L'UNAPEI appelle les parents d'élèves handicapés non scolarisés à saisir les tribunaux
Paru dans Scolaire, Orientation le mercredi 05 septembre 2012.
"En France, les enfants handicapés privés de leur droit à l'éducation ne comptent pas." Dans un communiqué, l'UNAPEI (association défendant les intérêts des personnes handicapées mentales) déplore le manque de statistiques claires et de chiffres officiels sur la scolarisation des enfants handicapés.
"De très nombreux" enfants en âge d'être scolarisés ne sont accueillis ni par un établissement scolaire, ni par un établissement spécialisé. Leur nombre exact reste "impossible à déterminer", faute d'études sur le sujet. L'UNAPEI appelle les parents concernés à "saisir les tribunaux pour que cette injustice et ce manque de considération cessent".
Troisième plan autisme
"Le fait qu'il n'y ait pas de chiffre, qu'on ne les recense pas, c'est dire aux familles que leurs enfants ne comptent pas. C'est intolérable." s'indigne Christel Prado, présidente de l'UNAPEI. "Comment mener une politique d'éducation et du handicap efficace sans connaitre les besoins réels ?"
Dans cette optique, l'UNAPEI demande au gouvernement de mener "une étude statistique sur le handicap en France". Le "troisième plan autisme" annoncé par le gouvernement en juillet dernier devra s'appuyer sur des chiffres fiables s'il veut proposer des solutions "à la hauteur des besoins".
En mai dernier, une étude de la DEPP révélait que les enfants présentant "des troubles intellectuels et cognitifs" étaient deux fois moins nombreux dans le secondaire que dans le primaire. Au-delà de 16 ans, la scolarisation est "peu répandue quel que soit le handicap" (voir ToutEduc Handicap : augmentation de la scolarisation en milieu ordinaire, difficultés pour les troubles psychiques ou cognitifs.).
Adaptation
L'UNAPEI estime que 20 000 enfants handicapés soumis à l'obligation scolaire (entre 6 et 16 ans) sont actuellement non scolarisés. "Les trois quarts sont cependant accueillis en établissements spécialisés et bénéficient du soutien d'un éducateur." Ce sont donc 5 000 enfants qui auraient "pour seul horizon le regard de leurs parents, sans lien avec l'extérieur" condamne C. Prado.
Selon l'UNAPEI, la refondation de l'école implique "la nécessité absolue de se rapprocher de l'éducation adaptée". Pour atteindre cet objectif, l'ouverture de classes ULIS reste un enjeu de premier plan. Dans ces classes, des enseignants spécialisés encadrent les enfants de 6 à 16 ans qui ne sont pas en mesure de suivre un enseignement ordinaire.
Récemment, une mère de famille a décidé d'occuper les locaux du collègeLa Millière, à Thionville (Moselle). Après avoir annoncé l'ouverture d'une classe ULIS dans cet établissement, le recteur de l'Académie Nancy-Metz était revenu sur sa promesse. Les enfants handicapés moteurs scolarisés dans l'école primaire de Thionville sont invités à redoubler, faute de structure adaptée après le CM2.
La formation et le statut des AVS (auxiliaires de vie scolaire) est aussi au coeur des débats. En juin dernier, le ministre de l'Education, Vincent Peillon, n'avait pas exclu de "donner le statut de fonctionnaire" à ces contractuels qui assurent l'accompagnement des enfants handicapés (voir ToutEduc Il ne serait pas "inintelligent" que les AVS aient un statut de fonctionnaire (Vincent Peillon au Grand Jury)).
Vous pouvez trouver plus d'informations sur le site de l'Unapei, ici.
Contact presse : Coralie Langlais : 01 44 85 50 50 / c.langlais@unapei.org