Distanciel : les problèmes des ENT et du CNED vus par le SGEN et le ministère
Paru dans Scolaire, Périscolaire le vendredi 09 avril 2021.
“Si prévisible, trop prévisible..“ après une nouvelle semaine de confinement synonyme de cours en distanciel pour tous les élèves des 1er et 2nd degrés, le syndicat SGEN évoque à son tour un “crash numérique“ pour qualifier les difficultés, persistantes et “sans véritable retour à la normale“ qu'ont connues les ENT depuis mardi.
“Outillage informatique inadapté aux besoins, (…) serveurs saturés et mal calibrés n’ont pas permis à de nombreux ENT et aux plateformes de visio recommandées par l’Éducation nationale de fonctionner“, ajoute le syndicat qui évoque débrouillardise, bricolage, manque de préparation pour la profession qui a dû employer ses propres moyens pour communiquer aux élèves et parents.
Alors que pour beaucoup d'enfants et parents, surtout en milieu défavorisé, “l’enseignement à distance est un parcours du combattant“, le syndicat pointe “l’incompréhension, l’amertume et l’exaspération des personnels“ face à un événement qui aurait pu être anticipé.
Le syndicat parle des “explications douteuses“, de la minimisation des difficultés rencontrées par les élèves et les personnels, et de la désignation de coupables plus ou moins crédibles par les différents acteurs de l'administration, qu'il invite à “assumer leurs responsabilités dans la gestion de la crise“.
Face à ces critiques, le ministère a répondu toute la semaine par l'envoi de communiqués quotidiens (nos articles ici, ici, ici et ici). Concernant les bugs successifs, il informe ce vendredi que la continuité pédagogique a été assurée pour de nombreux élèves, malgré “des difficultés en lien avec l’utilisation de certains outils numériques mis à la disposition des élèves et des professeurs via les ENT et par le CNED.“
Il précise que les ENT, gérés par les territoires (tout en pointant qu'ils sont responsables du choix de leurs prestataires), ont connu des “fragilités dues à l’afflux massif et simultané de connexions, ce qui a entrainé un engorgement et donc des dysfonctionnements et des ralentissements.“
Concernant le CNED, le ministère admet “des blocages et des ralentissements (qui) ont pu être constatés sur cette plateforme“, dus à “plusieurs facteurs de perturbations importants et ciblés survenus simultanément à des pics de connexions sur des laps de temps très limités“, et des “sollicitations sur les serveurs 100 à 1 000 fois supérieures à la normale (...) avec une volonté délibérée de surcharger et de faire tomber les services". Il renouvelle sa mention d'attaques extérieures qui “utilisent des stratégies qui évoluent à chaque fois qu’une parade est mise en place par l’opérateur internet ou l’hébergeur pour s’en protéger." Selon le communiqué, le CNED a déposé plainte auprès du parquet de Paris et a saisi l’ANSSI.
Enfin, le ministère affirme rester mobilisé, “afin de permettre une meilleure fluidité dans l’utilisation de certains outils numériques à la rentrée du 26 avril“. Implicitement, le ministère reconnaît qu'il ne peut garantir un fonctionnement normal au retour des vacances de printemps.
Le communiqué du SGEN-CFDT ici