Rythmes scolaires: Les modifier pour améliorer la performance.
Paru dans Scolaire, Périscolaire le mardi 25 janvier 2011.
"La finalité de notre action sur le temps scolaire n'est pas seulement de promouvoir le bien-être des enfants. Le débat s'inscrit aussi dans un objectif d'amélioration des résultats scolaires et des performances des enfants", déclare Luc Chatel, lors de la conférence de presse du 25 janvier. Cette conférence accompagne la remise du rapport du comité de pilotage sur les rythmes scolaires. Conduit par Odile Quintin et Christian Forestier, le Comité achève ainsi la première phase de son travail, à savoir la consultation des parties prenantes du débat, syndicats, associations de parents d'élèves, professionnels du tourisme, chronobiologistes, collectivités territoriales... (voir aussi sur ToutEduc du 14 septembre 2010: Rythmes scolaires: Luc Chatel souhaite une consultation élargie à tous les acteurs locaux..)
"Le rapport est descriptif, il ne propose pas", précise Christian Forestier. Le rapport synthétise les "idées-forces" acceptées par la plupart des participants: une volonté de changement quasi-unanime, la reconnaissance de l'importance du "hors-temps scolaire" et l'intention de mener une réflexion "globale" dépassant les questions d'organisation du temps. "La réflexion touche par exemple aux contenus des enseignements, à la manière d'enseigner, à la place des technologies du numérique, aux rôles et aux missions de tous les acteurs éducatifs, aux compétences dévolues aux partenaires des collectivités", précise Odile Quintin.
Les deux présidents du comité soulignent conjointement le caractère "inégalitaire" du système actuel, dont les derniers résultats PISA se font l'écho. "Nous sommes les champions des inégalités scolaires. La question des rythmes scolaires participe de ce questionnement. Les enfants vivent des journées longues, avec des devoirs à faire à la maison, quand leurs parents rentrent de plus en plus tard le soir. Ce contexte est très défavorable à la réussite de tous les enfants."
Si le monde des sports et des associations se montrerait très "coopérant", Christian Forestier souligne que le "climat est moins apaisé avec le monde de la culture". Un constat dressé également par Odile Quintin, qui reconnait que "l'importance de la culture n'a pas été assez aprofondie" et qu'il faudrait "s'occuper du corps, du sport, mais aussi de l'esprit des enfants".
"Les prises de position des différents acteurs sont parfois contradictoires, mais le début du débat est très encourageant", estime Luc Chatel, qui ajoute "qu'il y aura des propositions sérieuses" avant l'échéance de 2012. "C'est volontairement que j'ai instauré un temps de réflexion en longueur. J'assume pleinement ce calendrier. Il permet au débat d'aller jusqu'au fond, de s'ancrer sur un temps d'écoute. Je suis convaincu que nous n'abordons pas notre travail de la même manière aujourd'hui qu'il y a 6 mois."
Selon le ministre, les français sont "passionnés par ce débat". Face à l'"attente de l'opinion", il irait de sa "responsabilité" de prendre des décisions cette année, pour des aménagements à partir de 2013. Le comité doit remettre au mois de juin une liste de propositions, qui servira de base à la prise de décision du ministre. "Une annonce, à la fin du semestre, rendra publiques nos décisions", ajoute-t-il. Quatre axes de travail pour les propositions sont fixés, en accord avec le Comité: Se préoccuper de tous les rythmes scolaires en prenant en compte aussi bien la répartition quotidienne des heures que la ventilation hebdomadaire et l'étalement annuel; Elaborer des propositions visant à mieux contrôler les différents temps sociaux; Mieux coordonner, aux différents niveaux et avec différents acteurs, les évolutions des rythmes. Il s'agirait enfin d'"évaluer les coûts et les conditions de mise en oeuvre".