Effectifs: Luc Chatel ne prend pas en compte les résultats de la recherche (Th. Piketty)
Paru dans Scolaire le jeudi 03 juin 2010.
Thomas Piketty (Ecole d'économie de Paris) n'est pas d'accord avec Luc Chatel qui, dans les notes adressées aux recteurs et aux inspecteurs d'académie pour réduire le nombre des enseignants, assure qu'il "n’est pas démontré que la taille des classes ait un effet probant sur la réussite des élèves" (Suppression de postes d'enseignants: des remous dans la hiérarchie (Le Café pédagogique)). Interrogé par Educpros, il fait valoir une étude de 2006, "mise au pilon par Gilles de Robien", alors ministre, mais encore accessible sur le site du ministère, qui démontrait l'inverse: "Une réduction d'un élève par classe [au] CE1 conduit à une augmentation de 0,7 point du score obtenu par les élèves défavorisés aux évaluations de mathématiques de début de CE2." Si, dans les écoles primaires de ZEP, le nombre des élèves était au même niveau qu'ailleurs, soit 2 élèves de plus, l'écart moyen de réussite augmenterait de 14%. Si on diminuait les classes de ZEP de 5 élèves, la "réduction supplémentaire de l'inégalité de réussite scolaire" serait de 46%. Au niveau collège et lycées, les effets sont plus faibles que dans le primaire. "La suppression des ZEP aboutirait à une augmentation de l'inégalité de 10 % au collège et de 3 % au lycée, et une forte politique de ciblage (cinq élèves de moins en ZEP) conduirait à une réduction de l'inégalité de 22 % au collège et 4 % au lycée."
Ajoutons que les travaux de l'Ecole d'économie de Paris sont abondamment cités par le ministère lorsqu'ils concluent à l'efficacité de la "malette des parents". (ToutEduc "La Malette des parents": l'étude de l'Ecole d'économie de Paris et "La Malette des parents", une étude vivement contestée (OZP))