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Les enseignants veulent des réformes ciblées et progressives (sondage CSA pour le SNES)

Paru dans Scolaire le vendredi 30 août 2013.
Mots clés : enseignants, SNES, sondage, rentrée, salaire, ZEP, baccalauréat, livret de compétences

"Ne pensez pas que les enseignants trouvent qu'ils sont bien payés : ils préfèrent simplement se battre pour l'école avant de se battre pour eux-mêmes". C'est le bilan que tire Daniel Robin, co-secrétaire général du SNES, des résultats du sondage que le syndicat FSU du second degré a dévoilé à l'occasion de sa conférence de rentrée, vendredi 30 août (lire ToutEduc ici). Si, en mai dernier, 73% des enseignants et 84% des enseignants syndiqués au SNES trouvaient que "l'exercice de leur métier" s'était dégradé ces dernières années, seul 1 enseignant sur 10 pensait que l'amélioration la plus urgente devait concerner ses "conditions de rémunération".

Pour la majorité des enseignants (54%), la priorité doit être avant tout donnée aux "conditions de travail" (relations avec les élèves, effectifs, exercice sur plusieurs établissements), tandis que 21% estiment que l'évolution du contenu des programmes importe davantage. Seuls 7% voient dans leur "charge et temps de travail" une priorité de premier plan.

Les enseignants de ZEP plus optimistes et plus patients

Alors que plusieurs syndicats ont regretté la "lenteur" du processus de refondation de l'Ecole (lire ToutEduc ici ou ici), les enseignants se disent favorables au changement et persuadés que les réformes doivent se mettre en place progressivement. 90% veulent une réforme de l'éducation prioritaire, 81% souhaitent revenir sur la réforme du lycée et 76% désirent modifier les modalités d'évaluation des élèves, mais ils préfèrent que ces réformes ne soient pas mises en oeuvre "rapidement". C'est le cas pour 62% des enseignants favorables à la réforme du lycée et 78% de ceux qui soutiennent une modification des pratiques d'évaluation.

55% des partisans de la réforme de l'éducation prioritaire souhaitent également qu'elle soit "mise en oeuvre en prenant du temps". Lorsqu'ils enseignent en ZEP, ils sont encore plus sensibles à cette mise en oeuvre progressive. 60% des enseignants de ZEP favorables à la réforme de l'éducation prioritaire préfèrent qu'elle s'installe dans le temps plutôt que rapidement.

Les enseignants des établissements difficiles sont aussi plus satisfaits des conditions d'exercice de leur métier que les autres. En mai dernier, la proportion d'enseignants qui trouvaient que le climat scolaire s'était amélioré au cours des dernières années était trois fois supérieure en ZEP qu'ailleurs (10% contre 3%). 65% des enseignants de ZEP trouvaient que le climat s'était dégradé, contre 75% dans le second degré non labellisé.

Facteurs d'insatisfaction

Qui sont les enseignants les plus insatisfaits ? La différence la plus significative est liée au niveau d'enseignement: 80% des enseignants de lycée trouvent que leurs condiions de travail se sont dégradées, soit 13 points de plus que les enseignants de collège (67%). Le niveau d'insatisfaction augmente aussi avec le diplôme (le climat scolaire s'est dégradé pour 83% des agrégés, contre 72% des titulaires du CAPES) et l'ancienneté. Le taux d'enseignants ayant le sentiment que le climat s'est "dégradé" est deux fois supérieur chez les enseignants ayant plus de 20 ans d'ancienneté (81%) que chez ceux qui en ont 5 ans ou moins (45%).

Un enseignant "proche" d'un syndicat existant a également 21% plus de chances qu'un enseignant "proche d'aucun d'entre eux" de trouver que le climat s'est dégradé. Parmi ces enseignants "proches d'un syndicat", c'est le SE-UNSA qui obtient le plus important taux de mécontents (88%), loin devant FO (76%).

Christian Chevallier, secrétaire général du SE-UNSA, avait profité de la conférence de rentrée du syndicat pour souhaiter "une rentrée de l'apaisement", tout en soulignant "un manque d'enthousiasme sur le terrain" (lire ToutEduc ici). 

Les enseignants semblent plus en difficulté dans certaines académies. Celles de "Bordeaux-Toulouse-Poitiers" et "Clermont-Limoges-Dijon-Orléans" ont un taux d'insatisfaction de plus de 80%, contre une moyenne de 74% dans l'ensemble des académies. Pourtant souvent pointée pour ses élèves en difficulté, la zone "Paris-Versailles-Créteil" ne connaît pas plus d'insatisfaction que la moyenne (74%).

25% pour le contrôle continu au BAC et le livret de compétences au collège

C'est aussi dans cette zone que les enseignants sont le plus attachés à la formule actuelle du baccalauréat. Ils sont 80% à vouloir maintenir le plus possible les épreuves terminales anonymes, pour 76% en moyenne dans l'ensemble des académies. Cela veut donc dire que près d'un quart des enseignants seraient prêts à développer une évaluation en contrôle continu.

La même proportion (25%) est hostile à la suppression du livret personnel de compétences au collège, pourtant souvent décrié. "Il y a un problème de lisibilité, de cohérence des objectifs et donc, finalement, d'utilité du livret de compétences" a maintenu Frédérique Rolet, cosecrétaire du SNES, au cours de la conférence de presse de rentrée.

Ce sondage CSA pour le SNES a été réalisé du 13 au 17 mai 2013, par téléphone, auprès de 506 enseignants du second degré, selon la méthode des quotas.

par R.G. (avec P.B.)

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