Réseaux sociaux : un guide de l'UNAF, la CNIL et Action Innocence propose aux parents des pistes pour dialoguer avec leurs enfants
Paru dans Périscolaire, Culture le vendredi 30 septembre 2011.
Les jeunes sont de plus présents sur les réseaux sociaux mais l'on n'est pas toujours très au fait de ce qu'ils y font, comment, dès quel âge, dans quelles proportions, et dans quelle mesure les parents interviennent dans ces pratiques. En juillet dernier, l'UNAF, Action innocence et la Cnil ont commandé une étude à TNS SOFRES, réalisée auprès de 1200 jeunes de 8-17 ans, pour éclairer sur ces usages (lire ToutEduc, 20% des 8-13 ans ont un profil "facebook" (TNS Sofres)). Sur la base de plusieurs constats de cette étude, notamment que 92% des jeunes utilisent leur vraie identité et livrent beaucoup d'informations personnelles et que plus d'un tiers des enfants ont déjà été choqués ou gênés par des contenus, ils ont édité un guide, un dépliant mis en ligne sur le site de l'UNAF depuis le 31 août 2011, pour aider les parents "à jouer leur rôle éducatif".
L'étude confirme qu'ils sont 48% à y avoir un compte (Facebook). Or, seuls 55% des 8-17 ans concernés discutent avec leurs parents des réseaux sociaux. Leurs activités sont notamment les commentaires et la publication de photos. 18% des 8-17 ans y ont déjà été insultés. Ceux qui ont été choqués par des contenus citent d'abord les contenus à caractère sexuel, puis les contenus violents ou racistes et homophobes. Et seuls 10% d'entre eux en ont parlé à leurs parents...
Les réseaux sociaux sont interdits aux moins de 13 ans mais ils sont 20% à y être
Face à ça, le dépliant livre quelques règles de dialogue et de réflexion à avoir avec les enfants : aborder les questions de vie privée et d'intimité, s'intéresser à ce qu'ils font plutôt que de les surveiller en devenant leurs "amis" (ce que font la moitié des sondés), écoute qui pourra les inciter en cas de problème à en parler... Sont livrés aussi des conseils pratiques sur les pratiques à avoir : sur la nécessité de faire du paramétrage, sinon "tout ce qui est diffusé sur un réseau social peut être vu et utilisé par tous" (et difficile, voire impossible à supprimer ensuite), d'inviter son enfant à réfléchir avant de publier une information personnelle, de ne pas se lancer dans la "course aux amis" sur Facebook, car plus on en a et "plus on a de risques d'avoir de 'faux-amis'". Selon l'étude, en effet, ils ont en moyenne 210 "amis" et "30% d'entre eux ont déjà accepté comme 'amis' des gens qu'ils n'ont jamais rencontrés!"
Enfin, sont évoquées les limites, y compris légales, et dont il faut parler aux enfants : "comme dans la vraie vie, tout n'est pas permis sur les réseaux sociaux. L'injure, la diffamation ou le cyberharcèlement sont punissables par la loi". Ce qui permet au passage de rappeler aussi les responsabilités des parents vis-à-vis de leur enfant. "Même s'[ils] souhaite[ent] favoriser l'autonomie et respecter l'intimité de [leur] adolescent, [ils] reste[nt] [leur] responsable aux yeux de la loi jusqu'à sa majorité".