Orientation des lycéens: l'échec de l'orientation active
Paru dans Scolaire, Orientation le jeudi 09 avril 2009.
L'orientation active, lancée par François Goulard en 2006, serait un échec, à en croire les personnes entendues hier, mercredi 8 avril 2009, par la mission d'information sur la réforme du lycée. Rappelons que les élèves de terminale sont invités à envoyer leur dossier à l'université de leur choix, et que celle-ci doit leur dire s'ils ont, a priori, des chances de réussir dans le cursus envisagé. Pour Pascal Charvet, directeur de l'ONISEP, "ça fonctionne très bien pour les petites facs", mais ailleurs, les lycéens reçoivent un "copié-collé", du type "vous n'avez pas les notes". Dans ces conditions, la procédure ressemble davantage à "un instrument de sélection" qu'à un outil pour l'orientation. "C'est un bon système, à repenser complètement."
L'UNEF dresse "un bilan négatif" de l'orientation active, et s'inquiète des ratés de son couplage avec Ravel, la procédure d'inscription en région parisienne. Pour l'UNI, la faute en revient aux universités, qui "ne veulent pas donner d'informations sur les débouchés et les taux de réussite des diplômes", et qui n'ont pas harmonisé leurs systèmes statistiques de façon à ce qu'elles soient comparables.
Jean-Claude Tricoche, UNSA, estime que l'orientation fonctionne très bien ... au Danemark, où lycées et universités sont impliqués dans la formation continue des adultes. Philippe Lacroix, secrétaire général du Centre Inffo, demande que le nombre des portails donnant de l'information aux jeunes et aux moins jeunes sur les formations et les professions soit limité à deux (ONISEP et Centre Inffo) ou trois, mais qu'on n'en crée pas constamment. Il relève qu'il existe sur le territoire 8 000 structures chargées de l'orientation, si l'on compte outre les CIO et leurs équivalents universitaires, les cellules mises en place par les chambres de métiers, les CCI, les chambres d'agriculture, celles qui sont destinées aux handicapés, l'information jeunesse... )
Pour Benoist Apparu, député UMP rapporteur de la mission d'information (voir sa réponse à la question posée par Pierre Frackowiak), la question du rattachement des COPsy aux régions "reste ouverte".
Autre question posée: faut-il créer un service public de l'orientation, et le placer sous l'égide du ministère de l'Education nationale? Un forum est ouvert à ce sujet sur ToutEduc.
Le compte-rendu exhaustif de cette séance de la mission devrait être mis en ligne sur le site de l'Assemblée nationale.