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La Lettre de ToutEduc n°251

Paru dans La lettre le mercredi 11 février 2015.

Transférer et photocopier (cette Lettre comme les dépêches) nuit gravement à la santé de la presse, et constitue une forme de vol *

La Lettre de ToutEduc n°251, du 11 février 2015

A LA UNE. La "grande mobilisation" continue de dominer l'actualité, et, comme ToutEduc l'a déjà souligné, elle s'accompagne d'une interrogation sur les finalités du système scolaire, voire d'une redéfinition européenne de ses priorités. Mais la semaine est aussi marquée par les propositions du CNESCO pour des alternative au redoublement. L'analyse met en perspective ces deux actualités et s'interroge sur "ce qui fait bouger le mammouth".

A noter encore les auditions de mission parlementaire sur la liaison lycée - enseignement supérieur et une baisse importante des entrées en apprentissage. Des informations à retrouver ci-dessous, si vous ne les avez pas reçues en temps réel dans votre messagerie (pour les recevoir, ici)

LA GRANDE MOBILISATION ET LES FINALITES DE L'ECOLE

Réunion des ministres européens pour faire de "l'éducation à la citoyenneté active" une priorité (lire l'article).

Des assises de l'éducation, comment et pour quoi faire (lire l'article).

France Stratégie : un nouveau modèle pour l'Ecole, fondé sur le "développement complet", non cognitif compris (lire l'article).

Après les "événements", F. Hollande veut approfondir les réformes en faveur de la jeunesse (lire l'article).

LE REDOUBLEMENT

L'école pour tous est un projet pour lequel il faut se battre (M. Lussault, O. Rey) (lire l'article).

Les recommandations de la conférence de consensus (lire l'article).

LE SYSTEME SCOLAIRE

Le programme pour la maternelle adopté à l'unanimité, un film pour comprendre la scolarisation des moins de 3 ans (lire l'article).

Liens lycées - enseignement supérieur : "Il faut universitariser le lycée" estime R-F Gauthier (lire l'article). Les syndicats mettent en garde contre toute solution simpliste (lire l'article).

Un nouveau calendrier scolaire et l'amplification de la lutte contre le harcèlement (N. Vallaud-Belkacem) (lire l'article).

Réforme du collège, enseignement moral et civique, services sociaux, les PLP, l'enseignement privé : réactions syndicales (lire l'article). Les réactions du SE, du SNEP, de l'UNML (lire l'article).

L'Education nationale veut "mieux cerner le poids des déterminismes sociaux" et territoriaux (le programme de la DEPP) (lire l'article).

Semaine de la presse à l'école : 38 médias (dont ToutEduc) proposent des offres spéciales (lire l'article).

LES ELEVES

Les enfants handicapés vivent plus souvent avec un seul de leurs parents (lire l'article).

Les enfants apprennent aussi hors les murs de l'école, mais l'institution peut-elle le reconnaître ? (POLOC) (lire l'article).

Harcèlement : contre la "loi du silence", responsabiliser les élèves (lire l'article).

LES ENSEIGNANTS

Evaluation des enseignants : rien n'a changé. Evaluation des élèves : le SGEC favorable au "contrat de confiance" (lire l'article).

Rythmes scolaires : le SNUIPP dénonce "les dysfonctionnements du périscolaire" (lire l'article).

Changement de statut pour l'Enseignement à distance, dans le cadre de l'ESPE de Versailles (lire l'article).

ORIENTATION - INSERTION

Les femmes non-diplômées ont plus intérêt à décrocher un diplôme que les hommes (CEREQ) (lire l'article).

Une baisse des entrées en apprentissage d'une ampleur "atypique", relève la DARES (lire l'article).

JEUNESSE - EDUCATION POPULAIRE

Un congrès pour "les CEMEA de demain", en août 2015, à Grenoble (lire l'article).

Journée de réflexion à l’Anacej : les animateurs s’interrogent sur le vivre ensemble (lire l'article).

JUSTICE DES MINEURS

Mission parlementaire sur le djihadisme : C. Sultan met l’émotion à distance et précise le rôle de la PJJ (lire l'article).

TEXTES OFFICIELS

La liste des REP et REP + publiée au BO (lire l'article).

ANALYSE. Le fameux "mammouth" est invité à bouger. Après les assassinats des 7, 8 et 9 janvier, "l'éducation à la citoyenneté active" devient une priorité européenne et l'Education nationale est sommée de résoudre des questions de civilisation qui la dépassent. Le lancement, ce lundi, des "assises", devant un parterre de recteurs et de préfets, une première, en témoigne, quelque chose a changé : l'Ecole est une des institutions de la République, parmi d'autres. Elle devra "associer pleinement" les parents à sa mission, construire avec les collectivités "un cadre commun pour la mise en oeuvre du principe de laïcité", développer ses liens "avec les associations de jeunesse", s'ouvrir aux bénévoles de "la réserve citoyenne"...

Tous les ministres de l'Education nationale, lorsqu'ils arrivent rue de Grenelle, se demandent comment ils feront bouger "le mammouth". Luc Chatel avait clairement choisi de s'appuyer sur l'administration; Jean-Michel Blanquer, le DGESCO (le directeur général de l'enseignement scolaire) était un vrai "ministre-bis". Au contraire, Vincent Peillon se défiait de l'administration, qui incarnait pour lui le pachyderme assoupi, tandis qu'il se faisait fort de faire évoluer les enseignants, se considérant comme un des leurs. Il a donc créé deux instances indépendantes, le CSP, le Conseil supérieur des programmes, chargé de revoir les programmes, mais aussi les modalités d'évaluation de leur acquisition et les contenus de la formation des enseignants, ainsi que le CNESCO, chargé de porter un regard externe à l'institution sur l'état du système scolaire, et de le faire savoir très largement. Ces missions sont traditionnellement celles de la DGESCO, de la DEPP (le service statistique et d'évaluation) et des inspections générales.

Benoît Hamon, pour autant qu'on en puisse juger, faisait davantage confiance à l'administration, qu'il charge d'organiser une "conférence de consensus" sur l'évaluation des élèves, donc, pour parler clair, d'empiéter sur les prérogatives du CSP et du CNESCO, voire de leur "couper l'herbe sous le pied". Pour sa part, Najat Vallaud-Belkacem a confié au CSP le soin de réécrire lui-même son projet de socle commun après consultation des enseignants, ce que la DGESCO avait pourtant prévu de faire. Interrogée par ToutEduc, elle souligne les mérites du CNESCO qui a produit dans l'urgence deux rapports, sur la mixité sociale et ethnique dans les établissements scolaires et sur l'éducation civique. Mais c'est dans les locaux du Sénat et non pas "rue de Grenelle" que les propositions pour des alternatives au redoublement ont été présentées. Instance indépendante, elle reste "hors les murs" de l'Education nationale. Quant au jury présidé par Etienne Klein et piloté par la DGESCO, on sait déjà qu'il ne prônera aucune révolution, mais des évolutions (qui peuvent d'ailleurs être intéressantes).

La question reste donc posée. Qu'est-ce qui fait bouger le mammouth ? Des décrets, comme celui qui devrait rendre le redoublement "exceptionnel", peuvent-ils y parvenir ? Les critiques sur ce texte n'ont pas manqué. Bien qu'il évoque longuement l'accompagnement des élèves en difficulté, il ne définit pas réellement d'alternatives au redoublement. De plus, il ne propose pas de mettre fin au paradoxe qui veut qu'un établissement a intérêt à conserver ses élèves pour conserver ses moyens. Il suffirait pourtant, suggère de SNPDEN (le syndicat UNSA des personnels de direction), de sortir des effectifs les élèves redoublants... A moins que ce texte ne soit le support du "dialogue de gestion" qui permet à l'administration de fixer discrètement aux chefs d'établissement des "objectifs" à atteindre, les enseignants étant priés de trouver sur le terrain des solutions aux problèmes posés aux élèves qui "passent dans la classe supérieure sans avoir le niveau".

Faut-il mettre les enseignants devant le fait accompli ? faut-il leur proposer des alternatives raisonnables et compter qu'ils s'en saisiront progressivement ? faut-il les mettre en face d'un "consensus" ? faut-il les entraîner dans un vaste mouvement de société ? Et pourquoi ne pas considérer que la métaphore du mammouth est mensongère, que, sur le terrain, les initiatives sont nombreuses, que l'Ecole change (trop lentement pour certains), et que de nouveaux textes ou de nouveaux programmes ne sont que des outils aux mains d'acteurs à qui le ministre, quel(le) qu'il/elle soit et quoi qu'il/elle en pense, est bien obligé de faire confiance, puisqu'il/elle n'a pas le pouvoir de modifier les consciences ? Peut-on affirmer pour autant que c'est le modèle du "praticien réflexif" qui est en train de l'emporter et que la tentation de dicter aux enseignants les "bonnes pratiques" est écartée ?

* ToutEduc entretient avec ses lecteurs une relation de confiance, et compte sur eux pour respecter le travail de ses journalistes, et ne "forwarder" sa lettre et ses dépêches (même au sein d'une même entreprise, institution ou association) qu'à des personnes susceptibles de s'abonner, sauf dans le cas d'un établissement scolaire. Les photocopies doivent être déclarées au CFC.

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