Archives

ToutEduc met à la disposition de tous les internautes certains articles récents, les tribunes, et tous les articles publiés depuis plus d'un an...

La Lettre de ToutEduc n°155

Paru dans La lettre le mercredi 06 mars 2013.
 Forwarder nuit gravement à la santé ... de la presse *

La Lettre de ToutEduc n°155, du 6 mars  2013

A LA UNE. La semaine est bien évidemment marquée par l'examen de la loi d'orientation pour la refondation de l'Ecole par la Commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale, tandis que l'équipe qui entoure V. Peillon change progressivement de visage.

A noter aussi la publication d'une analyse du fonctionnement des professionnels, enseignants et éducateurs notamment, qui sont confrontés à l'attrait qu'exerce sur les jeunes qui leur sont confiés le trafic de drogue.

Des informations à retrouver ci-dessous, mais que vous avez pu recevoir "en temps réel" chaque jour depuis mercredi dernier (en cliquant ici). La Lettre du 27 février ici.

REFONDATION, RYTHMES

Les amendements au projet de loi adoptés par les députés de la Commission des affaires culturelles (Lire les articles ici et ici).

La FSU appelle à une manifestation le 6 avril, SUD à la grève, le CNAL s'inquiète des subventions au privé, le SGEN et le SE du temps des débats et le SNE des directeurs d'école (Lire l'article).

Rythmes scolaires : Les contre-propositions du SEP-UNSA. Les doutes de l'enseignement catholique ( Lire l'article). 

SYSTEME SCOLAIRE

L'enseignement agricole attend une relance de l'innovation pédagogique (Lire l'article)

La revue "Regards croisés sur l'économie" publie une synthèse dérangeante des utopies pour l'Ecole (Lire l'article)

CPE et chefs d'établissement voudraient davantage de marges de manoeuvre, selon un dossier de la DEPP (Lire l'article).

F. Cartron (Sénat) veut mieux accueillir les parents de maternelle et proposera un amendement à la loi (Lire l'article)

Comment mettre en oeuvre les parcours de l'éducation artistique et culturelle ? Les propositions de "Pour l'éducation, par l'art" (Lire l'article)

ENFANCE - JEUNESSE

Le Conseil de l'Union européenne est parvenu à un accord sur la garantie pour la jeunesse (Lire l'article)

L'association Enjeux e-médias dénonce l'avis de l'Académie des sciences sur l'enfant et les écrans (Lire l'article).

Les jeunes demandent d'abord à être des adultes (Lire l'article).

Les enfants français issus de l'immigration sont davantage exposés au risque de pauvreté que dans les autres pays européens (Lire l'article)

Les professionnels confrontés au trafic de drogue peuvent apprendre les uns des autres (Lire l'article).

JURISPRUDENCE

Le Conseil d'Etat rappelle les règles du décompte du temps de travail pour les cadres de J&S (Lire l'article)

AU JO

Au JO du 24 février au 2 mars: l'ESEN, l'éducation artistique et culturelle, l'enseignement agricole, les animateurs... (Lire l'article)

Au JO du 3 au 5 mars : Le cabinet de V. Peillon. Les sports. Le contrat de génération, les métiers et l'orientation..(Lire l'article)

ANALYSE. Le projet de loi d'orientation pour la refondation de l'Ecole sera examiné en séance plénière la semaine prochaine, avant d'aller au Sénat, puis devant le Conseil constitutionnel. Il est trop tôt pour dire quel sera son destin, mais les amendements votés par les députés en commission des affaires culturelles en disent déjà long. C'est ainsi qu'a été supprimé à la demande de l'UMP, mais aussi du rapporteur, socialiste, l'article 3: "Il n'appartient pas à une loi sur l'école de tenter de définir les valeurs de la République, ni de les hiérarchiser", ni non plus de "tenter de fournir une définition succincte de la laïcité", estime Yves Durand. C'était pourtant l'ambition de Vincent Peillon, refonder l'Ecole pour refonder la République. Les députés lui ont, assez séchement, signifié que c'est la République qui fonde l'Ecole.

Les autres amendements votés, donc intégrés au texte qui sera débattu à partir de lundi prochain par l'ensemble des députés, sont de trois ordres. Les premiers vont dans le sens de l'opinion publique, sans être très contraignants. C'est ainsi qu'il faudra "encourager l'introduction et la généralisation de l'alimentation biologique et locale dans la restauration collective", ou qu'il faudra que l'Ecole développe "l'esprit d'initiative". L'UMP aurait préféré l'expression "esprit d'entreprendre", mais a accepté sans barguigner une formulation moins susceptible de faire polémique.

D'autres amendements défendent des personnels ou des enseignements : les RASED, les conseillers d'orientation-psychologues, les enseignants des IUFM, l'éducation sportive, qui doit être traitée à égalité de dignité avec l'éducation artistique, laquelle ne doit pas se faire aux dépens des enseignements artistiques. Les langues régionales et le bilinguisme ont également trouvé des avocats pour défendre leur cause, tout comme l'éducation à l'environnement, ou la santé scolaire...La Gauche a accepté un amendement de la Droite qui précise bien que le service public numérique ne doit pas menacer le manuel scolaire, ni compromettre la liberté du marché de l'édition.

Mais la troisième série d'amendements marque sans conteste de la part de la représentation nationale, Droite et Gauche à peu près confondues, une attention marquée à la pédagogie, au souci de prendre les élèves tels qu'ils sont, et d'ouvrir les établissements à leur environnement. L'accent mis sur la nécessité que l'Ecole soit inclusive, qu'elle ne se contente pas d'accueillir les élèves handicapés, mais qu'elle les scolarise en est le premier signe, avec un amendement sur les élèves ultramarins qui parlent le créole. Deuxième thème qui se retrouve dans ces amendements, l'attachement au "socle commun". Il convient d'éviter d'opposer "de manière trop frontale le primaire au collège". Le passage de l'un à l'autre doit "être appréhendé de manière progressive", et le collège s'inscrit "dans la continuité de l'école primaire et dans le cadre de l'acquisition progressive du socle commun". Le futur Conseil supérieur des programmes devra veiller à l' "articulation étroite entre les programmes et le socle commun" et le brevet "atteste[ra] notamment la maîtrise du socle commun"... Cela ne va pas jusqu'à "des établissements du socle commun", fusionnant écoles élémentaires et collèges, ce qui aurait été un casus belli avec plusieurs syndicats, mais la porte est ouverte.

Les députés veulent influer sur les pratiques pédagogiques, dans l'école mais aussi dans les activités périscolaires, qu'il faudrait d'ailleurs appeler "activités éducatives complémentaires", ce qui leur donne un surcroît de dignité : L'éducation artistique et culturelle constitue "un parcours" et les lycées "disposent d'une marge de manoeuvre" pour "des expérimentations pédagogiques, des regroupements d'élèves, du travail transversal et pluridisciplinaire, des projets collectifs, etc."

Les amendements adoptés témoignent surtout de la volonté d'affirmer l'importance des liens de l'Education nationale avec ses partenaires, qu'il s'agisse des mouvements d'éducation populaire et des associations, ou des parents qui doivent voir leur place reconnue "au sein de la communauté éducative". Si une loi sur l'éducation ne peut leur donner un statut, lequel aurait un impact sur le code du travail en donnant aux salariés une occasion de s'absenter pour participer à divers conseils, le débat en séance devrait donner le coup d'envoi d'une réflexion sur le sujet. De plus, collèges et lycées doivent pouvoir être ouverts à d'autres acteurs en dehors du temps scolaire.

Il n'est pas certain que tous les personnels de l'Education nationale apprécient ces amendements, mais pourront-ils aller contre la représentation nationale, surtout lorsque Droite et Gauche vont dans le même sens ? Doivent-ils accepter l'idée que l'Ecole est en train de changer de nature et qu'elle n'est pas au fondement de la République, ce qui lui confèrerait le droit de dicter sa loi, mais qu'elle en est fllle, et qu'elle doit se plier à la volonté générale dont les députés sont l'expression ? La question est posée. Elle est loin d'être tranchée.

 

* ToutEduc fait confiance à ses lecteurs pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire.

« Retour


Vous ne connaissez pas ToutEduc ?

Utilisez notre abonnement découverte gratuit et accédez durant 1 mois à toute l'information des professionnels de l'éducation.

Abonnement d'Essai Gratuit →


* Cette offre est sans engagement pour la suite.

S'abonner à ToutEduc

Abonnez-vous pour accéder à l'intégralité des articles et recevoir : La Lettre ToutEduc

Nos formules d'abonnement →