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La Lettre de ToutEduc n°217

Paru dans La lettre le mercredi 18 juin 2014.

Transférer et photocopier nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°217, du 18 juin 2014

A LA UNE. "Les programmes de réussite éducative font l'unanimité." Najat Vallaud-Belkacem assure qu'ils seront maintenus dans les quartiers "politique de la Ville" et qu'elle fera tout son possible pour qu'ils le soient dans les quartiers qui vont en sortir. Ces PRE ont été lancés par Jean-Louis Borloo en 2005.

La démission du président du Conseil supérieur des programmes a fait beaucoup de bruit. ToutEduc, avec trois interviews exclusives, Alain Boissinot, Eric Favey, Claire Krepper, vous propose une analyse des enjeux, reprise dans la dernière partie de cette lettre.

L'ONED organisait une journée d'études avec une question difficile, l'implication de parents dans des décisions qui témoignent de leurs insuffisances, ou pire...

Des informations à retrouver ci-dessous, si vous ne les avez pas reçues en temps réel (en renseignant "mes alertes", ici)

CONSEIL NATIONAL DES PROGRAMMES

Pour Alain Boissinot, "l’école est entrée dans un processus de changement permanent", mais sans les modes de pilotage (lire l'article).

Pour Eric Favey, la démission d'A. Boissinot n'empêche pas le CSP de travailler (lire l'article).

Socle commun : "Il y a deux conceptions de la scolarité commune entre lesquelles il faudra choisir", estime le SE-UNSA (lire l'article).

LE SYSTEME SCOLAIRE

Le CSE adopte les projets de décret relatifs à la liaison école-collège, à l'absentéisme et au calendrier scolaire (lire l'article). 

ESPE: Il faut "donner toute leur place aux formateurs de terrain", affirme Benoît Hamon au Sénat (lire l'article).

Rythmes scolaires : une école qui s'adapte aux besoins des enfants, au lieu d'enfants qui s'adaptent à l'école (B. Hamon) (lire l'article).

Pour un quart des Européens, l'éducation n'est pas à la hauteur, et leurs qualificatons mal reconnues (enquête Eurobaromètre) (lire l'article).

PEDAGOGIE

Pourquoi des élèves intellectuellement précoces échouent-ils à l'école? (la revue Santé scolaire et universitaire) (lire l'article).

La joie des lauréats est la preuve de la valeur du baccalauréat (B. Hamon) (lire l'article).

Philosophie : les sujets des séries L, S, ES et "musique et danse" (lire l'article). 

Baccalauréat professionnel : l'épreuve de français (lire l'article).

Baccalauréat technologique : l'épreuve de philosophie (lire l'article).

Histoire-géographie au baccalauréat : la mondialisation, la place des femmes dans la société française et l'élection présidentielle (lire l'article).

Pour la Société des agrégés la coïncidence des programmes et du socle commun marquerait "un renoncement" (lire l'article).

PERSONNELS

Risques du métier: 8 300 personnels formés par les ASL (les autonomes de solidarité laïque) (lire l'article).

Professeurs des écoles 2013 : 13 % ont quitté un emploi dans le privé ou dans le public (DEPP) (lire l'article).

Médecins et personnels sociaux de l'EN, précaires de l'enseignement privé : inquiétudes syndicales (lire l'article).

TERRITOIRES

Cantine : le Conseil d'Etat reconnaît la compétence de la mairie de Paris en matière de tarification (lire l'article).

Education prioritaire et politique de ville vont converger, les programmes de réussite éducative seront maintenus (N. Vallaud-Belkacem) (lire l'article).

JEUNESSE

Travail estival : le Conseil constitutionnel confirme l'absence d'indemnité de fin de contrat (lire l'article). 

Un appel à projets pour la mobilité des jeunes, un appel au secours pour la jeunesse à Mayotte (lire l'article).

MATERNELLE

Moins de trois ans : seuls 11% sont dans des classes spécifiques (DEPP) (lire l'article). 

EDUCATION SEXUELLE

Education à la sexualité : y faire figurer "la marchandisation des corps" (CNCDH) (lire l'article).

PETITE ENFANCE

"Articuler recherches et pratiques, c'est l'ADN de l'ONED" (Gilles Seraphin) (lire l'article).

Accessibilité : une charte et une ordonnance (lire l'article).

Jacques Toubon serait défenseur des droits et Adeline Hazan contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (lire l'article).

BUDGET

Loi de finances rectificative : - 189 millions pour le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, - 25 pour les Droits des femmes, la Ville, la Jeunesse et les Sports (lire l'article). 

AU JO

Au JO du 11 au 14 juin : les cabinets de B. Hamon et de N. Vallaud-Belkacem, la Jeunesse, le numérique éducatif, les GRETA... (lire l'article).

Au JO du 15 au 18 juin : S. Le Foll, le MEN, l'accueil de la petite enfance, l'ESS... (lire l'article).

A l'agenda cette semaine (ici). 

Le 18 juin à Paris, "Souffrir d'enseigner : peut-on l'éviter ?" (colloque organisé par Aide aux profs).  

Les 18 et 19 juin à Cassis, les neuvièmes entretiens de la petite enfance (l’association Du côté des enfants). 

Le mercredi 18 juin 2014, "Enseigner : les ajustements du métier" (L'IREA). 

Inscrits à l'agenda de ToutEduc cette semaine

Le 19 septembre à Maureilhan (Hérault), soirée débat sur le thème sur la prise en charge des enfants précoces (FCPE 34).

Le 19 juin à Paris, "Economie de la connaissance et passifs républicains: Quelles alternatives à partir des SHS ?".

Du 23 au 26 juin à Champigny-sur-Marne (94), Rencontre avec les jeunes pour les 10 ans du réseau des écoles de deuxième chance.

Le 27 juin de 19h à 21h30 à Paris, "Les MOOC ont-ils aussi leur place au collège et au lycée ?".

Du 21 au 23 juillet à Abidjan en Côte d’Ivoire, conférence ministérielle sur l’emploi des jeunes en Afrique.

ANALYSE. On ne peut analyser la démission d'Alain Boissinot comme un problème de personne(s). Bien évidemmment entrent en jeu les personnalités de l'ancien président du Conseil supérieur des programmes et des membres de cette instance. On peut aussi gloser à l'infini sur la pertinence des critiques émises à l'encontre du projet de "socle commun" et sur le rôle qu'elles ont joué dans une décision qui n'empêchera pas le CSP de continuer à fonctionner, mais qui, incontestablement, le fragilise, à moins qu'elle ne mette en lumière une fragilité structurelle. ToutEduc a donné la parole à trois des principaux acteurs de cet évènement, un membre du CSP, Eric Favey, son président démissionnaire, et les responsables syndicaux qui ont le plus clairement mis en cause la pertinence du texte publié. Qu'en conclure ?

Le CSP est l'un des rouages essentiels de "la refondation" lancée par Vincent Peillon. Sans une redéfinition des contenus de l'école obligatoire, les réformes de structure resteraient purement formelles. A quoi serviraient les instances "écoles-collège" si elles n'ont pas un objet commun ? Les enseignants pourraient-ils prendre au sérieux tout discours sur la transformation du système scolaire s'ils restent condamnés à remplir des LPC (livrets personnels de compétences) qu'un expert comme Alain Bollon compare à un "champ de croix" ? Quelle priorité au primaire sans priorités pour l'école primaire ? Alain Boissinot, grand serviteur de l'Etat, est parfaitement conscient des enjeux, ils excèdent de beaucoup sa personne et sa démission ne peut avoir été causée par des motifs subalternes. Il a pu certes se faire, comme il le dit dans la lettre qu'il a adressée à ses collègues du CSP, que "certains" aient eu "du mal à accepter les contraintes" d'une telle organisation, mais "peut-être [était]-ce une erreur d'avoir donné à une instance de réflexion et de délibération des responsabilités opérationnelles aussi lourdes". Faut-il comprendre "lourdeur de la tâche" ? Ou "lourdeur de la responsabilité politique" ? Il semble bien que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, pour reprendre l'expression consacrée, ait été la question du brevet, celle qui fâche.

Il est toujours possible de rechercher une solution moyenne, un brevet allégé adossé à la validation d'une liste de compétences revue et simplifiée, mais arrive bien un moment où il faut trancher. "Certains ont aussi du mal à entrer dans une logique de recherche d'un consensus suffisant", déplore Alain Boissinot, et il précise dans l'entretien que nous avons publié, "les débats [se sont] à nouveau tendus non pas tant au sein du CSP que dans le monde syndical et médiatique". Autrement dit, un petit groupe d'hommes et de femmes de bonne volonté, ayant élaboré les modalités de leurs délibérations, peuvent parvenir à un consensus, mais celui-ci ne pourrait pas emporter l'adhésion de ceux qui n'en sont pas membres. De plus, comme le note Christian Chevalier, le secrétaire général du SE-UNSA, implicitement mis en cause par Alain Boissinot, la réforme de l'école ne peut pas faire l'objet d'un consensus. Elle met en jeu trop d'intérêts, mais surtout trop de passions. L'Ecole, c'est le passé de chacun d'entre nous, elle a participé à la constitution de nos identités, elle nous a faits ce que nous sommes, et elle est l'avenir de nos enfants et de la nation toute entière, d'elle dépend notre avenir commun. Dans ce contexte, peut-on imaginer, pour reprendre l'expression des Canadiens à propos de la laïcité, des "accommodements raisonnables" quand il s'agit de l'Ecole ?

Alain Boissinot pose une autre question de fond : la réforme peut-elle être impulsée du sommet ? Si non, si "les capacités d’action et de renouvellement sont beaucoup plus fortes au niveau déconcentré", s'il faut faire confiance aux acteurs de terrain, qui sont ces acteurs ? Les individus, à commencer par les enseignants dont "la liberté pédagogique" est garantie par la loi ? Les établissements, dont les conseils d'administration ne sont pas toujours des instances aussi démocratiques qu'on pourrait le souhaiter ? Des réseaux d'établissements, une réalité réduite le plus souvent à une notion ? Des académies, dont les recteurs sont "en CDD renouvelable chaque mercredi", et disposent en même temps de marges de liberté considérables, l'administration centrale n'ayant pas toujours une vision très exacte de ce qu'ils font (à en croire les confidences d'un ancien recteur). En l'état, le système scolaire est incapable de reconnaître la compétences d'acteurs dont le fonctionnement lui échappe.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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