La Lettre de ToutEduc n°180
Paru dans La lettre le mercredi 18 septembre 2013.
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La Lettre de ToutEduc n°180, du 18 septembre 2013
A LA UNE. Si vous n'avez pas reçu au fur et à mesure de leur publication les dépêches de la semaine qui correspondent à vos besoins (cliquez ici pour les recevoir), vous trouverez notamment ci-dessous la réflexion de Paul Devin sur la situation morale de l'encadrement dans l'Education nationale, la présentation d'une analyse de l'apport, au total assez minime, des neurosciences au domaine éducatif, et les grands axes du projet de l'ESPE de Créteil.
Vous verrez aussi, avec la présentation du livre de Jean Battut et la notice nécrologique de Michel Bouchareissas, que les polémiques sur le projet d' "école fondamentale", du CP à la 3ème, et les difficultés de mise en oeuvre d'une réforme des rythmes éducatifs sont tout sauf nouvelles.
REFORME DES RYTHMES
L'association de défense de l'enfant en France DEI-France publie un "Guide argumentaire et méthodologique sur la participation des parents, des enfants et des jeunes aux Projets éducatifs de territoire" (Lire l'article).
EELV demande une loi d'orientation pour les projets éducatifs de territoire (Lire l'article).
Michel Bouchareissas, ancien secrétaire général du CNAL et promoteur d'un aménagement du temps scolaire, est décédé le 13 septembre (Lire l'article).
La presse recense les premières difficultés rencontrées (Lire l'article)
SYSTEME SCOLAIRE
L'Education nationale ajoute une rubrique "vie lycéenne" à son site (Lire l'article)
Selon une note de la DEPP, le niveau monte en maternelle mais les enfants aiment moins l'école (Lire l'article).
Jean Battut, secrétaire général de la section nivernaise du SNI (aujourd'hui SE-UNSA) publie les notes qu'il adressait à F. Mitterrand entre 1975 et 1979 (Lire l'article).
Le dossier de l'ESPE de Créteil, "très solide, pensé, riche", prévoit "un socle commun" pour ses étudiants (Lire l'article).
Geneviève Fioraso, ministre de l'enseignement supérieur, a souligné l'importance du continuum 'bac-3 bac+3' à l'occasion de sa conférence de rentrée (Lire l'article).
L'appel à projets visant à développer le numérique pour les apprentissages fondamentaux arrive à échéance le 30 septembre (Lire l'article)
L'AFEV veut plus de justice pour la voie professionnelle, à laquelle elle a consacré une enquête qui paraîtra le 25 septembre prochain (Lire l'article).
Laurent Fabius explique comment développer l'enseignement français à l'étranger "à enveloppe constante" (Lire l'article).
Comment l'UMP réformerait l'Ecole si elle revient au pouvoir (Lire l'article).
Dans son livre La réforme... oui mais sans rien changer, Martine Daoust, rectrice de 2008 à 2012, raconte qu'elle a découvert avec étonnement la culture "Education nationale" (Lire l'article).
Les neurosciences vont-elles sauver l'éducation, ou l'inverse ? (Dossier d'actualité de l'IFE) (Lire l'article)
SYNDICATS - PERSONNELS
La FEP-CFDT veut "penser autrement" la gouvernance des établissements privés, y compris agricoles, en y associant davantage les collectivités et les personnels (Lire l'article).
Paul Devin, secrétaire général du SNPI, évoque la rentrée, les ESPE et la situation morale de l'inspection (Lire l'article).
Les enseignants ne sont pas responsables des délits commis par leurs élèves (CAA de Douai) (Lire l'article)
ASSOCIATIONS
Avec "Rêves de citoyens", la fédération Léo Lagrange veut développer la démocratie participative en vue des municipales (Lire l'article)
Isabelle Guillemet succède à Christiane Ruel à la présidence de l'association "Enfance et partage" (Lire l'article).
Au JO
Au JO du 10 au 14 septembre: B. Stora, la PJJ, les CFA agricoles, le contrat de génération, les EJE (Lire l'article).
Au JO du 15 au 18 septembre : des DASEN et des IGEN, la rénovation des BTS, des EJE, la PJJ... (Lire l'article)
A L'AGENDA
Le 19 septembre : Quand l'entreprise forme, quand la formation sécurise (3e Biennale du Cereq) (Lire l'article)
Les 24 et 25 septembre : La résidence d'artiste en milieux scolaire et éducatif (Lire l'article)
Du 24 au 27 septembre : Congrès international de l'orientation (Lire l'article)
Le 25 septembre : 6ème journée du refus de l'échec scolaire (Lire l'article)
Du 15 au 17 octobre : Congrès national de réflexion du SNALC (Lire l'article)
Le 22 octobre : Journée du CRAP-Cahiers pédagogiques : Refondation : passons aux actes ! (Lire l'article)
Les 5 et 6 décembre : "Le bébé et sa famille dans la ville" (5èmes Journées de Spirale) (Lire l'article)
Le 11 décembre : 2e Rencontres de l'Observatoire de la jeunesse et des politiques de jeunesse... (Lire l'article)
Le 11 décembre : "Jeunes, réseaux sociaux et citoyenneté" - Rencontres de l'association Eveil (Lire l'article)
Du 29 au 31 janvier : De l'école au musée, quelles conceptions des savoirs ? (Lire l'article)
ANALYSE. Le niveau monte en maternelle... Mais que signifie le mot niveau, s'agissant d'enfants qui sont à l'âge des premiers apprentissages, mais plus encore de la socialisation ? Que mesure-t-on ? Comment ? La note d'information de la DEPP (le service statistique de l'Education nationale), récemment publiée, a provoqué de nombreux commentaires. Trois données attirent l'attention. Pour des raisons pratiques, sont comparées les connaissances des enfants qui sont entrés au CP (cours préparatoire) en 1997 et celles des enfants entrés à "la grande école" en 2011. Entre ces deux dates, les programmes ont été réformés deux fois, en 2002 et en 2008. Si l'on prend en compte le temps nécessaire pour que s'appliquent les textes officiels, qu'ils modifient en profondeur les pratiques, il est peu vraisemblable qu'on puisse y voir la cause de cette évolution. Il faut sans doute plutôt penser à la "loi Jospin" de 1989, qui a fait de la maternelle l'un des deux éléments, avec l'école élémentaire, de l'école primaire, et qui a installé la grande section "à cheval" sur les deux cycles, des "apprentissages premiers" et des "apprentissages fondamentaux".
Si tel est bien le cas, la conclusion s'impose : le niveau scolaire est bien une affaire politique et c'est d'une décision prise vingt ans plus tôt que l'on mesurerait aujourd'hui les effets.
Certains espéraient d'ailleurs que les savoir-faire des enseignant(e)s de maternelle feraient évoluer les pratiques en élémentaire. C'est plutôt l'inverse qui s'est produit : "primarisation" de la maternelle et apprentissages précoces. Les deux enquêtes menées à 14 ans d'intervalle ne traduisent-elles pas cette mutation ? Cette élévation du "niveau" n'est-elle pas la traduction d'un choix politique : faire de la grande section une préparation au cours préparatoire ? Car un autre chiffre interroge. La maternelle reste une école où les enfants sont plutôt heureux d'aller, mais moins (-4,5 points) en 2011 qu'en 97. Si un gain en acquisitions cognitives se paie en termes d'investissement dans les apprentissages, on peut craindre des effets pervers, une baisse du niveau dans la suite du cursus. La maternelle aurait bien joué son rôle scolaire, en préparant l'acquisition des savoirs, mais elle aurait échoué à faire des enfants des écoliers désireux de les acquérir.
Troisième donnée : plus encore que le niveau des enfants, c'est celui de leurs mères qui monte. Elles sont presque deux fois plus nombreuses (42 % contre 22 %) à avoir un diplôme du supérieur. Et l'on sait que le diplôme de la mère est un bon prédicteur de la réussite scolaire des enfants. La DEPP explique que ce fait social n'explique qu'une partie du résultat, qu'elle évalue à 30 %. Soit. Mais il en modifie le contexte. La décision politique est d'autant plus efficace qu'elle s'inscrit dans un mouvement général de la société. Ce qui pose question : le politique doit-il accompagner, amplifier ces évolutions, ce qui serait gage d'efficacité, ou doit-il au contraire viser les zones où les parents sont peu diplômés, en difficulté, et donc voir les résultats de son action être moins lisibles, et à plus longue échéance encore ?