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"Il n'y a pas de méthode Zorman" déclare à ToutEduc Michel Zorman

Paru dans Scolaire le mardi 06 décembre 2011.

"Il n'y a pas de méthode Zorman, et je n'ai rencontré aucun politique directement", déclare Michel Zorman à ToutEduc qui l'interroge sur l'exploitation qui est faite de sa "méthode" après que Laurent Wauquiez a annoncé son expérimentation en Haute-Loire (Lecture: la méthode "PARLER" expérimentée au Puy-en-Velay).

 ToutEduc : Comment comprenez-vous l'engouement des politiques pour vos travaux ?

Michel Zorman : Je n'ai eu et je n'ai aucun contact avec des responsables de partis politiques. L'urgence dans leur volonté de mise en oeuvre des actions, contradictoire avec l'intérêt des élèves m'a vite fait comprendre qu'ils espéraient des résultats avant l'élection présidentielle de 2012. J'ai travaillé un moment avec l'Institut Montaigne, mais je n'ai plus de lien avec eux depuis deux ans et je n'en ai jamais eu avec l'association "Agir pour l'Ecole" dont il a été cofondateur.

Les politiques qui s'expriment en citant le programme "Parler" n'en connaissent pas grand chose. Il est probable qu'ils s'en servent pour masquer leur manque de projets et d'initiatives. J'ai refusé ainsi que d'autres chercheurs de collaborer à l'action sur Lyon dans la mesure où elle devait se faire dans "l'urgence", sans respect du volontariat et de la formation des enseignants. Ils ont une conception très réductrice des pratiques professionnells ils croient qu'on peut faire évoluer et modifier les pratiques professionnelles sans impliquer ni avoir l'adhésion des professionnels.

ToutEduc : D'autres chercheurs ne se sont-ils engagés dans le programme "Lecture" dont l'expérimentation a été lancée, très discrètement, dans l'académie de Lyon ?

Michel Zorman : Certains de ces chercheurs sont éminents . Mais leur domaine de recherche n'est pas la pratique professionnelle des enseignants, c'est la compréhension de processus cognitifs impliqués dans les apprentissages. C'est un peu comme si un microbiologiste prétendait expliquer à un médecin comment poser un diagnostic et prendre en charge les soins d'un patient. Pour l'expérimentation du programme "Parler "à Grenoble, les enseignants ont bénéficié au préalable de deux semaines de formation, ils ont construit leur organisation du travail avec les conseillers pédagogiques qui connaissaient et avaient pratiqué l'enseignement explicite avec une pédagogie individualisée. Ils ont été suivis par cette équipe de conseillers pédagogiques qui venait tous les 15 jours dans leurs classes.

ToutEduc : Vous vous situez dans le courant des "pédagogies explicites", un courant minoritaire dans le monde francophone, et qui passe facilement de la théorie à la pratique...

Michel Zorman : Ce ne serait pas la première fois que je serai minoritaire (rire). Il est vrai que je me situe plutôt du côté des pédagogies "efficaces" ou "explicites", mais nous ne sommes pas dans le monde anglo-saxon, nous avons une culture de la complexité, nous savons qu'entre le prescrit et le réel, il y a tout le savoir faire des professionnels, et nous devons tenir compte des spécificités de notre enseignement. On peut prendre des aspects intéressants dans un courant de pensée sans faire un "copier-coller". D'ailleurs, ça ne marcherait pas.

 

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