Denain, symbole de "la lutte réussie contre les inégalités" (F. Hollande)
Paru dans Scolaire le mardi 03 septembre 2013.
Mots clés : Hollande, rentrée, enseignants, décrochage, laïcité
"Je suis venu faire ma rentrée scolaire à Denain", a déclaré François Hollande à l'occasion de son déplacement à l'école Michelet de la ville de Denain, dans le Nord, mardi 3 septembre. Le président de la République était accompagné de trois de ses ministres, Vincent Peillon, Valérie Fourneyron et George Pau-Langevin, mais c'est "tout le gouvernement" qui est mobilisé pour la priorité jeunesse. "L'école Michelet aurait été trop petite pour en accueillir tous les membres".
S'il s'est déplacé dans cette commune défavorisée, c'est pour affirmer qu'il faut que "vous soyiez les plus favorisés au plan scolaire", a-t-il lancé aux élèves, élus et habitants venus l'accueillir.
La commune a évoqué devant le chef de l'Etat l'intérêt de la réforme des rythmes, en tant qu'outil de mise en cohérence et de redéploiement de ses moyens. Elle estime que le surcoût est pour elle de 50.000€ par an (30.000€ en masse salariale, 20.000€ en matériel pédagogique), alors qu'elle compte 2455 élèves inscrits dans ses 15 écoles primaires. Cette somme s'entend une fois pris en compte le fonds d'amorçage et l'aide de la CAF. Le président de la République n'a d'ailleurs pas fermé la porte à une pérennisation du dispositif d'amorçage pour les villes qui rentrent dans la réforme dès cette année comme pour celles qui ont remis à l'an prochain sa mise en oeuvre.
"Nous aurons toujours à accompagner ce processus mais, ajoute-t-il, ce qui est fait à Denain, ce doit être possible de le faire demain partout".
Mal français
Le président a aussi évoqué le recrutement des enseignants. Il s'est moqué de ceux qui prétendaient qu'il serait impossible d'avoir suffisamment de candidats pour 43.000 postes, mais a reconnu qu'il y avait "encore beaucoup à faire". Les étudiants en mathématiques ou en anglais, notamment, ont "d'autres débouchés" que l'eneignement.
Autre sujet de l'intervention présidentielle : le décrochage, considéré comme "le mal français", "celui qui nous coûte le plus cher" puisque "notre patrimoine, c'est notre jeunesse, notre démographie". F. Hollande a évoqué la frustration de certains décrocheurs de ne pas avoir été repérés, accompagnés et remis à temps dans le processus de formation.
Il a également évoqué les emplois aidés, "des emplois qui nous aident", qu'il s'agisse de l'aide aux directeurs d'école, de l'accompagnement aux élèves handicapés ou de l'accompagnement scolaire.
Le chef de l'Etat a enfin apporté son soutien à la charte de la laïcité, qui définit l'école comme un espace public qui ne doit subir "aucune influence autre que celle du savoir et de l'esprit".
par P.B. (envoyé spécial)