EVS/AVS: les syndicats changent de stratégie
Paru dans Scolaire le mardi 05 mai 2009.
Six organisations syndicales (SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNUDI-FO, SNUipp-FSU, UNSEN-CGT, UNCEVS) adressent aujourd'hui un La course contre la montre des EVS/AVS).
Les auteurs du courrier, rappelant que la vocation première de ces contrats aidés était de favoriser l'insertion professionnelle de leurs bénéficiaires, estiment que le ministère de l'Education nationale « n'a pas rempli les obligations qui sont les siennes en terme de gestion, de formation et de suivi des personnels ». Pour eux, la prolongation des contrats est donc nécessaire « afin que des mesures soient prises pour mettre en œuvre les formations donnant accès à un véritable parcours d'insertion professionnelle ».
L'argument est nouveau.
Jusqu'ici en effet, les EVS/AVS se battaient surtout pour une sortie de la précarité, par une transformation de leurs emplois en véritables métiers. Cette revendication est toujours la leur, comme en atteste le début de la lettre: « Les statuts de ces employés de vie scolaire sont précaires. Pourtant, les tâches qui leur sont confiées correspondent à des missions pérennes qui nécessitent des personnels stables bénéficiant d'un statut fondant un véritable métier, une véritable formation et une rémunération décente. » A cette demande de reconnaissance, le gouvernement répondait que ces emplois n'avaient pas été créés pour être pérennisés, mais pour favoriser l'insertion professionnelle de personnes socialement fragilisées. Et l'argument, quoique difficile à entendre, avait quelque chose d'imparable (Les EVS/AVS blessés par la majorité).
Mais aujourd'hui, les organisations syndicales prennent le gouvernement au mot pour le placer devant ses contradictions et souligner l'échec de sa politique: de fait, la plupart des EVS/AVS embauchés il y a trois ans n'ont pas de perspective professionnelle. Ils répondent pourtant à un véritable besoin dans leurs établissements, et ils ont pu, au fil du temps, acquérir un savoir-faire que n'auront pas les nouvelles recrues qui viendront les remplacer à la rentrée prochaine.
François Fillon saura-t-il le reconnaître?