Suicide d'un enseignant : sa lettre dénonce l'institution Education nationale et la réforme de la voie technologique
Paru dans Scolaire le mercredi 04 septembre 2013.
Un enseignant d'électronique s'est suicidé à la veille de la rentrée. Le SNES rend publique la lettre qu'il a adressée à "tous ceux que [son] témoignage intéressera". Il y évoque la baisse du niveau des élèves et surtout la réforme de la voie technologique : "le terme réforme est faible pour décrire tous les changements mis en place dans une précipitation totale. L'enseignement des métiers est réduit à peu de choses dans le référentiel de 4 spécialités seulement qui constitue des 'teintures' sur un tronc commun généraliste d'une section unique appelée STI2D (...). L'électronique disparait purement et simplement."
Il décrit ensuite les conditions de travail et de mise en oeuvre de cette réforme dans son lycée et dénonce vigoureusement les modalités d'évaluation de son enseignement au bac, qu'il considère comme une "infamie". Il décrit sa solitude parmi ses collègues : "je ne vois aucune réaction et ce chez aucun syndicat". Il s'inquiète enfin de la perte de compétitivité de l'industrie française du fait de la baisse du niveau et des exigences : "le travail en France est trop cher pour ce que les travailleurs sont capables de faire véritablement."
Il met en cause la politique du précédent gouvernement et l'institution Education nationale, mais cette lettre, dont le style prouve qu'elle a été longuement pensée, et écrite avec beaucoup de soin, évite toute mise en cause personnelle, toute attaque "ad hominem".
Le texte de la lettre ici.