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Acte III de la décentralisation, ce que demandent les Régions

Paru dans Scolaire, Périscolaire, Orientation le mercredi 31 août 2011.

Les Régions demandent qu'il y ait un "acte III" de la décentralisation, et à avoir toutes les "compétences d'avenir", pour lesquelles les relations avec l'Etat doivent être clarifiées. Elles peuvent par exemple décider de la création d'une section de plasturgie, et que le poste d'enseignant correspondant ne soit pas créé. Elles veulent donc avoir la responsabilité "pleine et entière" de la carte des formations, dans le cadre d'un dialogue avec l'Etat sur les moyens qui y sont associés. C'est ce que déclare ce mercredi 31 août François Bonneau, président de la Région Centre et de la commission éducation de l'ARF (association des Régions de France, ici). 

En ce qui concerne l'orientation, elles distinguent "l'éducation au choix", qui se fait dans les établissement, et qui doit rester du ressort de l'Etat, et les services d'orientation, extérieurs à l'établissement, et qui doivent constituer un service public régional, avec une coordination des diverses structures. "Aujourd'hui, les responsabilités ne sont pas claires, et l'Etat labellise des choses qui fonctionnent mal, sans approche structurelle", estime l'élu.

D'autres secteurs demandent des clarifications. Pourquoi la formation des personnes handicapées ou privées de liberté dépend-elle de l'Etat? Pourquoi intervient-il dans les "Ecoles de la deuxième chance"? Pourquoi la lutte contre l'illettrisme est-elle de son ressort? Les Régions ne devraient-elles pas intervenir dans la répartition de la taxe d'apprentissage? Ne devraient-elles pas assurer une articulation fine entre lycées professionnels et centres de formation des apprentis, alors que l'Etat mise sur le développement quantitatif de l'alternance?

En ce qui concerne les "internats d'excellence", François Bonneau considère que l'Etat revient sur des compétences qui avaient été décentralisées, tout en demandant aux Régions de les financer. "Nous nous sommes opposés à ce que ces internats contribuent à la ségrégation des élèves", et les Régions ont insisté pour qu'ils soient installés dans des secteurs ou des établissements en difficulté. Elles ne sont pas opposées au principe des internats d'excellence, mais estiment que souvent l'Etat commence par repérer des locaux, et construit ensuite le projet. C'est ainsi qu'en Alsace, les élèves vont en cours dans un lycée, dorment dans un autre, et ont leurs activités éducatives sur un troisième site...

Autre sujet qui demande clarification, les TICE (technologies de l'information et de la communication pour l'éducation). Luc Chatel avait annoncé des conventions avec les Départements et les Régions avant que le groupe de travail commun se mette en place (voir ToutEduc Numérique: les conventions-cadres avec les départements et les régions ne sont pas signées et Plan numérique de Chatel: Les départements vont signer une convention "cadre" avec l'Etat.). Elles ne sont toujours pas signées. Les collectivités sont prêtes à payer le câblage, les équipements, les ENT (environnements numériques de travail), elles pourraient payer la maintenance*, voire l'assistance technique aux enseignants, mais refusent de financer leur formation. Or elles constatent que la création de postes de référents pour les usages pédagogiques de l'Internet n'a pas suscité d'enthousiasme parmi les enseignants, l'indemnité de 400 € prévue, et souvent ramenée à 200 €, étant moins intéressante que les décharges dont bénéficiaient ces mêmes personnels auparavant. Rhône-Alpes et Limousin ont dû se résoudre à former leurs enseignants à l'utilisation de l'ENT, si elles ne voulaient pas voir les usages décliner rapidement, ce que l'on constate déjà pour les manuels numériques. Ils impliquent en effet une structuration des apprentissages différente de celle du papier, l'élève pouvant être suivi dans sa démarche pas à pas, et aidé à chaque étape de son travail. Là encore, les Régions demandent à l'Etat de prendre en charge formation à leur usage et accompagnement pédagogique.

Elles rappellent qu'elles ont d'autres sujets de conflit avec l'Etat, après que celui-ci a décidé unilatéralement au printemps 2010 des modifications importantes dans les programmes, et donc de nouveaux manuels, dont les Régions ont pris la charge. Mais elles constatent que celui-ci vient, sans davantage de concertation ni d'information préalable, de réformer la section STI2D (technologie industrielle), ce qui signifie que des machines neuves, qui équipaient les ateliers de lycées technologiques, vont partir à la casse, tandis qu'il faut compter quelque 200 000 € pour mettre à jour les équipements. "Si cette réforme améliore l'attractivité de cette section", François Bonneau pourrait en accepter le prix, pas si elle se traduit par une diminution des effectifs (voir ToutEduc Le SNES n'est "pas fermé à des discussions", si il y a relance de la démocratisation de l'enseignement, le SNES évalue cette diminution à 20, voire 40%).

Elles s'inquiètent encore de la diminution des moyens d'enseignement. Dans des classes plus lourdes, la prévention du décrochage devient impossible.

* 16 d'entre elles y consacrent déjà 546 "équivalents temps plein". L'enquête sur les moyens que les Régions consacrent aux TICE est en cours de dépouillement.

 

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