Théorie du genre: l'enseignement catholique demande aux enseignants d'être circonspects, mais de respecter les programmes
Paru dans Scolaire le mercredi 08 juin 2011.
"Nous n'avons pas le sentiment qu'il y ait eu une entreprise de réseautage" qui expliquerait les réactions à la présentation de la "théorie du genre" dans les manuels de 1ère, répond à ToutEduc Claude Berruer, adjoint au secrétaire général de l'enseignement catholique. Il précise que le SGEC ne siège pas au Conseil supérieur de l'éducation, qu'il n'a donc pas eu à se prononcer sur les programmes, et qu'il n'a pas été sollicité sur la question, pas même par les AFC (associations familiales catholiques, voir Education sexuelle: une offensive concertée contre la théorie du genre?).
Claude Berruer ajoute que le programme de sciences de première n'évoque pas la théorie du genre et que celle-ci n'y figure pas en tant que telle, même si elle transparaît en filigrane. L'enseignement catholique respectera évidemment les textes officiels mais dès leur publication, il avait attiré l'attention sur la nécessité pour les établissements d'être attentifs au choix du manuel, et pour les enseignants d'être formés à cette théorie, "voire cette idéologie", avant de l'évoquer avec les élèves. Il n'a pas le sentiment qu'il y ait un lien entre les réactions enregistrées en France ces derniers jours et la campagne menée en Suisse par l'UDC (la droite xénophobe, voir !Le genre dans les manuels de SVT : Les associations familiales catholiques saisissent le ministre) sur ce même thème, même s'il n'ignore pas le rôle qu'a pu jouer internet dans un jeu de contre-lobbying face à ce qu'il perçoit comme un lobby pour cette théorie qui se diffuse actuellement dans de nombreux pays.
Il précise qu'il n'a pas le sentiment que les AFC soient un mouvement intégriste, même s'il perçoit un certain traditionalisme. Pour leur part, les AFC, interrogées par ToutEduc, démentent tout lien avec l'Opus Dei.