Réforme du lycée: les projets s'ajoutent aux projets
Paru dans Scolaire le lundi 25 mai 2009.
Richard Descoings, le patron de Sciences-po, devrait très prochainement rendre public son projet pour le lycée. Il en donne un aperçu sur le BondyBlog et propose de tailler dans la culture classique (voir Richard Descoing: cherchez la contradiction. En attendant, le député UMP Benoît Apparu s'apprête à présenter le sien, et multiplie les fuites et les interviews. La dernière en date est sur le site professionnel de l'Etudiant. Pour le dire rapidement, il prévoit un bloc "primaire-collège" pour l'enseignement obligatoire, une seconde totalement indifférenciée, une diversification l'année suivante, et une terminale qui soit vraiment spécialisée. Rappelons que c'est un ministre de droite, Roger Monory (en 1986-88), qui avait choisi de confier le collège aux certifiés et aux agrégés. Ses prédécesseurs Savary et Chevènement n'avaient pas tranché la querelle qui opposait le SNES et une partie de la gauche au SNI et à une autre partie de la gauche. Il avait choisi pour le collège unique le modèle "petit lycée".
Le groupe de Réflexion "Education & Devenir" a récemment publié son projet (voir Réforme du lycée: les propositions de la Ligue de l'enseignement). Abondance de biens ne nuit pas, dit-on. Une chose est sûre, la réforme lancée par Xavier Darcos est enterrée. Le président Sarkozy a récemment admis que cela avait été une erreur de ne présenter que la réforme de la classe de seconde, sans l'inscrire dans une perspective plus vaste. Second constat: les différents projets ne sont pas forcément incompatibles entre eux, même si Education & Devenir propose de rattacher la classe de 3ème au lycée et si la solution Apparu fait en réalité de la seconde une "super-3ème". Tous s'accordent pour dire que l'orientation doit être plus progressive, et que des lycéens plus autonomes doivent être mieux préparés à la poursuite d'études. Troisième constat: les députés de gauche de la Mission d'information sur l'orientation (voir Orientation des lycéens: l'échec de l'orientation active), en désaccord avec le rapporteur Benoît Apparu, qui se verrait bien ministre en 2012, vont publier leurs propositions. Le consensus, tout relatif, qui semble se dégager a quelques chances de voler en éclats, et la réforme du lycée de se briser sur les logiques individuelles.