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Docaposte, filiale du groupe La Poste annonce le lancement d'un "Espace numérique pour l’éducation et la jeunesse (ENEJ)" décrit comme "un espace numérique de travail nouvelle génération" d'autant qu'il est compatible avec Pronote (une application proposée par Index Éducation, filiale de Docaposte) et “avec les autres solutions de vie scolaire”. L'ENEJ propose "une palette élargie de services", et "facilite la relation entre les acteurs de la communauté éducative, les collectivités et les académies, avec les établissements, les élèves et leurs familles, dans un environnement sécurisé et souverain". Il facilite aussi "la gestion quotidienne d’un établissement", "l’accessibilité des personnels de direction à leurs autres applications" et le suivi des élèves "dans le cas par exemple où une famille a ses enfants dans des établissements différents".

Il permet aussi de "promouvoir les services culturels, sportifs et loisirs proposés par les collectivités territoriales" et il peut "contribuer à la recherche des stages de 3e et de seconde". Il a été testé dans les départements de la Vienne depuis deux ans et des Hauts-de-Seine depuis la rentrée de septembre.

Interrogé par ToutEduc, Fabien Ferrazza, directeur général d'Index Education, estime que l'éco-système de l'environnement numérique des établissements scolaires, des familles, des élèves est entré dans une nouvelle phase de son développement. Pour lui donc, ce produit devrait trouver sa place sur un marché où ses autres produits, Pronote et Pronote Primaire, occupent déjà "une position intéressante" en équipant l’essentiel des établissements publics du secondaire.

Fabien Ferrazza : Avec l’arrêt de l’ENT Nouvelle Aquitaine porté par l’Académie, nous avons d'abord répondu à une demande du Département de la Vienne, où nous avons fait le constat d’importants chevauchements entre l’ENT et Pronote, les collégiens se sont retrouvés avec deux messageries. Il s'est tourné vers nous, éditeur du logiciel Pronote, outil métier des établissements scolaires qui est inscrit dans le quotidien des établissements, des familles, des élèves. Nous sommes partis des usages et nous avons imaginé une "place de services" qui réunisse le scolaire, mais aussi le pédagogique, le périscolaire, les services destinés aux jeunes...

ToutEduc : Que voulez-vous dire avec l'expression “partir des usages” ?

Fabien Ferrazza : Les ENT ont été construits à partir d’un schéma directeur national et des besoins exprimés par les collectivités et les académies. Ce sont des espaces “de travail”. L'ENEJ, "espace numérique éducation jeunesse" est une place de services qui donne accès à tous les services dont les élèves, les familles, les enseignants, les personnels de direction... ont besoin, dans et hors de l'école, y compris la bibliothèque départementale, l'enseignant peut y trouver les ressources dont il a besoin pour bâtir son cours, ce qu'il fait sur son ordinateur avant de l'inscrire dans le cahier de textes de la classe via PRONOTE. L’ENEJ est donc une place de services complémentaires aux logiciels de vie scolaire, qui sont devenus au fil du temps la porte d’entrée des établissements scolaires.

ToutEduc : A l'origine des ENT, il y a la décision de Xavier Darcos, alors ministre de l'Education nationale (2007-2009), d'en confier la réalisation aux collectivités, notamment aux Régions qui ont chacune développé le leur. Où en sommes-nous ?

Fabien Ferrazza : Avec Toutatice, l'ENT qu'il a développé et qui est utilisé en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire, l'Etat manifeste la nécessité d'avoir des solutions nationales, notamment open source à la disposition de tous les acteurs. L'ENEJ, porté par  Docaposte (Index Education) – une filiale du groupe La Poste, représente aussi une solution qui a vocation à être nationale et à la disposition des acteurs territoriaux en proposant des services complémentaires. Nous étions dans un paysage qui, de l’extérieur, pouvait être jugé incompréhensible, où personne ne savait plus qui faisait quoi. Il me semble que nous entrons dans une phase de maturation.

ToutEduc : Votre solution permet de résoudre la question de l'harmonisation des espaces numériques des collèges, qui dépendent des Départements et des lycées qui dépendent des Régions, collectivités qui n'avaient pas toujours fait au départ des choix concordants, mais que proposez-vous pour les écoles ?

Fabien Ferrazza : Nous travaillons avec Numérian, opérateur public de services numériques de la Drôme et de l'Ardèche à une version 1er degré de Pronote et de l'ENEJ. Les contraintes sont assez différentes de celles qui s'imposent dans le 2nd degré, où les élèves sont souvent les premiers utilisateurs mais n'ont pas le droit, du moins au collège, de consulter leur téléphone. Dans le 1er degré, les écoles n’ont pas les mêmes responsabilités juridiques que les chefs d’établissement dans les collèges et les lycées d’une part et ce sont les parents qui sont connectés d’autre part. La porte d'entrée est la mairie qui réunit sur un site les informations et les services concernant la scolarité de leurs enfants, les accueils petite enfance et périscolaires, les aides aux familles...

A noter que Docaposte a déjà développé pour le Ministère de l’Education une plateforme numérique qu'elle a proposée durant le confinement pour assurer la transmission des devoirs entre professeurs et élèves (ici).

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