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Petite enfance et maternelle : des complémentarités à inventer, une école à refonder (colloque de l'IREA)

Paru dans Petite enfance, Scolaire le vendredi 09 novembre 2012.

Ne faudrait-il pas un "PEL (projet éducatif local) petite enfance" ? Yannick Nadesan, conseiller municipal à Rennes posait la question hier, 8 novembre, à l'occasion du colloque organisé par l'IREA (l'institut de recherche du SGEN-CFDT) sur les enjeux éducatifs de la petite enfance. L'élu considère que le PEL actuel, en cours de révision, a été "plutôt réussi", mais qu'il ne porte que sur les enfants d'âge scolaire. Nicole Geneix, directrice de l'éducation à Istres et ancienne secrétaire générale du SNUIPP, se méfie un peu du caractère paperassier des PEL, mais confirme la nécessité d'organiser la coopération entre les personnels qui assurent la continuité de la journée de l'enfant. Pour certains, elle commence à 7h20, voire beaucoup plus tôt, et s'achève parfois à plus de 18h. "Il y a là un impensé du côté de l'Education nationale." Celle-ci est surtout préoccupée des questions de contenus, et non pas de "tous les petits sujets de la vie quotidienne", la sieste, les repas, l'hygiène, les toilettes... qui sont très importants, et qui inquiètent les enfants et les parents. Ceux-ci, fait remarquer Jocelyne Cabanal (CNAF), "cherchent à laisser le plus longtemps possible leur enfant dans un EAJE [établissement d'accueil du jeune enfant, ndlr] dont les horaires sont beaucoup plus souples". L'école maternelle est gratuite, mais est-elle un mode de garde ?

Viviane Bouysse, inspectrice générale de l'Education nationale, souligne que la demande de scolarisation précoce vient plutôt des parents qui travaillent, et non pas de ceux "que l'on vise". Ne faudrait-il pas "trouver des solutions adaptées auxquelles l'Education nationale pourrait participer" ? Elle demande qu'on soit "un peu audacieux", qu'on accueille parfois les parents en même temps que les enfants, que l'école maternelle "se tourne vers d'autres professionnels de la petite enfance". Elle évoque l'historique de cette école qui est actuellement organisée en fonction des compétences que les enfants doivent y acquérir. "On la définit par les buts, le chemin est effacé." Il faudrait inverser la logique, "penser à partir de l'amont, de ce qu'est un enfant tel qu'il arrive". Elle s'inquiète aussi des dimensions formelles d'expérimentations en cours, "très valorisées actuellement", comme les programmes PARLER et "parler bambin". Certaines compétences sont des prédicteurs de la réussite ou de l'échec, mais en sont-elles pour autant les causes ? demande-t-elle.

Agnès Florin (psychologue, université de Nantes) va plus loin et s'élève contre les listes de mots à apprendre ou les exercices phonologiques, sans citer pour autant les noms d'Alain Bentolila ou de Michel Zorman qui en sont les promoteurs. Le langage, rappelle-t-elle, sert "à échanger des pensées", il ne peut pas être dans le vide. Elle demande qu'on considère les enfants comme des "acteurs de leur développement" et souligne que celui-ci n'est pas linéaire. 

Les débats ont aussi mis en évidence l'inadéquation entre les modes de garde et la demande. Jocelyne Cabanal fait remarquer que les parents qui ont des horaires de travail décalés, qui commencent très tôt le matin, sont obligés de "bricoler", d'enchaîner plusieurs modes de garde, qu'ils vont "payer cher". Elle ajoute que l'accueil de la petite enfance n'est pas, pour les collectivités, une compétence obligatoire. Yannick Nadesan ajoute que lorsque des entreprises licencient des personnels qui n'ont pas les compétences de base pour une reconversion, on propose aux femmes de devenir assistantes maternelles sans trop se soucier des besoins du territoire. Nicole Geneix estime qu'il faudrait "une impulsion interministérielle" au niveau nationale, mais aussi, qu'au niveau local, les élus et les directions en charge de l'école et de la jeunesse et ceux qui sont en charge de la petite enfance travaillent ensemble. C'est "la continuité éducative" qui est en jeu. 

Le site de l'IREA "L'école maternelle est devenue un peu plus grise" (V. Bouysse, IGEN) (l'intervention de V. Bouysse à l'OZP), sur PARLER "Il n'y a pas de méthode Zorman" déclare à ToutEduc Michel Zorman, sur le programme ROLL ici.

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