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La Lettre de ToutEduc n°240

Paru dans La lettre le mercredi 26 novembre 2014.

Transférer et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°240, du 26 novembre 2014

A LA UNE. La semaine qui vient sera marquée par les salons de l'éducation, des maires, du livre de jeunesse...

A noter, parmi les informations passées inaperçues cette semaine, l'initiative d'un village de 62 habitants (Sy, dans les Ardennes) qui organise un festival des photos prises par des enfants. Le monde rural a autant de ressources, au moins en termes d'imagination et d'énergie, que les territoires urbains.

La semaine est marquée par la publication du plan "anti-décrochage" et par celle, moins souvent commentée, d'un rapport de la Commission européenne sur le même sujet. Des informations à retrouver ci-dessous, avec la liste de tous les titres de la semaine (si vous n'avez pas reçu les dépêches correspondantes en temps réel) et "l'analyse" qui porte sur ce thème.

LUTTE CONTRE LE DÉCROCHAGE

Le plan gouvernemental : la pédagogie comme recours, et peut-être l'extension à 18 ans de l'obligation scolaire (Lire l'article)

Les réactions du SNUEP, de J-C Carle, de la FEP (Lire l'article)

Les leçons des expériences européennes (Lire l'article)

Maternelle : La lutte contre le décrochage commence à 4 ans ... au Québec (Lire l'article).

TERRITOIRES

Rythmes scolaires : près de la moitié des communes organisent les NAP sur 1, 2 ou 3 jours (Lire l'article)

La commune de Sy (62 hab.) prépare la 4ème édition du "festival photos des enfants" (Lire l'article)

Paris et les REP, Belfort et les Francas, les PEDT et le SEP, la Corse et ses formateurs bilingues (Lire l'article)

Tout va plus mal dans les nouveaux quartiers de la politique de la Ville (Localtis) (Lire l'article)

LES ENSEIGNANTS

Le projet de décret sur les professeurs formateurs dans le second degré (Lire l'article)

ESPE : la ministre attire l'attention des députés sur trois "points de vigilance " (Lire l'article)

Attention aux étagères : une décision du Conseil d'Etat sur l'indemnisation des préjudices liés à un accident du travail (Lire l'article)

LES ÉLÈVES - LA CIDE - LES PARENTS

Egalité filles-garçons : un plan qui prolonge et amplifie les ABCD (Lire l'article).

Les Français plus soucieux qu'il ne semble d'intégration (sondage PEP) (Lire l'article)

Les ministres se réjouissent de la signature du 3ème protocole de la CIDE, la FCPE et l'ICEM voudraient qu'elle soit dans les programmes et appliquée dans les établissements (Lire l'article)

Enfants SDF : 4 écoles occupées à Lyon (Le Progrès) (Lire l'article)

La PEEP lance un comité de réflexion sur les relations familles-école (Lire l'article).

Toxicomanies : la prévention en milieu scolaire n’est pas à la hauteur (rapport parlementaire) (Lire l'article).

Numérique : les collèges connectés, les inquiétudes du SE-UNSA, l'ENS-Lyon et la Shoah foundation (Lire l'article).

PÉDAGOGIE

Le SNEP réuni en colloque pour définir les enjeux des nouveaux programmes en EPS (Lire l'article)

Maternelle : Le SNUIPP lance un appel pour la recherche (Lire l'article)

En brèves : les écoles REP, les SEGPA, l'évaluation, les rythmes scolaires, les professeurs formateurs, les lycéens, le CNAL (Lire l'article)

PRIVÉ

Enseignement hors contrat : la CAA de Bordeaux évite de se prononcer sur le fond à propos du collège Don Bosco (Lire l'article)

FORMATION PROFESSIONNELLE - ORIENTATION - INSERTION

Formation : des sections franco-allemandes dans les LP, le SGEN favorable à l'apprentissage public, PMA lance une lettre pour l'orientation professionnelle (Lire l'article)

Service civique : les futurs sapeurs-pompiers pourraient être formés dans ce cadre (proposition de loi) (Lire l'article)

RSA: les moins de 25 ans seront éligibles à la prime d'activité qui remplacera le RSA-activité et la PPE (Lire l'article)

AU JO

Au JO des 22 et 23 nov. : le service civique, une DASEN, l'AEFE, la PJJ, l'insertion, les CUI-CAE de l'Education nationale (Lire l'article).

Au JO du 18 au 20 nov.: l'absentéisme, le redoublement, le concours général des métiers, Erasmus, J & S... (Lire l'article).

A L'AGENDA

Dans les jours qui viennent

Les 26, 27 et 28 novembre - Paris - Educatec-Educatice

Du 26 novembre au 1er décembre - Montreuil - 30e édition du Salon du livre et de la presse jeunesse 

Les 27 et 28 novembre - Paris - La contribution d'Henri Piéron à l’édification de la psychologie scientifique et de l’orientation professionnelle 

Du 27 au 30 novembre - Paris - Le salon européen de l'éducation

Le 2 décembre - Paris - Relation parents-enseignants, quand les difficultés familiales entraînent des dysfonctionnements dans l'école

Du 2 au 6 décembre - Evreux - Dixième édition du Festival du Film d’éducation

Du 4 au 6 décembre - Ouarzazate (Maroc) - Les innovations des technologies de l’information et de la communication et leur intégration dans les pédagogies actives du système éducatif

Les 4 et 5 décembre - Reims - Congrès de l'ANDEV (directeurs de l'éducation des collectivités)

Les 5 et 6 décembre - Paris - Enseignement supérieur : comment peut-on faire du neuf ?

A ajouter à vos agendas

Le 27 janvier - Parcours de jeunes et territoires

Les 4 et 5 juin - "Ouvrir les murs, pour une école de tous les mondes"

ANALYSE. Le sénateur (UMP) Jean-Claude Carle et le SNUEP-FSU ont beau jeu de dénoncer, avec des arguments différents bien sûr, l'insuffisance du volet financier du plan interministériel de lutte contre le décrochage, 50 millions à mettre en regard de 30 milliards, le coût estimé pour l'économie française de ces 140 000 jeunes ELET (early leaving from education and training). Mais c'est sans compter qu'une partie du plan se trouve en fait ailleurs, si on prend pour références les enseignements que l'Europe tire des politiques menées dans les autres pays européens.

Il faut d'abord reconnaître une vertu aux annonces de nos ministres, vendredi dernier, ils ont fait preuve d'un peu de lucidité et de modestie. Ils reconnaissent que nos instruments de mesure sont "perfectibles", c'est à dire, si on oublie toute langue de bois, que les données statistiques dont nous disposons sont fausses (ce que ToutEduc n'a cessé de dire, depuis juin 2011). Quant à la politique mise en oeuvre jusqu'à présent, elle "est en construction", le pilotage "reste embryonnaire et inégal selon les territoires". Sans parler de la prévention du décrochage, pour laquelle nous n'avons pas ni chiffres, ni politique structurée, du moins à ce jour. Ces deux reproches valent d'ailleurs pour la plupart des autres Etats membres.

Autre faiblesse du plan français, malgré son caractère interministériel, il est centré "Education nationale". Le rapport Eurydice montre bien qu'on ne peut envisager la question du point de vue scolaire sans prendre en compte les politiques économiques, sociales, de santé, d'intégration des immigrés, etc. Il est vrai que nous attendons le rapport de Jean-Paul Delahaye et du CESE (Conseil économique, social et environnemental) sur éducation et pauvreté, et qu'un autre volet de ce plan pourra alors être mis en oeuvre, mais sera-t-il alors davantage qu'aujourd'hui articulé avec les services déconcentrés de la Ville et la Santé, et avec les services sociaux des Départements ?

Le rapport montre aussi que la prévention du décrochage suppose de travailler avec les familles, d'éviter la ségrégation sociale dans les établissements scolaires, de lutter contre la sélection précoce, les redoublements, de favoriser l'accueil de la petite enfance, d'introduire dès l'école primaire l'éducation à l'orientation, de former les enseignants à reconnaître les signaux qui doivent alerter, d'investir dans l'enseignement et la formation professionnelle, de personnaliser les parcours, d'amener tous les acteurs sociaux et éducatifs à se connaître et à travailler ensemble... Le rapport plaide aussi pour une approche par compétences qui s'intéresse à ce que les élèves savent faire plutôt qu'au parcours qu'ils ont suivi pour y parvenir. Il va plus loin, quand il suggère que les élèves devraient pouvoir choisir les disciplines qui les intéressent et surtout quand il propose d'augmenter la durée de la scolarité obligatoire.

C'est d'ailleurs une piste que, avec beaucoup de prudence et de précautions de langage, le plan français se propose d'explorer. Pour le reste, il peut plaider que l'ouverture de classes pour les moins de 3 ans, la réforme de l'éducation prioritaire, le futur parcours d'orientation à partir de la 6ème, le tronc commun des ESPE... vont "dans le bon sens" (en tout cas, dans le sens souhaité par l'Europe), même si toutes ces politiques en sont encore à leurs balbutiements, mise à part la réussite éducative voulue en son temps par Jean-Louis Borloo. Quant aux PEDT, qui sont l'instrument de la mise en oeuvre de politiques concertées sur les territoires, ils risquent de se limiter au 1er degré, et de se transformer en objets administratifs, en passages obligés et purement formels vers le fonds d'amorçage et les subventions des CAF.

Le ministère peut aussi faire valoir l'originalité de certaines mesures, qui ne coûtent d'ailleurs pas cher, pour favoriser l'ancrage des élèves dans leur école ou leur établissement, avec la "généralisation des conseils de la vie collégienne (CVC)", "des temps d’intégration" destinés à "développer le collectif classe", des moments d'entraide entre élèves, et un système de "parrainage entre pairs", un grand du CM2 aidant un petit du CP à s'adapter, un 3ème accompagnant un 6ème, un élève de terminale un élève de seconde... 

Reste à savoir comment le ministère amènera les enseignants et les personnels vie scolaire à mettre effectivement en oeuvre de telles mesures. Nul doute que des circulaires remarquablement écrites (elles le sont parfois) seront publiées au BO. Mais après ? Et quels outils pour l'évaluation de leur efficacité ? Ce qui est vrai de l'éducation à l'égalité filles-garçons, autre annonce de la semaine, l'est aussi de la prévention du décrochage. Dans une Education nationale structurellement individualiste mais où toute initiative est prise sous le regard de la hiérarchie, ceux deux plans d'action obligent à une révolution culturelle : introspection pour débusquer les stéréotypes et travail collaboratif (entre les élèves, entre les personnels, entre les établissements et leur environnement). Les discours et les exhortations suffisent rarement. Ce n'est pas tant de moyens financiers que de tels plans ont besoin que de formation des personnels et d'une mobilisation de la hiérarchie intermédiaire, à condition que celle-ci accepte de laisser une part d'initiative "au terrain". L'une et l'autre ne sont pas au mieux de leur forme.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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