Luc Chatel: des annonces sur l'orientation, ECLAIR, la carte scolaire...
Paru dans Scolaire le jeudi 01 septembre 2011.
Luc Chatel a repris le thème de la "3ème révolution", lancé par Nicolas Sarkozy (N. Sarkozy met en marche la "3ème révolution" de l'école (table ronde de La Canourgue) et N. Sarkozy annonce une réforme du statut des enseignants), celle de la "personnalisation" de l'enseignement, "pour la réussite de chaque élève", à l'occasion de sa conférence de presse de rentrée, ce 1er septembre. Mais il en a précisé certains éléments:
En ce qui concerne la personnalisation des parcours, le ministre donne un exemple, et annonce que le lycée Louis-le-Grand (Paris) ouvre une section STI2D. Il y voit un symbole de la réussite de la réforme de la voie technologique et de son attractivité nouvelle. En matière d'orientation, Luc Chatel est hostile à la constitution d'un palier en fin de 5ème, mais souhaite que les élèves puissent explorer plus tôt certaines options. Un nombre encore indéterminé de collèges expérimenteront cette année le dispositif "prépa-pro" (3ème préparatoire aux formations professionnelles, avec des stages en entreprise et des horaires annualisés). Par ailleurs le dossier de presse précise que 7 000 élèves de 15 ans devraient "être engagés dans un DIMA" (dispositif d'initiation aux métiers en alternance) cette année.
Le nombre des collèges et lycées du programme ECLAIR devrait passer à plus 300 (297 collège, 17 lycées professionnels et 11 lycées généraux et technologiques, auxquels s'ajoutent 2 110 écoles primaires). Le nombre des établissements ayant adopté le rythme "cours le matin, sport l'après-midi" sera doublé et passera à 250. En ce qui concerne la carte scolaire, sa suppression reste "l'objectif ultime", mais les conditions ne sont pas réunies pour que les parents choisissent leur établissement sur des "critères objectifs" qui seraient, pour le ministre, le projet éducatif, les résultats et les "affinités". Cela suppose la constitution d'équipes éducatives et la mise en place de projets, ce qui n'est "pas encore en application".
Le ministre a abordé, au gré du jeu des questions et des réponses, plusieurs autres sujets. En ce qui concerne les mères accompagnatrices de sorties scolaires et voilées, il rappelle qu'il a "soutenu les équipes locales", mais que la décision sera prise par un "groupe interministériel" présidé par Claude Guéant.
Il dément formellement avoir interdit l'usage du mot "Shoah", lequel figure d'ailleurs dans les manuels scolaires.
En ce qui concerne "la théorie du genre", il n'a rien à redire au programme de "Sciences et vie de la Terre" en première. Il rappelle que le ministère n'est pas éditeur de manuels, qu'il ne donne pas de label.
Interrogé sur l'accueil des élèves handicapés, il estime qu'il faudra "un jour" que se constitue une filière professionnelle pour leur accompagnement. Il fait état de difficultés entre certaines maisons départementales du handicap et l'Education nationale, liées au fait que "le prescripteur n'est pas le payeur". Il considère que l'éducation spécialisée et l'Education nationale sont "deux mondes qui ne se parlent pas suffisamment".
Un bilan des ERS (établissements de réinsertion scolaire) sera communiqué, avec le devenir des élèves, dès que possible. De nouveaux ERS ouvrent dans les académies de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille (voir ToutEduc, ERS: la Ligue de l'enseignement ouvre un établissement de réinsertion scolaire dans le Pas-de-Calais) et Versailles, tandis que d'autres académies finalisent leur projet".
Sur le statut des enseignants, il a vu les syndicats, il n'y a "pas de tabou" et ils sont prêts à discuter des missions. Mais le débat sur le statut viendra "le moment venu".