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La Lettre de ToutEduc n°204

Paru dans La lettre le mercredi 19 mars 2014.

La Lettre de ToutEduc n°204, du 19 mars 2014

A LA UNE. A quelques jours des municipales, l'ANACEJ s'interroge : quel regard les jeunes portent-ils sur le vote ? Ce n'est pas la seule question que l'on peut se poser sur la jeunesse, quand un jeune sur cinq décroche un bac S, un autre jeune sur cinq un bac pro, et plus d'un jeune sur 4 ... pas de bac du tout. Quant aux psychiatres spécialistes de l'adolescence, ils se demandent s'ils ne devront pas revoir leur regard sur les genres, alors que la "théorie du genre" agite une partie du monde enseignant...

Des questions à retrouver ci-dessous, avec l'analyse et l'interview de Claude Lelièvre sur l'histoire de la réforme des rythmes scolaires, ainsi que le compte-rendu de l'intervention de Monique Sassier devant les députés : l'institution scolaire n'aime pas les conflits.

Rappels : Notre "livre d'or" attend vos critiques (bonnes si possible). Vous pouvez recevoir nos dépêches au fur et à mesure de leur publication (ici). Nos tarifs s'entendent pour un nombre déterminé de destinataires, et tout "forwardage sauvage", outre qu'il constitue un délit, compromet la vie de cette entreprise, comme de toute entreprise de presse dont l'économie ne repose ni sur la pub, ni sur des prestations annexes ou le mécénat.

RYTHMES SCOLAIRES

L'histoire secrète de la réforme des rythmes scolaires (interview de Claude Lelièvre) (Lire l'article).

JEUNESSE - ELEVES

L'ANACEJ lance une enquête pour savoir pour quoi plutôt que pour qui votent les jeunes (Lire l'article).

Un jeune sur 5 a un bac S, un jeune sur 5 un bac professionnel (DEPP) (Lire l'article).

Les élèves sont-ils responsables de leurs succès ? demande PISA ( Lire l'article) qui s'interroge aussi sur le rôle des stéréotypes de genre dans l'enseignement des mathématiques (Lire l'article).

Les questions de genre posent également de nouvelles questions aux pédopsychiatres ( Lire l'article).

INSERTION - APPRENTISSAGE

La France figure parmi les pays où les chances d'ascension sociale sont significatives, analyse la DEPP ( Lire l'article).

Comment donner une image positive de l'apprentissage, demandent quatre inspections générales ( Lire l'article).

Le Certificat d’aptitude professionnelle est un diplôme caméléon (Lire l'article).

LE SYSTEME SCOLAIRE - PEDAGOGIE

Parents - école : ce n'est pas la guerre générale, mais l'institution a du mal à reconnaître l'existence des conflits (M. Sassier) ( Lire l'article).

De Napoléon à Langevin-Wallon et à Peillon, les grands textes qui jalonnent l'histoire de l'éducation (Lire l'article).

Le Gouvernement va supprimer les "compétences disciplinaires" du CSE. 10 % des places dans les filières sélectives seront réservées aux 10% des meilleurs élèves de terminale ( Lire l'article).

L’Algérie inaugure une classe numérique pilote Samsung Smart School (Lire l'article).

PERSONNELS

Enseignants remplaçants : le Conseil d'Etat précise les règles en matière de discipline enseignée ( Lire l'article).

Grève du 18 mars: 5,7 % de participation selon le ministère de l'Education nationale (Lire l'article).

Lycées : un Collectif demande au ministre de nouveaux programmes (Lire l'article).

Seine-Saint-Denis : manifestation pour les postes. La Réunion: un collectif des "déportés". Contractuels, MLDS, CPE : le SGEN fait le point ( Lire l'article).

100 000 professeurs pour l'Afrique : le détail du programme annoncé par F. Hollande (Lire l'article).

AU JO

JO du 12 au 14 mars : la refondation, l'enseignement agricole, la PJJ, les toxicomanies...  (Lire l'article).

ANALYSE. La question des rythmes scolaires aurait pu être un cheval de bataille pour les municipales. Les maires qui ont mis en oeuvre la réforme auraient pu s'en féliciter si les enfants rentraient contents chez eux et l'UMP était prête, au contraire, à faire de ces élections un référendum pour son abrogation. Mais la discussion de la loi de refondation, puis de la proposition de loi de Jean-Claude Carle qui demandait la liberté pour les municipalités ont bien montré que les parlementaires de l'opposition pouvaient en dénoncer le faible financement, ou les difficultés de mise en oeuvre, mais qu'ils ne défendaient pas le retour à la "semaine de 4 jours". Au bout du compte et non sans soubresauts, malgré quelques points de résistance, Vincent Peillon a gagné, à moins d'un coup de Trafalgar du Conseil d'Etat qui donnerait raison à au maire de Janvry (ce qui est peu vraisemblable), ou aux syndicats qui dénoncent l'absence de consultation du CHSCT (ce qui est plus solide juridiquement). La longue interview que nous a accordée Claude Lelièvre, historien, acteur et témoin privilégié de ce pari politique, en éclaire bien des zones d'ombre. En voici les principaux enseignements.

Il faut d'abord renoncer aux explications simplistes. Xavier Darcos n'a pas cédé à une décision prise hâtivement par Nicolas Sarkozy lorsqu'il est venu annoncer la suppression du samedi matin. A coup sûr, le président avait "lâché l'information" prématurément devant des cadres de l'UMP et il a précipité le calendrier, mais cette réforme s'inscrivait dans une stratégie complexe de "billard à plusieurs bandes", obliger la FSU à endosser une réforme qu'il pensait suffisamment populaire chez les enseignants pour mettre ensuite la fédération en position de faiblesse lors des discussions sur le lycée. C'était compter sans les lycéens...

Durant l'hiver 2009-2010, SNUIPP, SGEN et SE-UNSA travaillent déjà avec la JPA, la Ligue de l'enseignement, l'ANDEV, la FCPE sur une "organisation de la semaine scolaire sur 9 demi-journées", avec 24 h d’enseignement "par semaine incluant toutes formes d’aide aux élèves" (voir ToutEduc ici). Les syndicats s'assurent en quelque sorte qu'un retour aux 4,5 jours ne se traduirait pas par la perte de ce qui est vu comme "un avantage acquis".

"L'appel de Bobigny" est l'occasion d'âpres négociations. Le SNUIPP avait accepté une seconde fois, malgré l'opposition d'une partie de sa base la perspective d'une réforme contre "la priorité au primaire". Mais il en avait habilement négocié les termes pour pouvoir  réclamer ensuite "une autre réforme". Le SGEN soutiendrait la réforme, le SE-UNSA aussi, tout en sachant bien qu'il devrait affronter une opposition interne, même si Christian Chevalier nous a dit ensuite qu'il n'avait reçu qu'une centaine de cartes déchirées.

Vincent Peillon n'était pas moins informé, quand s'est précisée la perspective d'arriver aux affaires, que ce serait "dur" et qu'il aurait contre lui les parents, les enseignants des grandes agglomérations, notamment à Paris, ainsi que nombre d'élus, ce qui était peut-être plus grave encore. A-t-il pour autant pris soin de s'assurer que le ministère en charge de l'éducation populaire et de la vie associative, donc du contrôle des activités périscolaires, le soutiendrait ? Claude Lelièvre n'en dit mot. Pour ce qui est de la CNAF, son président se plaint de n'avoir pas été associé. Ce qui explique peut-être que le ministre ait "gagné", mais qu'il n'ait pas "tout gagné", et qu'il ait abordé ensuite les discussions sur le statut des enseignants en position de relative faiblesse.

Autre enseignement de cette histoire, l'école primaire est bien une école communale. Claude Lelièvre avait pronostiqué une mobilisation à géométrie variable, indexée sur la longueur des trajets domicile-école des enseignants. Ce n'est pas leur faire insulte que de constater que leurs conditions de travail déterminent pour partie leurs engagements et leur mobilisation. Cette réforme a-t-elle accentué la territorialisation de l'école primaire, comme le soutiennent notamment FO et SUD, ou l'a-t-elle révélée ? Contribue-t-elle à augmenter les inégalités, comme le soutiennent plusieurs syndicats, ou à les diminuer, comme le soutient le Gouvernement ? Il ne nous appartient pas de trancher. Mais de fait, nul ne peut nier, quitte à le regretter, que l'environnement détermine aujourd'hui à la fois les modes de vie des enseignants et les formes de l'éducation des enfants, puisque l'enseignant ne peut plus ignorer, institutionnellement, ce qui se passe avant ou après la classe. Les PEDT sont-ils le bon outil pour organiser ce lien, en maîtriser l'évolution ? Malgré des points de résistance ici ou là, ils seront incontournables, bien que la loi ne les rende pas obligatoires et qu'ils puissent prendre des formes très diverses. Vincent Peillon estimait que cette réforme était "essentielle", il a misé très gros au point que certains prédisent qu'il en perdra son portefeuille. Ce n'était pas seulement pour déplacer une heure de maths ou de français.

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