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Le SE-UNSA se félicite des orientations prises par V. Peillon mais craint des difficultés et le manque d'enthousiasme sur le terrain

Paru dans Scolaire le mercredi 28 août 2013.
Mots clés : Chevalier, SE-UNSA

"La rentrée de l'apaisement". Christian Chevalier, le secrétaire général du SE (le syndicat UNSA des enseignants) veut d'abord retenir de cette première rentrée organisée par Vincent Peillon "la rupture" avec les 5 rentrées C. Krepper et C. Chevalier (dr)précédentes, en termes de moyens comme de discours. Mais il sait bien que sur le terrain, cet apaisement ne signifie pas "approbation sans réserves ni enthousiasme". Les personnels ne voient pas les "retombées concrètes" d'une refondation qui "manque de lisibilité". Il note pourtant "un début de desserrement du caporalisme", et il attend des recteurs et des DASEN qu'ils relaient auprès de l'encadrement intermédiaire le discours de Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre a "mis en avant la nécessité de l'innovation", donc de "faire confiance aux enseignants" (Voir ToutEduc ici).

Sur les rythmes scolaires et les ESPE, Christian Chevalier estime qu'il faudra plusieurs années pour que les réformes se mettent vraiment en place. "On essuie les plâtres." Mais il ne doute pas qu'il fallait les lancer, même si, s'agissant des rythmes, "le dossier aurait pu être conduit avec plus de doigté et de concertation". Il compte sur la pression qu'exerceront les parents sur les municipalités pour qu'elles s'alignent progressivement sur les meilleures pratiques, et mettent en place des PEDT (projets éducatifs de territoire). Il n'exclut pourtant pas des "coups de sang" de ses collègues à à Lyon, Rennes, Strasbourg ou dans des villes moyennes qui joueront sur un allongement excessif de la pause méridienne. En ce qui concerne les écoles du professorat et de l'éducation, trois d'entre elles (Versailles, Lyon, Grenoble) ne sont habilités que pour un an, mais là encore, il estime que le modèle s'imposera, malgré le risque d' "une dérive disciplinaire". Il est bon que le ministère ait "un droit de regard", mais il faut qu'on "laisse aux ESPE le temps de travailler" sur les maquettes de formation.

Le collège, le baccalauréat

Va aussi s'ouvrir la réflexion sur le collège, "le niveau de tous les dangers", puisque les contenus d'enseignement ne correspondent pas aux objectifs fixés par la loi au socle commun. Celui-ci doit préparer à toutes les poursuites d'études, à l'insertion citoyenne et professionnelle et contribuer à l'épanouissement personnel. Le collège actuel ne prépare qu'au lycée d'enseignement général et technologique et certains élèves savent bien qu'il n'est "pas fait pour eux" et réagissent en conséquences.

Quant au baccalauréat, c'est aujourd'hui "un diplôme de fin d'études secondaires", qui "ne dit rien des acquis réels des bacheliers", puisqu'on peut avoir un bac S sans avoir la moyenne en maths, ni ne prédit la réussite dans le supérieur, auquel il ne devrait donc pas donner accès automatiquement. Il reviendrait aux filières universitaires de définir leurs attentes, sans qu'il y ait nécessairement un second examen.

Dialogue social

Pour le syndicat, cette année sera surtout celle "des personnels", avec un certain nombre de chantiers, et des "dossiers à risques". Pour les directeurs d'école, les premières discussions ont révélé que le ministère travaillait sur des "orientations intéressantes", mais qui "ne coûtent rien". Parmi les mesures qu'attend le SE figure la pérennisation des EVS, qui sont sur des contrats aidés précaires, et qui ont développé une réelle compétence dans le secrétariat administratif. Mais il compte également sur des décharges et des compensations financières qui risquent de faire défaut. En revanche, l'ouverture du dossier des décrets de 1950 sur les services des enseignants ne l'inquiète pas. Si on ne doit pas annualiser le temps passé devant élève, pour les autres fonctions, qui ne se retrouvent pas chaque semaine, Christian Chevalier propose d'établir un forfait d'heures annuelles, comme c'est le cas pour les 108 heures de formation et de concertation dans le 1er degré, ou pour les PLP (professeurs de lycées professionnels) lorsque leurs élèves sont en stage.

Christian Chevalier attend aussi la création d'un statut, et d'une formation pour les enseignants du second degré qui seront chargés d'accompagner leurs jeunes collègues, comme il en existe un dans le premier degré. Même s'il s'attend à voir "perdurer des difficultés", le SE se félicite de "la qualité du dialogue social", et se félicite de ce qu'a été affirmée une certaine conception de l'Ecole, qui n'est plus celle du "chacun pour soi" et de la mise en concurrence, mais qui est "un service public" s'inscrivant dans "une vision collective".

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