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La lettre n°8

Paru dans La lettre le mercredi 29 avril 2009.

Est-ce l'effet des vacances de Pâques et des premiers rayons du soleil? On se croirait en été. Le pouvoir est muet et l'Education nationale se prend à rêver. Pendant ce temps-là, la PJJ n'en finit pas de nommer ses directeurs.

Pouvons-nous interpréter les coupes claires imposées au Clemi comme un symptôme politique? Rappelons qu'il fut longtemps interdit aux élèves d'avoir un journal, même "Le Monde", dans leur cartable. Dans les années 70, les lycéens ont acquis le droit de le lire pendant la récréation. En 1983, le "Centre de liaison de l'enseignement et des moyens d'information" est créé, avec d'infinies précautions pour garantir le pluralisme et la neutralité scolaire. Et il fut possible de lire le journal en classe. C'est même devenu une obligation, en français et en Sciences économiques et sociales. Au collège, la connaissance du fonctionnement des médias est inscrite dans le "socle commun". Or les enseignants ne savent pas comment on fait un journal, ni même parfois comment on le lit. Il faut donc organiser des formations pour le leur apprendre. C'est le rôle du Clemi. Dès lors, comment interpréter les coupes claires dans ses rangs? Education aux medias: le CLEMI menacé Rue 89 et "Le Café pédagogique" y voient une offensive délibérée du pouvoir contre la formation des citoyens de demain. Et si la réalité était plus prosaïque?

L'Education nationale doit réduire ses effectifs, mais sans aucune réflexion préalable sur ses priorités. Les recteurs sont donc priés de se débrouiller: chacun gratte, comme il peut, dans les fonds de tiroirs déjà vides puisque Xavier Darcos ne s'est pas donné les moyens de sanctuariser telle ou telle structure. Résultat: une absence de politique, compensée par le souci de faire de la politique, ce dont témoignerait la nomination au cabinet du ministre d'une fidèle d'Alain Juppé. Ce ne sont que des hypothèses.

Pendant ce temps-là, les acteurs de l'Education nationale rêvent d'un grand front commun, de la Ligue de l'enseignement aux syndicats (FSU, SGEN-CFDT, UNSA), en passant par la FCPE (voir Réforme du lycée: le travail continue, sans Descoings ni Darcos et Pédagogie: un petit vent d'optimisme anti-gouvernemental). Ce n'est pas fait, mais le souci est là: ne pas se contenter de s'opposer, de dire non. Proposer des alternatives. Construire un projet qui rassemble suffisamment pour avoir une chance de s'imposer, à ce gouvernement ou à un autre… Le chantier imprudemment lancé par Darcos de réforme du lycée pourrait alors servir de boomerang.

D'autant que le ministre, qui n'oublie jamais qu'il a été prof de khâgne, plutôt traditionnel, n'a pas reçu, comme il l'espérait, le soutien du SNALC, le syndicat qui affiche les positions les plus traditionnelles en matière d'enseignement et de "transmission des connaissances". Son président n'a pas de mots assez durs pour Darcos suppôt du pédagogisme?

Comment les enseignants pensent-ils? nous invite toutefois à la prudence. Les enseignants sont mus par un ensemble de connaissances et de "croyances", et se réfèrent volontiers au discours ambiant dans les salles des professeurs. L'évolution des mentalités est donc, nécessairement, plus lente que celle des états-majors, d'un côté ou de l'autre.

D'autre part, les acteurs de l'Ecole oublient trop souvent que le système scolaire ne fonctionne pas en autarcie. Côté PJJ, à en juger par les textes qui sortent, JO: des nominations à la PJJ et au Conseil supérieur de l'adoption. Des extensions de conventions collectives. Nous attendons avec intérêt un démenti. Parce que la polémique sur la justice des mineurs ne faiblit pas, à en juger par les réactions suscitées par notre (petite) provocation…

Nous avions ouvert Quelles alternatives à l'emprisonnement des mineurs? en insistant sur la gravité de certains crimes et sur la nécessité de protéger les citoyens. Un membre du collectif lillois « Quel futur pour les jeunes délinquants? » a réagi: les crimes les plus graves ne représentent que 1,3% des actes de délinquance, et pour eux, l'emprisonnement ne doit pas nécessairement être remis en question. Pour le reste, le juge doit disposer d'une marge de manœuvre suffisante pour prendre des mesures adaptées au cas de chaque enfant. Nous aimerions maintenant savoir quelles sont les mesures qui marchent, et à quelles conditions. Et s'il n'y a pas de nouvelles expériences à mener, notamment pour ces 1,3% dont le seul horizon est encore la prison.

La discussion s'est également engagée sur [#271]: une représentante du PRAO (Pôle Rhône-Alpes pour l'Orientation) y a pris la parole pour nous dire ce que faisait la région Rhône-Alpes dans ce domaine. Nous aimerions savoir maintenant ce qui se fait dans les autres régions. Orientation des lycéens: l'échec de l'orientation active, de Centre Inffo, il existe sur le territoire 8 000 structures chargées de l'orientation. Parviennent-elles à communiquer entre elles? Donnent-elles un message cohérent aux élèves et aux familles, ou constituent-elles une jungle dans laquelle on se perd dès lors qu'on y cherche quelque chose? Nous voudrions savoir également si les structures publiques et privées peuvent travailler ensemble, et pourquoi les secondes sont parfois considérées comme suspectes, même quand leurs financements ne proviennent pas des établissements qu'elles recommandent.

Vos questions enfin (sur le 3e concours PLP, sur les bacheliers de 2009 et de 1968, sur les jardins d'éveil...) ont obtenu des réponses. Elles peuvent sans doute encore être complétées. Mais c'est aussi à vous de le faire.

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