Appel de Bobigny: "ce n'est pas le plus petit dénominateur commun" entre les signataires (Claude Lelièvre)
Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le vendredi 26 novembre 2010.
"L'Appel de Bobigny", qui compte à présent 47 organisations signataires, et qui multiplie les assises locales pour un "grand projet national pour l'enfance et la jeunesse" devrait peser sur les politiques, à l'approche des échéances électorales, estiment ses promoteurs. L'historien Claude Lelièvre en analyse pour ToutEduc les enjeux.
ToutEduc: Comment expliquez-vous que des organisations aussi différentes les unes des autres aient signé cet appel?
Claude Lelièvre: Il était effectivement loin d'être évident qu'autant d'organisations se retrouvent sur un périmètre aussi étendu. Cela tient à la situation actuelle, chacun sent bien qu'elle est sérieuse et grave, mais a le sentiment qu'il y a une possibilité que l'issue soit positive.
ToutEduc: Comment voyez-vous se développer le débat sur l'éducation en France dans les mois à venir?
Claude Lelièvre : Si les résultats de PISA sont plus que médiocres, le débat sera extrêmement violent, mais nous avons une chance d'en sortir par le haut, et non pas avec des accusations en chaîne, chacun rejetant la faute sur le niveau antérieur, et sur les parents.
ToutEduc : Quel rôle pensez-vous que joue cet appel dans ce contexte?
Claude Lelièvre : Le risque est d'avoir un débat très général, très vague, de rééditer le "débat Thélot" avec son côté "Café du commerce". Là, nous avons défini quelques lignes de force qui peuvent structurer le débat public, notamment autour de la fonction de l'école obligatoire.
ToutEduc : Mais ce n'est pas suffisant! La question n'est-elle pas de savoir quel(s) type(s) d'hommes et de femmes le système éducatif doit former?
Claude Lelièvre : Reconnaissons à ce texte le mérite de n'être pas le plus petit dénominateur commun à ces organisations, même s'il a été écrit à partir des questions qu'elles se posent. Il est vrai qu'il ne dit rien des grands enjeux culturels fondamentaux, et lors de son élaboration, c'est la question du socle commun, de la culture commune qui a été la plus "explosive". Mais implicitement, s'y trouve la conception de l'Homme que l'on doit former pour le XXIème siècle.
Sur l'Appel de Bobigny, lire aussi sur ToutEduc "les Appel de Bobigny: les réticences d'Education & Devenir d'Education & Devenir" (entretemps signataire de l'appel), "l'envie de proposer ensemble ce que doit être un L'Appel de Bobigny: un service public fort, et des collectivités qui construisent des projets éducatifs dans notre pays", "Syndicats, associations, collectivités territoriales réclament ensemble "un grand projet national pour l’enfance et la jeunesse". historique"...