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La Lettre de ToutEduc n°178

Paru dans La lettre le mercredi 04 septembre 2013.
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La Lettre de ToutEduc n°178, du 4 septembre 2013

A LA UNE. Cette semaine est encore marquée par la rentrée scolaire. François Hollande a apporté son soutien au ministre de l'Education nationale et à la réforme des rythmes. Il a aussi dénoncé "les sceptiques", "les inquiets", ceux qui "voient le risque au lieu de voir la chance", mais reconnu qu'il y aura "encore beaucoup à faire" pour attirer les jeunes vers l'enseignement, et il a laissé entrevoir une possible suite au fonds d'amorçage de la réforme des rythmes. Jean-Marc Ayrault a pour sa part fait l'éloge de l'enseignement professionnel qui doit offrir "des parcours comparables en excellence à ceux des autres voies".

ToutEduc révèle (en exclusivité) certains aspects du dialogue entre les équipes qui ont imaginé les ESPE (les écoles qui remplacent les IUFM), et les deux ministères, de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Mais comment construire un dispositif national, préparant aux mêmes concours et aux mêmes emplois, quand les universités sont autonomes, et que chacun comprend à sa guise les textes de cadrage qui lui sont envoyés ? Combien d'années faudra-t-il pour que s'unifient les pratiques ?

Des informations à retrouver ci-dessous, mais que vous avez pu recevoir "en temps réel" si vous avez activé les alertes (ici). La lettre du 28 août (ici).

RENTREE

A l'occasion de la rentrée scolaire, le gouvernement a effectué plusieurs déplacements symboliques : F. Hollande s'est rendu dans la commune défavorisée de Denain (lire l'article), où il a conforté la réforme des ryhtmes scolaires (lire l'article), tandis que J.-M. Ayrault a choisi un lycée professionnel qui individualise les parcours (lire l'article). Il y a effectué un plaidoyer en faveur de l'enseignement professionnel (lire l'article).

A l'occasion de la conférence de presse de rentrée du ministère de l'Education, V. Peillon a dénoncé "des critiques injustes" et affirmé qu'il voulait poursuivre "une action juste et vaillante" (lire l'article). George Pau-Langevin a rappelé que la scolarisation de tous les enfants, y compris allophones et itinérants, était un des "principes fondateus de notre société" (lire l'article).

Contrairement au SE-UNSA qui évoque "la rentrée de l'apaisement" (lire l'article), la FNEC (FO) ne fera pas une rentrée "apaisée" et appelle à la journée nationale interprofessionnelle de grèves et manifestations le 10 septembre "contre le projet de réforme des retraites" (lire l'article).

Le SNES se fait l'écho de "l'impatience" des enseignants et refusera tout "décentrage" de leurs missions (lire l'article).

SUD dénonce les conditions de la rentrée et les projets de V. Peillon, notamment pour le collège (lire l'article).

Le SNALC évoque une rentrée "sereine", tandis que le SNCL demande "une autre réforme" pour remédier au "découragement" des personnels (lire l'article).

REFONDATION - TERRITOIRES

Les arrêtés d'accréditation des ESPE ont été publiés. ToutEduc a pu consulter leurs "fiches d'accompagnement" (lire l'article). Les habilitations des ESPE de Versailles, Grenoble, Lyon, Toulouse, et Paris ont été limitées à un an (lire l'article).

Dans le cadre de la réforme des rythmes, les communes devront prendre en charge l'encadrement périscolaire des élèves handicapés (lire l'article).

Denain, où s'est rendu F. Hollande pour sa rentrée, est une ville défavorisée qui investit massivement dans ses écoles et son PEdT (lire l'article).

Les "réformes Peillon" en cours sont plutôt soutenues par l'opinion publique, d'après les résultats d'un sondage CSA pour RTL (lire l'article).

Les maisons familiales rurales veulent faire profiter l'alternance de leur savoir-faire (lire l'article).

SYSTEME SCOLAIRE

Selon PISA, la France a toujours de nombreux excellents élèves, mais ses futures "élites" manquent de polyvalence (lire l'article).

Le pourcentage d'élèves s'orientant vers l'apprentissage en fin de 3ème a diminué, de 7,7 % à 7 %, entre 2006 et 2011 (lire l'article).

La région Poitou-Charentes lance une charte contre le bizutage (lire l'article).

L'offre d'enseignement français à l’étranger sera développée pour "répondre à l’augmentation de la demande" des familles françaises ou étrangères (lire l'article).

PERSONNELS - ENSEIGNANTS

Aux concours externes de professeurs des écoles de l'année dernière, 9 admis sur 10 sont des femmes (lire l'article).

Dans un entretien accordé au Café pédagogique, V. Peillon s'est montré déterminé à "briser la solitude" des enseignants (lire l'article).

Le CAA de Paris met en garde contre les liens entre les membres du jury des concours de recrutement et les candidats (lire l'article).

D'après un songage CSA pour le SNES, les enseignants veulent des réformes ciblées et progressives (lire l'article).

Le trafic du site d' "Aide aux profs" a augmenté de 155% en un an, ce qui pourrait témoigner d'un malaise grandissant chez les enseignants (lire l'article).

La lettre qu'a laissée un enseignant avant de se suicider met en cause la réforme de la voie technologique et la baisse du niveau (Lire l'article).

ASSOCIATIONS

A l'occasion de l'université d'été du MRJC, V. Fourneyron a annoncé la création d'un congé d'engagement bénévole pour soutenir la vie associative (lire l'article).

Solidarité laïque lance la 13e édition de "Un cahier, un crayon" en faveur de la Guinée (lire l'article).

JUSTICE

Le Défenseur des droits, Dominique Baudis, publie son rapport annuel qui fait état de ses "nouveaux pouvoirs" (lire l'article).

Le respect des droits de l'enfant concerne aussi les tout petits dont la mère est détenue, estime le contrôleur général (lire l'article).

AU JO

Au JO des 29, 30 et 31 août : l'ISAE, le Ht Conseil de l'éducation artistique, les médecins de l'EN...(lire l'article)

Au JO des 27 et 28 août : les ESPE, l'OFAJ, le DIMA, J & S...(lire l'article)

A L'AGENDA

Le 18 septembre : Ce que l’OZP attend des Assises de l’éducation prioritaire (lire l'article)

Du 27 au 29 novembre : Forum Educasport monde (lire l'article)

ANALYSE. Vincent Peillon a le sentiment d'une grande injustice à son égard. Et il y a de quoi. Il crée des postes, il réussit à les pourvoir, malgré les Cassandre, mais ça se voit à peine sur le terrain, la majeure partie étant absorbée par la re-création d'une année de stage, et la plupart des autres par la hausse démographique, au point que beaucoup d'enseignants ont le sentiment que rien n'a changé. L'argument "c'est mieux que si c'était pire", que si les suppressions de postes avaient perduré, n'a jamais été très porteur... Il se démène pendant une année entière pour rassembler le plus de monde possible autour d'une loi de refondation, au point que la Droite aurait presque pu la voter, afin de poser un cadre stable, susceptible de ne pas être remis en cause en cas d'alternance, mais les enseignants étaient à mille lieues de débats parlementaires quelque peu stratosphériques. Il réussit idéologiquement à embarquer avec lui les "pédagogues", partisans de la réforme, et les "Républicains", qui apprécient son discours volontariste et laïc... et beaucoup se demandent à quoi servira une nouvelle "charte de la laïcité".

Un homme politique sait qu'il devra attendre que l'Histoire lui rende, peut-être, éventuellement, justice, et qu'il ne peut compter sur la bénévolence de ses contemporains. Il faut pourtant, pour tenter d'évaluer les chances qu'a le ministre de l'Education nationale de réussir l'acte II de la refondation, décrypter chaque mot des conférences de presse des deux syndicats majoritaires dans les premier et second degrés, le soutien ou l'opposition des autres étant déjà des données acquises, même si l'intensité du soutien ou de l'opposition peut varier. Le SNUIPP attend "un changement de braquet". C'est davantage un propos destiné à ses militants qu'au ministre. Ses demandes vont, peu ou prou, dans le sens voulu par V. Peillon. Ca ne sera jamais assez, ni assez vite, ni avec assez de concertation ni avec assez de moyens, et le syndicat jouera son rôle de syndicat, "toujours plus, tout de suite mais sans rien casser", il ne s'opposera pas par principe.

La stratégie du SNES est un peu différente. Il affiche une divergence de fond avec le ministre, en affirmant son souhait d'aller progressivement au bac pour tous, avec une scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans, et il dénonce une "école du socle" qui entérine de fait l'obligation scolaire à 16 ans... La rapprochement du collège avec le primaire lui fait craindre, à terme, l'émergence d'un corps unique d'enseignants, et la fin des certifiés, qui enseignent de la 6ème à la terminale. Ce combat ne va pas sans arrières pensées : le champ de syndicalisation des enseignants serait profondément bouleversé, mais il est d'abord idéologique. C'est d'ailleurs une des difficultés que rencontre le ministre : toute réforme, même infinitésimale, pose à la fois des questions techniques, voire "de boutique" et des problèmes "philosophiques", voire "théologiques". Le SNES trace de plus une "ligne rouge" à ne pas franchir lors des discussions à venir sur le métier d'enseignant : l'annualisation des heures de cours. Le syndicat se donne donc des arguments pour un éventuel conflit, mais il se donne aussi de bonnes raisons de ne pas aller au conflit. Tout dépendra aussi de la participation des enseignants à la journée du 10 septembre, qui portera officiellement sur les retraites, mais qui donnera une indication du "moral des troupes".

Sur un point au moins, les syndicats enseignants pourraient donner un satisfecit à V. Peillon. Les statistiques révèlent que les taux d'insertion sont bien meilleurs pour les apprentis que pour les lycéens (même si les deux systèmes ne préparent pas aux mêmes métiers et ne sont pas comparables terme à terme), mais elles révèlent aussi que les orientations vers l'apprentissage ont baissé ces dernières années, quand la Droite au pouvoir promettait son développement. Comme presque toute la classe politique, et comme le président de la République, le ministre est "pour l'alternance", mais, ajoute-t-il, "sous statut scolaire". La différence est notable.

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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