L'ESPE de Créteil prévoit "un socle commun" pour ses étudiants (exclusif)
Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le jeudi 12 septembre 2013.
Le dossier d'accréditation de l'ESPE (école supérieure du professorat et de l'éducation) de l'académie de Créteil était considéré comme "très solide, pensé, riche" par les deux ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur dans un avis que ToutEduc s'était procuré (ici). Ce dossier, que ToutEduc s'est également procuré, compte 218 pages, dont 170 pages d'annexes extrêmement détaillées. A titre de comparaison, celui de son homologue versaillaise en compte une cinquantaine. Dès sa présentation, les rédacteurs cristoliens soulignent qu'il est "le résultat d’un travail collaboratif des [quatre] universités partenaires et du rectorat" et que "cet esprit partenarial sera transcrit tant dans la gouvernance, que dans les instances de formation, de recherche et de diffusion de l’innovation pédagogique".
Le rapport ne cache pas les difficultés que pose la composition du conseil d'Ecole. Les présidents des quatre universités peuvent-ils en être membres de droit ? Une "directoire académique" sera de toute façon mis en place. Il sera présidé par la rectrice, il comprendra les présidents des universités, le président du conseil de l’ESPE et son directeur; il préparera les décisions stratégiques et "les arbitrages avant passage devant les conseils centraux des universités".
Composante de Paris-XII (Paris-Est Créteil), l'école pourra rechercher, "en tant que de besoin, des collaborations avec d’autres établissements d’enseignement supérieur" et elle "veillera à l’accessibilité de son offre de formation à l’ensemble des étudiants de l’académie en prenant en compte sa géographie et les collaborations inter établissements".
Un socle commun pour les étudiants
L'ESPE comporte un "Centre de formation des enseignants" et un "Centre de formation aux métiers de l’éducation et de l’accompagnement social". Elle s’écarte ainsi, estime-t-elle, "d’un modèle cloisonné en 1er / 2nd degré ou encore en formation initiale / formation continue". Le dossier annonce de plus "la création d’un socle commun de connaissances transverses pour tous les métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation". L'ESPE comporte aussi un "Centre de valorisation des innovations pédagogiques", une mission "Recherche en éducation et en formation" et un "observatoire universitaire international de l’éducation et de la prévention". Elle sera ainsi "irriguée" par des formations et des recherches "situées en dehors de son périmètre" et elle mettra l'accent "sur la diffusion des innovations pédagogiques [parmi lesquelles figurent les usages du numérique, ndlr] et [sur] les réponses éducatives à la violence et au décrochage scolaire".
La mission "Recherche en éducation et en formation" prendra en considération "les spécificités de l’académie de Créteil" et elle "privilégiera les projets inter-partenaires faisant intervenir (...) des enseignants-chercheurs d’ancrages disciplinaires différents" via des appels à projets. Elle "pourra apporter un soutien financier et / ou logistique à l’organisation de manifestations scientifiques, à la publication d’articles et d’ouvrages, et à l’élaboration des projets".
Le socle commun des élèves
En ce qui concerne le master, est envisagée "dès le M1, la connaissance des exigences du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, ainsi que la capacité à les mettre en oeuvre et à repérer les acquis et les besoins des élèves. En M2, l’acquisition de pratiques pour la classe comprend l’approche par les compétences, en lien avec la formation à l’évaluation, la prise en compte de la diversité des élèves et de leurs besoins, et la différenciation de l’approche pédagogique". En M1, les étudiants font une UE (unité d'enseignement) qui vise "l’acquisition progressive de la connaissance du milieu professionnel et des compétences nécessaires à l’exercice du métier" et qui comprendra une "analyse des pratiques observées". Des liens seront faits avec les enseignements "de didactique et les enseignements de tronc commun". En M2, les objectifs du stage correspondent à ceux du "référentiel métier".
Le dossier évoque aussi l’accueil des stagiaires dans les écoles, les collèges et les lycées, dont les modalités seront précisées par "une convention générale entre l’ESPE et le rectorat" selon qu'ils sont EPA "emploi d’avenir professeur", en M1 en stage d’observation, en M2 en stage de pratique accompagné s'ils ont raté le concours, fonctionnaires stagiaires s'ils l'ont réussi. "Le rectorat mettra à disposition de l’ESPE la liste des établissements labellisés avec tuteurs" et "une charte d’accueil sera définie". Les établissements pourraient d'ailleurs être labellisés "établissements formateur".
L'équipe qui a préparé cette accréditation se fonde aussi sur les acquis de l'IUFM qui comprenait "22 formateurs à temps partagé (moitié de leur service à l’IUFM, moitié dans un établissement scolaire)" et qui "participeront aux enseignements de didactique, au tronc commun et aux enseignements de préparation et d’accompagnement des stages". L'IUFM disposait également d'un "très solide réseau de formateurs" qui sera sollicité "pour de la formation et pour des suivis individualisés". Le dossier évoque aussi "la formation des tuteurs", déjà en place, mais "sans doute dans un volume trop peu important". Les étudiants bénéficieront d'un "suivi en binôme" par un tuteur de stage et un tuteur universitaire".