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Les PEL doivent promouvoir la pédagogie coopérative et la place des parents (Frédéric Jesu)

Paru dans Petite enfance, Scolaire, Périscolaire le samedi 10 novembre 2012.

Avons-nous besoin d'un "service public de la petite enfance", avec une administration nationale et des cohérences à créer au niveau territorial, ou faut-il militer pour "une politique publique nationale de la petite enfance", qui s'articule avec les politiques familiale, sociale, fiscale, de santé, d'éducation ? Jean-Claude Emin (ancien secrétaire général du Haut conseil d'évaluation de l'école), chargé de la synthèse du colloque organisé par l'IREA (l'institut de recherche du SGEN-CFDT) sur la petite enfance, a posé cette question centrale hier, 9 novembre. Il se demande de plus s'il ne faudrait pas imaginer l'équivalent d'une "loi LRU" pour la petite enfance, avec des obligations qui s'imposeraient aussi bien aux collectivités qu'à l'Education nationale, et qui porte des valeurs communes, par exemple sur la place des femmes et leur travail. Il plaide aussi pour une "charte de qualité".

Yves Fournel, président du RFVE (réseau français des villes éducatrices) ajoute qu'il s'agit d'un enjeu de société, et demande "qu'on tire le bilan des 12 dernières années" en la matière et il considère qu'il faudrait "faire un choix, le service public ou le marché". Il calcule d'ailleurs que le marché revient plus cher que le service public, que les crèches privées ne sont rentables que parce qu'elles ne respectent pas les mêmes normes que les structures municipales. Mais l'opinion publique est-elle prête à accepter que les aides individuelles que reçoivent les parents pour couvrir leurs frais de garde soient réorientées pour financer des structures publiques ? Il ne demande pas une réorientation brutale et immédiate, mais un processus qui serait amorcé avec le retour de la scolarisation des moins de 3 ans, qui libérera autant de berceaux. Il y a toutefois deux urgences, que l'Europe accepte une exception éducative à la directive service, laquelle impose la mise en concurrence des structures, et que la COG (Convention d'objectifs et de gestion) de la CNAF soit négociée en ce sens, avec une augmentation de 4,5 % du budget consacré aux crèches. Il se demande aussi s'il faut vraiment conserver la norme d'un adulte pour huit enfants, mais reconnaît que le contexte créé par la précédente mandature ne permet pas un débat serein sur les normes d'encadrement. Agnès Florin constate pour sa part que "la France dépense autant que les pays d'Europe du nord", mais sans avoir les mêmes résultats.

Frédéric Jesu, pédopsychiatre, fait remarquer qu’aujourd’hui en France, "25 % des enfants seulement sont dans un collectif d’enfants." Pour lui, le PEL (projet éducatif local) devrait également aider les parents "à reprendre le pouvoir" et promouvoir leur entrée dans les conseils d’établissement des structures d’accueil petite enfance, comme c’est déjà le cas dans les conseils d’école. Pour lui, les PEL doivent prendre en compte les enfants dès la naissance et redonner une égalité d'accès aux places d'accueil à tous les enfants. Ils devraient également promouvoir les initiatives favorisant continuité et cohérence entre les structures d'accueil petite enfance et les écoles. Sur la place des parents, Jean-Jacques Hazan (FCPE) ajoute qu' "on l'évoque souvent, puis on oublie", qu'on y pense pour leur expliquer ce que l'école attend d'eux, mais pas pour leur demander ce qu'ils en attendent.

Ces expérimentations pourraient être autant de recherches-actions. L'ensemble des participants considère d'ailleurs que nous manquons de recherches sur le domaine de la petite enfance, alors que "les enfants ont changé", que leur développement, "biscornu", comme l'a qualifié Agnès Florin, ne se laisse pas appréhender facilement, que les enjeux et les contraintes sont multiples, tout comme les intervenants. S'intéresse-t-on d'ailleurs à tous ? Demande-t-on son avis à l'adjoint de sécurité qui fait traverser les enfants à la sortie de l'école, et avec qui ils parlent ? S'intéresse-t-on au point de vue des enfants ? 

Sur ce colloque lire aussi ToutEduc Petite enfance et maternelle : des complémentarités à inventer, une école à refonder (colloque de l'IREA) et sur le dossier "petite enfance" de la revue Diversité, Petite enfance

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