre finalité qui prend le dessus, au moins provisoirement, au moins aussi longtemps que durera l'émotion : l'Ecole, le péri- et l'extra-scolaires, doivent "faire vivre les valeurs de la République", et trouver une forme de cohérence avec nos autres "institutions" (en prenant ce terme dans son acception la plus large), les collectivités territoriales et la presse, laquelle doit d'ailleurs faire son examen de conscience. C'est le sens de l'invitation lancée par Edwy Plenel à la ministre de l'Education nationale, lorsqu'il appelle à une grande journée d'introspection réunissant l'Ecole et les médias.

Mesure-t-il à quelle révolution il appelle ? Ce serait une nouvelle ère qui s'ouvrirait, non sans tâtonnements ni polémiques évidemment...

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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